le devoir de mémoire

J'ai choisi d'évoquer le devoir de mémoire parce que l'actualité de ces derniers 48 heures le commandait.

Hier matin, je suis allé représenter la Région au dévoilement de deux plaques commémorant  la déportation de 11 enfants juifs à l'école Fuon Cauda. Il y avait beaucoup d'élus, de nombreux représentants de la communauté juive. Mais il y avait également beaucoup d'enfants. Je suis très favorable à ce type de manifestation. Ces 11 enfants qui ne sont pas revenus d'Auschwitz avaient entre 5 et 14 ans. Tant d'années après je peux vous assurer que l'émotion était très forte dans l'assistance. C'est Peyrat qui s'est exprimé au nom de tous les élus, en sa qualité de sénateur-Maire. Son talent oratoire ne peut effacer son passé au Front National. C'est à Le Pen accueillant à Nice l'ex waffen SS Schönhuber que je pensais alors qu'il s'exprimait. Comment a-t-on pu accueillir un type pareil dans notre ville? J'en ai encore honte aujourd'hui 15 ans plus tard.

Ce matin, c'était les cérémonies du 11 novembre. La messe à la cathédrale Sainte Réparate. A noter l'homélie de Monseigneur Sankalé, l'évèque de Nice qui a évoqué la question des banlieues en insistant sur la nécessité de ne pas uniquement réprimer mais aussi de proposer un espoir. C'était assez bien senti. ensuite le monument aux Morts pour les dépôts de gerbe. Là aussi beaucoup de monde, bien plus que les autres années. Le temps très beau sans doute, mais peut être également dans notre inconscient collectif la pensée de se dire qu'il n'en reste plus que 6 et que dans l'année qui vient vraisemblablement se tournera définitivement une des pages les plus tragiques de l'histoire de l'humanité.

Personnellement et même si avec la disparition des derniers poilus, la question de la poursuite de cette commémoration va se poser, j'y suis plutôt favorable. Elle a été la première guerre qui a concerné les 5 continents. Tous ceux qui se sont battus pour notre liberté ne doivent pas être oubliés.

Je ne pense pas que cela entraînera beaucoup de commentaires sur le blog mais je suis très attaché à tout cela.

Je pense d'ailleurs que ces cérémonies ne sont pas suffisamment exploitées au plan pédagogique par les écoles et que la ville ne fait pas suffisament pour que la population se les approprie. Chaque année par exemple nous honorons la mémoire de tous ceux qui dans les quartiers Est ont été victimes du bombardement de 1944 à la gare Saint Roch, au boulevard Pierre Semard, etc... Cela se fait dans l'indifférence générale et je le regrette.  Toute cette histoire locale, celle de la Résistance, nous en sommes les héritiers. En sauvant notre liberté, ils ont sauvé notre République et nous ont transmis ces valeurs républicaines de liberté, d'égalité, de fraternité, et de laïcité qui font la grandeur de notre pays et qu'il faut sans cesse défendre.