Visite à Nice-Matin
Hier soir les élus régionaux étaient reçus à Nice-matin.
Il y avait une délégation importante puisque, outre moi-même, étaient présents Marc Daunis, Christine Mirauchaux, Anne-Julie Clary, Gérard Piel, Adeline Mouton, Eliane Guigo, Pierre Bernasconi et Juliette Chesnel. Edgar Malausséna s'étant fait excuser au dernier moment pour raisons de santé.
Les relations entre la gauche et Nice-matin ont toujours été "passionnelles". Mais tout le monde s'accorde à dire que depuis quelques années, la ligne éditoriale s'est assouplie et permet une expression démocratique plus large.
J'avais tenu à organiser cette visite parce que je pense qu'il est important que les élus régionaux connaissent les conditions de fabrication de leur grand quotidien régional. Et puis cela permet des échanges toujours intéressants et constructifs.
En l'occurence nous avons été très sensible au fait que Michel Comboul en personne, dès son arrivée, à l'aéroport, vienne nous saluer et passer quelques instants avec nous, le temps de confirmer les bonnes relations qui existent entre la Région et Nice-Matin, et pour moi de lui adresser un message au nom de notre président.
Mais au delà de cette présence, la délégation qui nous a reçu était du plus haut niveau. J'espère que l'ensemble des élus aura apprécié de pourvoir dialoguer avec le directeur général, la direction de la rédaction, les grands reporters, deux représentants de la locale de Nice.
On s'est dit beaucoup de choses à table sur les relations entre les élus et la presse en général. Ce genre de discussion a la mérite de se faire sans langue de bois, de mieux comprendre les préoccupations des uns et les impératifs des autres.
Nous avons également débattu plus généralement de l'évolution des médias, la place de l'audiovisuel, l'arrivée des gratuits, le développement de l'information sur internet, les nouvelles concurrences de la PQR.
La PQR est également un secteur en pleine évolution et qui se pose des question sur son avenir. Bien entendu le récent rachat de Nice-matin par le Monde étaient de la conversation, tout comme le prochain changement de format de Nice-matin puisqu'il passera le 8 avril en format tabloïd.
Il y a des moments où les échanges sortent des simples convenances. De ce point de vue, hier soir a été un moment privilégié, où l'on a bien ressenti l'amour d'un métier, les doutes d'une profession confrontée à de nouvelles exigences, à de nouvelles demandes du lecteur qu'il faut analyser et traduire dans la conception du journal.
La question du traitement de l'information, de la longueur des articles, le fait que certaines sujets ne nous paraissent pas suffisamment approfondis, tout cela aussi a fait l'objet d'une discussion animée.
Ensuite nous avons visité tous les stades de fabrication du journal , depuis la conception des pages nationales et internationales, le stade de la fabrication de la une, les réserves de papier, (trois jours de stocks en fait), l'élaboration des plaques en aluminium qui servent au tirage, puis le tirage lui même sur un rotative de 75m de long et de 1600 tonnes, un moment très...impressionnant, vu la vitesse d'éxécution.
Le processus est très complexe et entièrement automatisé. Je n'ai pu m'empècher de m'imaginer ce que devait être la fabrication du journal il y a 60 ans, le nombre d'ouvriers qu'il devait falloir pour éxécuter toutes ces taches. Car le journal sort de la rotative en paquet de 80 pré-étiquetté pour les distributeurs! C'est tout simplement hallucinant. Il est minuit et demi et chacun rentre chez soi.
Je parlais tout à l'heure de l'amour d'un métier. J'ai relevé cette phrase de François Rosso, qui dans la conversation, a fini par dire que le "moment où sort le journal, totalement fini, reste toujours pour le journaliste, un moment émouvant".