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Le blog de Patrick Allemand
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13 novembre 2005

Le congrès fédéral de Carros

Surprise le titre est juste un produit d'appel  (vu que le congrès semble être la seule chose qui interesse les internautes).

J'ai vu sur le blog de nissa 2008 ce que les uns et les autres pensaient du congrès de Carros. Je sais pertinemment le rôle  que JF Knecht et Patrick Mottard jouent là-dedans. Je m'exprimerai là-dessus le moment venu. Or il ne l'est pas.

Non je voulais évoquer la question des cités.

Je vous avais dit il y a quelques jours que je vous dirais ce que je pense du problème des banlieues mais qu'il fallait avant que cela se calme un peu. Nous y sommes. Ce soir d'ailleurs (même si c'est dimanche) je participerai à une réunion importante avec des responsables associatifs, des gens des quartiers pour faire le point sur la façon dont les choses évoluent à Nice.

Tout ces actes doivent être condamnés avec la plus grande fermeté. Et il faut saluer le travail qui a été accompli par les forces de l'ordre, les pompiers, et les associations pour que les incidents que nous avons déplorés dans plusieurs secteurs du département et de la ville de Nice demeurent très localisés.

Il est indispensable que le plus vite possible revienne la paix civile et l'ordre républicain.

Depuis 3 ans, nous n'arrêtons pas de tirer la sonnette d'alarme devant l'aggravation de la situation économique et sociale dans nos cités. Je suis un élu de terrain, pas le seul...mais je sais comment je travaille. Périodiquement je prend un immeuble, ou plusieurs, et je fais du porte à porte. Je frappe donc aux portes, me fait ouvrir, dialogue quelques minutes. Deux phénomènes sautent aux yeux. Le niveau d'équipement de beaucoup d' appartements diminue...et la surpopulation dans certains appartements augmente. Conclusion la qualité de vie baisse, l'insécurité sociale grandit. La disparition de la police de proximité, la fin des emplois-jeunes ont caricaturé l'action de ce gouvernement dans ces quartiers car le décalage entre les propos des ministres et la réalité est béant.

C'est sur ce fond de crise sociale grave que s'opère la montée des communautarismes, la perte de repère, et que l'horizon se bouche avec l'échec scolaire (nous en parlions il y a quelques jours), le chômage et le racisme comme perspective.

La mort terrible des deux jeunes de Clichy-sous-Bois, les propos provocateurs du Ministre de l'Intérieur  ont servi de détonateur à ce malaise qui n'est que le bilan de l'idéologie libérale que ce gouvernement tente de mettre en place.

Car nous sommes à la croisée des chemins et rien ne serait pire que de se servir de ce qui vient de se passer  pour dire "vous voyez, trente ans que nous mettons de l'argent dans ces quartiers, et voilà le résultat, ça ne marche pas, c'est l'échec de notre modèle républicain". C'est tout l'inverse! Tant que notre modèle républicain a fonctionné, nous n'avons pas eu de tels échecs! Car nous traversons la pire crise jamais déclenchée dans les banlieues. Nous payons précisement le choix politique de ce gouvernement d'avoir retiré des moyens financiers dans ces quartiers. Or aujourd'hui maintenir le modèle républicain dans ces quartiers, au contraire demande plus de moyens financiers ... et de respect aussi.

C'est quand même la première fois que près de 7000 véhicules si j'en crois le dernier bilan sont brulés. Si c'était arrivé du temps de Jospin, qu'aurions nous entendu! Sarkozy disait qu'il devait être jugé sur ses actes. Et bien nous y sommes! Il va bien sûr rétorquer qu'il y a eu plus de 1000 interpellations. Mais ça ne rendra pas les entrepôts brûlés aux chefs d'entreprise qui vont devoir mettre des gens en chômage technique, pas les 7000 voitures aux propriétaires qui les ont perdus. Car le ministre ne se pose pas la question des sacrifices que cela va demander dans les familles pour les racheter, n'imagine pas les conditions dans lesquelles vont s'effectuer les remboursements des assurances. Peu sont assurés tous risque, ils n'en ont pas les moyens, et bien souvent ce sont des véhicules dont la côte argus n'est pas très élevée.

C'est pourtant cela la dure réalité.

Ce sur quoi les politiques doivent réfléchir et faire des choix c'est sur comment faire pour qu'il n'y ait plus jamais ça !

L'addition sera salée mais logique eu égard à la politique d'abandon menée depuis 3 ans.

De mon point de vue :

L'UMP doit (je dis l'UMP  parce qu'elle tient le gouvernement, le Conseil Général et la ville de Nice)

- Rétablir les subventions des associations à la hauteur de ce qu'elles touchaient en 2002, majoré de 10%. Le travail qu'elles réalisent est indispensable au renforcement du lien social et au développement de la citoyenneté. Les moyens de l'Etat, soit par la politique de la ville, soit par le FASILD ont été gravement amputés.

- Remettre en place la police de proximité, la développer au contraire pour restaurer la confiance entre la police et les habitants. Sarkozy a fait le choix inverse. Il inaugure parfois des commissariats mais on attend les effectifs (exemple celui sur la promenade du Paillon, constamment fermé, ou celui des Moulins, 24h/24 avait-il promis! Mais rarement au delà de 18 heures).

