Crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt : combien de niçois victimes?
Le gouvernement souhaite que le crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunts immobiliers puisse s'appliquer aux emprunts contractés avant l'adoption de la loi sur le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat, a rappelé la ministre de l'économie et des finances, Christine Lagarde.
Le hic, c'est que la mesure a été retoquée par le Conseil Constitutionnel, qui a estimé qu'elle constituait une rupture de l'égalité entre contribuables, tout "en représentant un coût mainfestement hors de proportion avec l'effet incitatif attendu". Sans être un constitutionnaliste émérite, le peu de notion que j'ai m'avait toujours conduit à penser que la rétroactivité d'une loi était un principe anti-constitutionnel. Et j'ai toujours pensé que le Conseil Constitutionnel se bornait à verifier si les dispositions d'une loi étaient constitutionnelles ou non.
Très exactement, l'article 5 de la loi en faveur du travail de l'emploi et du pouvoir d'achat (TEPA) instituait un crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt immobilier pour l'achat ou la construction de l'habitation principale pendant les cinq premières années. Mais le Conseil constitutionnel a censuré les dispositions qui étendaient aux prêts déjà contractés ce crédit d'impôt institué pour favoriser l'acquisition de l'habitation principale.
Le Conseil constitutionnel a jugé que le crédit d'impôt répondait pour les prêts futurs à un "objectif d'intérêt général qui est de favoriser l'accession à la propriété". Or "il n'en va pas de même pour les prêts déjà accordés car, par définition, pour ceux-ci, le contribuable est déjà propriétaire de son habitation principale".
De plus, dans cette décision, le Conseil Constitutionnel en faisant allusion au coût de la mesure, juge de l'opportunité. Nicolas sarkozy, en faisant cette promesse, n'ignorait pas que le coût de la rétroactivité de cette mesure sur 5 ans était estimé entre 1 et 1,4 milliard d'euros en année pleine, où alors il est totalement incompétent.
Cette décision du Conseil Constitutionnel vient à point nommé pour sortir le gouvernement d'une promesse électorale irréaliste, en le dispensant d'en assumer la responsabilité politique. Car le Conseil constitutionnel, c'est qui? Les 9 sages sont désignés à égalité par le Président de la République, le Président de l'Assemblée Nationale, et le Président du Sénat. c'est à dire que toutes les nominations sont acutellement sous contrôle de l'UMP. Il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles.
Prenant acte de la décision du Conseil constitutionnel, François Fillon a annoncé jeudi qu'un nouveau dispositif serait mis en place "dans les prochains jours". Je ne m'avance guère en pensant que ça ne pourra pas marcher. La question de la rétroactivté sera toujours posée. les disposition d'une loi s'appliquent au lendemain de sa promulgation, voir de la promulgation de ses décrêts d'application.
Et déja on sent la stratégie de communication du gouvernement se mettre en place avec la technique bien connue du leurre. C'est Christine Lagarde qui monte en ligne en annonçant comme une grande nouvelle que l'on va s'efforcer de faire en sorte que les promesses de vente qui ont été signées depuis le 6 mai puissent bénéficier de cette mesure.
Sur RMC, la ministre de l'Economie a précisé qu'une solution concernant les emprunts souscrits depuis l'élection de Nicolas Sarkozy serait une "première étape". "On va voir ensuite si on peut l'appliquer aux stocks des emprunts souscrits depuis moins de cinq ans".
Dans quelques jours on va nous présenter comme une performance du gouvernement le fait d'avoir obtenu trois mois de rétroactvité au lieu des 5 ans promis. J'aimerai bien savoir combien de transactions se sont faites à Nice entre le moi d'août 2002 et le 6 mai 2007 mais je devine le nombre considérable. Beaucoup ont très certainement intégré ces crédits d'impôts virtuels dans leurs calculs et peut être même programmés certains achats importants. Tous ces espoirs sont ruinés par le cynisme de l'équipe gouvernementale.