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Le blog de Patrick Allemand
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17 août 2007

Et si la mondialisation se retournait contre l'argent?

bourse

"Je n'arrive pas à comprendre comment un problème né aux Etats-Unis a pu se répandre sur toute la planète, et jusqu'en Asie", se lamentait un investisseur japonais hier.

La multiplication des défauts de paiement sur le marché du crédit hypothécaire à risque ("subprime") aux Etats-Unis ces derniers mois en raison de la baisse des prix de l'immobilier a déstabilisé nombre d'organismes de crédit dont les difficultés se répercutent à bien des niveaux. Malgré les milliards de dollards et d'euros injectés par les banque centrale depuis maintenant plus d'une semaine, rien n'y fait, les risques d'assèchement du crédit, moteur de la croissance mondiale  sont réels.

Curieusement en France, pour l'instant, on en parle peu, mais la crise financière qui est en train de se développer à partir des États-Unis, prend une ampleur que peu d'observateurs jugeaient encore possible il y a quelques jours. Pourtant, en France, il pourrait y avoir des dégâts. En effet les classes moyennes, ont pris l'habitude de boursicoter, et ont permis aux marchés de prospérer ces dernières années et d'atteindre des maximums historiques. sauf qu'elles sont autrement plus vulnérable que les fonds de pension qui peuvent se permettre d'attendre en espérant une correction du marché. Les petits porteurs vont être tenté de vendre si cela continue. Il est impératif que la crise  trouve une issue avant la rentrée parce que les traditionnelles vacances d'août protègent le CAC40 de grands mouvements collectifs. Mais dans le cas contraire, le début septembre pourrait s'avèrer assez noir en Europe.

Les Bourses mondiales ont jeudi véritablement dévissé  avec de lourdes pertes en Asie comme en Europe. En effet,  les gros investisseurs touchés par la crise des prêts hypothécaires à risques aux Etats-Unis ("subprimes") se sont  mis à vendre massivement pour se renflouer. Exactement le scénario que personne ne voulait envisager

Aujourd'hui, la Bourse de Londres perdait 2,67% , tout comme celle de Paris qui a atteint son son plus bas niveau de l'année.

A Francfort, le Dax était en recul de 2,38% Dans le reste de l'Europe, le décrochage était le même: -3,21% à Stockholm, -2,80% pour le SMI à la Bourse suisse qui a atteint son plus bas niveau de l'année, -2,62%   à Amsterdam, -2,40% à Bruxelles, -2,30%  à Madrid et -2,06% l'indice  à Milan...

L'Asie a connu une journée noire.

A Tokyo, deuxième place financière mondiale, l'indice Nikkei  des principales valeurs a terminé en forte baisse de 1,99%, son plus bas niveau depuis fin novembre, après avoir déjà dégringolé de 2,19% la veille.

Hong Kong a plongé de 3,3%, passant sous la barre des 21.000 point. A Séoul, l'indice  a dégringolé de 6,93% en clôture, le recul le plus brutal de son histoire. Comme ailleurs, les banques et les maisons de courtage y ont été les titres les plus malmenés.

A Sydney, le groupe de prêts immobiliers australien RAMS a reconnu qu'il était incapable de se refinancer 5 milliards de dollars de dettes à la suite du resserrement du crédit aux Etats-Unis.

La Bourse de Sydney a accueilli la nouvelle par un plongeon de 5% en cours de séance. La panique s'est emparée de Manille, où l'indice composite s'est écroulé de 6,01% en clôture. Jakarta a fermé en repli de 5,9%, Taïpei de 4,56%, Bombay de 4,28%, Singapour de 3,70%, Kuala Lumpur de 3,50% et Bangkok de 3,00%.

Même si la plupart des banques d'Asie sont jugées relativement peu exposées aux mauvaises créances américaines, certains fonds d'investissements impuissants à recouvrer des prêts "subprime" cherchent à compenser leurs pertes en vendant à tour de bras des actions en Bourse.

cela entraîne également des désordres monétaires. Sur le marché des changes, le yen continuait à se renforcer face au dollar, les investisseurs japonais rapatriant massivement leurs avoirs placés à l'étranger pour se mettre à l'abri du risque. La Banque du Japon (BoJ) a injecté jeudi 400 milliards de yens (2,5 milliards d'euros) dans le marché monétaire.

