Impressions de fin de soirée

Je sors de mon AG de section, qui a lieu une fois par mois.

L'ordre du jour était chargé. Nous avons parlé de la situation politique en Italie grace à notre ami Duccio qui a fait un exposé remarquable, puis du CPE, des états généraux du projet, de l'indemnisation des commerçants du tramway.

Mais trois impressions me remontent de cette journée.

Sur le CPE, il va falloir être vigilant car les actions coup de poing vont se multiplier. Elles sont efficaces mais moins facilement programmables et maitrisables. Ce matin il y a eu un sitting en plein Pont barla puis un blocage à la sortie de la Voie Rapide. Résultat 5 gardes à vue de jeunes lycéens. Bien entendu Benjamin, l'un de nos jeunes avocats s'est occupé d'eux mais cela sent l'intimidation, les manoeuvres d'un ministère de l'intérieur aux abois. Car ils ne faisait rien de bien grave. Tout s'est bien terminé mais j'ai souvent pensé à eux dans l'après-midi, confronté sans doute pour la première fois à une garde à vue à 16 ans.

CPE toujours, Michèle Matringe, le proviseur du lycée Guillaume Appolinaire me prévient que ce soir, sont établissement est occupé par des élèves etr des parents d'élèves. L'inspection Académique est prévenue, le rectorat aussi. Elle craint une intervention des forces de l'ordre. Je lui recommande de dissuader les services de l'Education nationale de le faire, lui demande de rappeler que les murs sont à la région et que la tenue des cours n'est pas menacée puisque nous sommes le soir. Nous nous téléphonerons trois fois dans la soirée pour faire le point.

Sur le front des expulsions de logement, cela faisait depuis le 30 mars que je m'interessais au cas d'une cap-verdienne, dans mon canton, quartier des Liserons, qui est sous le coup d'une expulsion avec recours à la force publique prévue pour ce matin à 8 heures. J'ai écrit au préfet le 31 mars en lui demandant de surseoir. C'est une situation humaine dramatique : la personne vit dans un squatt, très bien tenu, et elle verse à l'OPAM une indemnité d'occupation. C'est une famille monoparentale avec 7 enfants dont 2j umeaux de 9 ans ayant de lourds problèmes de santé. L'expulser de ce logement entrainerait immanquablement par la DDASS un retrait des enfants. C'est terrible et il reste moins de 24 heures.

Hier matin je reçois un email des époux Carton, qui appelent à se mobiliser pour cette famille. Je me sens moins seul. Encore un contact avec la préfecture. Enfin à 15h30 j'envoie un communiqué de presse annonçant que je serais sur place demain matin pour m'opposer à cette expulsion dès 8 heures et je sonne le tocsin...la presse, Joseph Ciccolini, l'avocat, et des militants du droit au logement et du parti socialiste.

Vers 18 heures, un contact avec le sous-préfet chargé de la ville m'apprend qu'il vient de décider de surseoir à cette expulsion. Je l'en remercie. C'est une petite bataille de gagnée, mais la politique n'est pas faite que de grands discours et de grandes décisions.

Comments

[magalie]

Comment peut-on ne serait ce qu'envisager l'expulsion d'une femme avec 7 enfants. Il y a la loi certes mais après...quelle humanité? Ce genre de comportement fait froid dans le dos. Appliquer des instructions sans réfléchir on sait où cela conduit.

[patrickallemand]

C'est règlé Gilbert, enfin provisoirement, puisque le recours à la force publique est suspendu, seulement suspendu. De toute manière, il ya du temps car reloger une famille monoparentale avec 7 enfants ce n'est pas très facile.

[Escoffier Gilbe]

Je suis très touché par tes démarches et tes actions menées contre l'expulsion de cette famille de cap-verdiens, d'autant plus que je milite au MRAP et que je n'en est pas été informé. Dès ce matin Je vais contacter la section de Nice qui, j'en suis certain va intervenir-si ce n'est déjà fait-dans le même sens que le tien .

Amitiés sociales