Renversant... et édifiant
Samedi soir, j'étais de retour au Stade du Ray après deux absences - justifiées - pour assister à Nice-Bordeaux. La victoire du Gym à Monaco et l'explosion de Yoann Gourcuff au plus haut niveau rendaient l'affiche particulièrement alléchante. Et si le match en lui-même n'a pas tenu toutes ses promessses, nous avons eu droit à un final renversant... et édifiant.
Disons le tout net, l'OGC Nice a été surclassé durant une grande partie de la rencontre par une équipe de Bordeaux qui était logiquement une classe au-dessus. A 7 minutes de la fin, tout le monde avait le sentiment que le 2-0 en faveur des Girondins était largemént mérité et que le match était plié. Certains spectateurs commençaient même à quitter le stade pour éviter les embouteillages. C'est à ce moment que la magie du football a choisi de faire son oeuvre pour nous offrir le final le plus renversant depuis le fameux Monaco-Nice où le Gym et son buteur d'un seul soir, Victor Agali, avait remonté 3 buts en 20 minutes et l'avait finalement emporté 4-3.
Entre la tête d'Eric Mouloungui et le pénalty transformé par Loïc Rémy à la 96ème minute, où les joueurs niçois ont pris d'assaut la surface bordelaise, le Ray a basculé dans une folle ambiance que les gesticulations des joueurs et du banc girondins n'ont pas troublé le moins du monde. Mais une heure plus tard devant le résumé de Jour de Foot, force était de constater que malgré la bravoure des joueurs niçois, les bordelais avaient bel et bien été victimes d'une double injustice arbitrale. Le but de Mouloungui était nettement entaché de hors-jeu et le pénalty accordé à la dernière minute n'était pas plus justifié.
Après la défaite niçoise à Lyon, je n'avais pas été le dernier à plaider en faveur de l'arbitrage-vidéo. La consistance réclame d'en faire de même lorsque nous bénéficions des erreurs d'arbitrage. La réaction de base est de se dire que nous avons récupéré un des points qui nous avait été "volé" à Lyon et que les choses s'équilibrent. Mais à la réflexion, on s'aperçoit que dans cette histoire Lyon a gagné cinq points sur un adversaire direct pour le titre de champion de France. Les trois points arrachés avec la complaisance arbitrale contre Nice et les deux points injustement perdus samedi par l'équipe de Laurent Blanc - dont il faut saluer la classe pour sa réaction mesurée. Rappelons que l'an dernier, Bordeaux avaient fini 2ème du championnat... à 4 points de Lyon. Edifiant.