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Le blog de Patrick Allemand
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7 février 2006

Contre le CPE, nous étions 6000!

Au moment où je livre mes premières impressions sur la manif contre le CPE de tout à l'heure, je n'ai pas encore les chiffres nationaux. Mais si cela s'est passé partout comme à Nice, Villepin devrait tenir compte du message.

J'évalue à 6000 le nombre de manifestants. C'était sympa de voir tous ces jeunes devant le cortège. Pour beaucoup, certainement leur première manif. D'ailleurs on sentait le manque de métier! On ne peut pas dire qu'ils cherchaient à impressionner par la longueur du cortège. Tout juste s'il ne se montaient pas les uns sur les autres pour être devant. Mais ambiance très festive. Un bon appui des syndicats, notamment de la CGT. et puis en fin de cortège il y avait le PS. Comme d'habitude les socialistes n'étaient pas tous derriere leur banderole, j'en ai salué sous celles de la CGT, de FO, de la CFDT, etc...

C'était beau en tout cas de voir cette jeunesse se mobiliser et dire son désaccord avec le CPE. C'est leur avenir qui est en jeu! les lycéens l'ont manifestement bien compris. Mais c'était sympa aussi de voir les syndicats et le PS être présents, soutenir ce mouvement. Il y avait là une atmosphère de solidarité intergénérationnelle qui n' était pas pour me déplaire.

Si la réponse à ce message, c'est l'usage du 49-3, je promets des lendemains électoraux difficiles à Villepin. On peut faire avaler aux élus par le 49-3 l'acte deux de la décentralisation mais on ne fera pas avaler à toute la jeunesse d'un pays, qui représente son avenir, le CPE par le 49-3!

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Commentaires
N
"Je plaide pour un consensus JUSTE et LOYAL entre toutes les parties en présence"...et jusqu'à preuve du contraire je ne connais, juridiquement, que le contrat, la convention... pour le mettre en oeuvre. Un contrat négocié, équitable, avec des contreparties, des droits et obligations réciproques, un lieu de résolution des conflits...bref ce que nous connaissions avec le CDI (avec un éventuel assouplissement des conditions de rupture qu'il s'agisse du licenciement ou de la démission. Modifications à travailler entre les partenaires sociaux..).<br /> Vraiment je ne trouve pas notre bon vieux contrat dépassé et ce dans tous les domaines.
C
Décidement Socrate, <br /> j'aime beaucoup le choix de vos mots : "entité humaine vivante" "créatif/positif" "valeurs réellement humaines" "Pas de Croissance sans Culture,sans Verbe, sans Spiritualité,sans Joie et sans Poésie..."<br /> Le problème lorsque les choses sont si justement dites, c'est qu'on a plus rien à dire.<br /> Merci Socrate pour cette complicité et cet air frais.
S
Moi non plus Gilbert je n'ai pas de carte du PS.Question precarité j'ai grandi dans les années 70 et je n'ai jamais vraiment cherché à "m'installer", question de génération,je n'aime pas me sentir enfermé dans un CDI . Je n'ai pas de position tranchée sur le CNE car je comprends fort bien par exemple ce dont parle Nathalie , je sais aussi que le monde du travail et la façon dont il est vécu (usine,bureau x,ambiance interne de l'entreprise etc) est trés disparate.Je plaide pour un consensus JUSTE et LOYAL entre toutes les parties en présence, une entreprise est une entité humaine vivante et l'on peut parfois s'y epanouir.. L'ére Raffarin m'a excédé..Blair qui veut privatiser les écoles et fait la guerre en Irak m'épouvante.. Ce n'est pas parce qu'on desire ardemment un vrai dialogue social créatif/positif dans cette société et ce monde vermoulus et petris de haines et d'ignorance mais aussi d'étoiles et qu'on desire aussi de saines remises en question pour vivre des valeurs réellement humaines qu'on est "mou", bien au contraire...Pas de Croissance sans Culture,sans Verbe, sans Spiritualité,sans Joie et sans Poésie...
T
Le problème de la gauche n'est-il pas de tout rejeter a priori pour des raisons de pureté idéologique ? N'est-ce pas cela le nouveau conservatisme français ? Le CNE n'est peut-être pas la panacée, c'est même certain. Mais il serait peut-être temps d'abandonner des recettes plus ou moins éculées pour regarder ce qui marche ailleurs...
N
Je suis conseillère prud'hommes...J'ai, certes, peut-être, une vision déformée des relations de travail..Toutefois, contrairement à ce qui a pu être dit par ailleurs, je suis aussi en relation avec des employeurs et des salariés de petites structures hors tout contentieux...Et je sais, je suis persuadée que le CNE et le CPE vont forcément et irrémédiablement conduire à des abus...Le salarié sera forcément "sous pression" pendant deux ans...Bien entendu qu'il existe des employeurs qui n'abuseront pas de leur position dominante...mais combien aussi utiliseront ce formidable outil pour exiger de leur salarié plus qu'ils ne devraient...Et si encore nous avions, dans nos entreprises, (et particulièrement dans celles de moins de 20 salariés) des syndicats aptes à faire contre pouvoir...mais nous savons tous que c'est loin d'être le cas. On a complètement inversé la charge de la preuve..Jusqu'au CNE c'était à l'employeur de démontrer qu'il licenciait parce que le salarié avait commis une faute ou parce que l'entreprise connaissait des difficultés économique...Aujourd'hui le salarié peut-être "licencié" (sauf que ce n'est plus un licenciement) sans aucun motif dans la fameuse période des deux ans...et si par exemple, le salarié "imagine" qu'il est remercié parce qu'il aurait refusé de faire des heures sup demandées de manière abusive...ce sera à lui de le prouver...Comment prouver ce genre de chose? Combien oseront venir devant les prud'hommes? Nous avons déjà une expérience sur les période d'essai d'un mois ou de six mois pour les cadres dans le cadre de CDI classiques, l'absence de motivation de la fin de la période d'essai entraîne un "non contentieux" sur des ruptures qui pourraient être considérées comme abusives ...Le CNE et le CPE rompt l'équilibre construit de manière consensuelle depuis le début du XXème par les syndicats salariés et patronaux...Certes le code du travail méritait d'être adapté pas de disparaître....
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