Cette injection de fonds --la première depuis lundi-- a été décidée pour répondre à une hausse de la demande de liquidités de la part des banques, qui a entraîné une hausse du taux d'intérêt au jour le jour. Mais cette décision n'a eu aucun effet sur le marché tokyoïte.

Mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) avait injecté 7 milliards de dollars sur les marchés financiers pour faire face à la contraction du crédit aux Etats-Unis, où les banques se méfient de plus en plus des emprunteurs. Cela n'a eu également aucun effet. A la Bourse de New York, l'indice Dow Jones  avait cédé 1,29% mercredi, repassant sous le seuil des 13.000 points.

Devant une telle dérégulation, Nicolas Sarkozy, en vacances, n'a pas hésité à se "féliciter que les régulateurs de place et les autorités monétaires puissent ainsi coordonner leurs efforts" et s'est dit "convaincu que ces mouvements de marché ne sauraient affecter durablement la croissance de nos économies, qui est robuste". Il faut dire qu'en matière de croissance économique, il s'y connaît! Nous venons de faire péniblement 0,3% de croissance de notre PIB national au second trimestre. Nous serons très loin de l'objectif de croissance fixé par le gouvernement qui était de 2,5 % pour l'année 2007. Nos économistes tablent sur 1,8 au mieux. Évident que devant cette situation, on risque moins que d'autres!

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Commentaires
L
Si seulement le FMI pouvait jouer un rôle dans ces affaires !<br /> <br /> Le Président du FMI qui peut prétendre<br /> à :<br /> -un salaire de 391 440 dollars annuels <br /> <br /> -des frais de représentation 70 070 dollars annuels (non imposables) <br /> <br /> -et à une retraite de 80 000 dollars annuels, à condition d'avoir fait au moins trois ans sur les cinq que prévoit le mandat. . .<br /> <br /> Ce patron pourrait s'il en avait le pouvoir réguler un peu plus la finance internationale !
A
Sur le même sujet, je me permets de signaler l'excellente chronique de Jean Marie DARMIAN, datée du 18 août. Chaque jour, Jean Marie DARMIAN publie une newsletter toujours fort intéressante sur son site "http://www.darmian.net". J'enfonce peut-être une porte ouverte, et nous sommes peut-être nombreux à être abonnés à cette newsletter. <br /> Pour ma part,je l'ai découverte par hasard et j'ai enregistré à peu près tous ses articles depuis le mois de mars!<br /> Je ne sais pas quel est le "courant" que représente J.M.Darmian, mais peu importe: il analyse la situation politique au jour le jour de façon tout à fait pertinente.... Et il est manifestement socialiste, ce qui suffit à mon bonheur !!!
A
En rédigeant ce commentaire, j'ai bien conscience de me répéter.... Mais c'est pour ceux qui ne liraient pas le blog "La Social-Démocratie dans le 06 vue par Philippe Delannay"...et à qui le commentaire qu'il m'a inspiré aurait échappé:<br /> Il n'y a bien que Christine LAGARDE, Ministre de l'Economie et des Finances (?) et Nicolas SARKOZY, Président de la République Française, pour se déclarer "sereins" devant la crise boursière qui secoue l'économie mondiale, et pour affirmer qu'elle sera sans conséquence sur l'économie française.... Mme Lagarde affirme "qu'elle ne conçoit pas de contamination à l'économie réelle" ! Elle ne le conçoit pas, donc elle ne peut l'énoncer clairement!!!<br /> J'ai écrit "sereins"... mais s'il ne s'agissait pas d'un bien mauvais jeu de mots, j'aurais volontiers écrit "serins". Et encore, j'ai connu des serins dont l'instinct était capable de prévoir une tempête ou un cataclysme...<br /> Vive la transparence ! En attendant, la langue de bois se porte toujours bien.<br /> Annie
E
Pour d'autres infos sur la crise boursière et des commentaires vidéos de Christine Lagarde: http://www.une.net !
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