- Renforcer les moyens mis à disposition des équipes de prévention de terrain pour une réelle politique de prévention de la délinquance. (Estrosi ne consacre pas suffisamment d'argent à cette politique qui est une compétence départementale).

- Renforcer la présence des services publics dans les cités et l'exiger des communes (ce n'est pas ce que fait Peyrat et sa majorité municipale qui font tout pour me fermer une école maternelle dans la cité des Liserons, dans le canton dont je suis élu, pas pour la reconstruire plus belle, non pour la transférer à 2 kms et tout concentrer sur Bon Voyage).

- Exiger de l'OPAM...la propreté...on ne peut plus continuer à faire vivre les gens dans des conditions pareilles, telles que je les ai vues encore avant hier à la Cité Roquebillière où les encombrants ne sont pas débarrassé depuis trois semaines.

Proximité, solidarité, respect... Ma recette au final tient en ces trois mots...

Voilà sur quoi je préfererai vous voir réagir plutôt que sur les manoeuvres de couloir des fabiusiens au congrès fédéral de Carros. Bien à vous.

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Commentaires
P
Féé clochette, vous feriez un redoutable ministre du budget. Avec vous les cordons de la bourse doivent être bien tenus.<br /> Vous avez raison néanmoins de souligner la contrainte que constitue la situation des finances publiques. Cependant il convient de regarder la situation globalement et pas par le petit bout de la lorgnette. En premier lieu, la police de proximité ne réclame pas beaucoup d'effectifs supplémentaires. C'est avant tout une approche différente et plus variée des missions de la police. En second lieu, il faut prendre en compte les coûts sociaux et financiers de la délinquance et des incivilités dans les quartiers. Sans parler des périodes comme celle que l'on vient de connaître et dont la facture risque d'être plutôt salée.
P
Cher Léopold,<br /> Je retiens plusieurs choses de ce sondage. Je crois en premier lieu qu'il ne faut pas chercher à se défausser, ce sondage doit nous interpeller et nous amener à accélérer la marche sur les propositions que nous devons faire. Les messages dissonants donnés par le parti socialiste au cours de ces derniers mois ont donné l'impression - à tort à mon avis - qu'il n'était pas une alternative assez crédible à la politique du gouvernement, pourtant guère populaire auprès d'une grande majorité de nos concitoyens. A cet égard, je pense que les responsables nationaux qui portent une voix différente de celle de la majorité des adhérents pour des questions de stratégie politicienne et personnelle ont une grande responsabilité dans cette image brouillée. Les gens ne sont pas idiots. Ils savent bien que les discours gauchisants constituent des incantations tacticiennes héritées du mollletisme.<br /> Je crois aussi que ce sondage traduit une énième fois une défiance générale des Français vis-à-vis de la politique. Un sondage conduit régulièrement par la Sofres montre que le PS est encore le parti qui bénéficie de la meilleure image dans l'opinion, loin devant l'UMP (40% de bonnes opinions contre 30). Mais il y a dans ce pays un climat malsain, une désespérance générale qui conduit les gens à répondre non quelle que soit la question posée par le monde politique ou médiatique. Le référendum sur la Constitution en a été la plus parfaite illustration. C'est une situation dangereuse car lorsque les gens ont l'impression qu'ils ne sont plus représentés, ils ont la tentation de recourir à des solutions extrêmes ou violentes. C'est ce qui est en train de se passer. Et ce doit être le discours, l'obsession du parti socialiste de raccrocher ces gens à la politique avec un discours engagé, clair et crédible.
F
D'accord, d'accord, nous connaissons les avantages de la présence des ilôtiers dans les quartiers, nous connaissons aussi le bien fondé de subventionner les associations et de mener une politique de la ville cohérente, respectueuse, solidaire et citoyenne... mais comment financer ??<br /> La motion Hollande se veut réaliste et applicable dès le retour aux "affaires" : prévoit-elle quelque chose ?
L
Que pensez-vous des résultats du sondage du Monde d'hier, sur lequel publie Nissa 2008, et qui met en évidence le fossé entre le PS et son électorat? Soulève-t-il un problème réel ou n'est ce qu'écume médiatique?
P
Bien sur que la gauche n'a pas pris la mesure du problème. Ou plutôt pas toutes les mesures nécessaires. Car je pense que pour ce qui est du diagnostic, nous l'avons. Mais faire le bon diagnostic ne suffit pas à guérir un malade. Or dans ce domaine, nous sommes dans la recherche, nous testons à chaque alternance des remêdes que la droite s'empresse de defaire dès qu'elle revient aux affaires. c'est ce qui me plaisait le plus dans la motion Hollande d'ailleurs, ce souci de mettre au pouvoir "une gauche durable", qui ait devant elle plus d'une mandature pour véritablement tenter de mettre en place des réformes structurelles. Car nous sommes face à un problème de fond et le retour au calme ne doit pas masquer la réalité. D'accord aussi pour la fermeté, c'est pour cela que je préconise le retourde la police de proximité dans les cités car leur présence est préventive et dissuasive. La police a toute sa place dans une grande politique des quartiers mais la fermeté n'est mieux comprise que si elle est juste. la police de proximité avait un avantage considérable, c'est une immersion dans les cités. Les policiers connaissent les gens du quartier, ils identifient plus facilement la minorité des fauteurs de trouble, ce qui leur évite de contrôler n'importe qui, n'importe quand parfois plusieurs fois dans la même soirée.
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