L'enjeu de l'OIN : la cohésion de la gauche
L'Opération d'Intérêt National de la plaine du Var est un enjeu majeur pour le département des Alpes Maritimes. Le redire devient d'une platitude consternante.
Ce qui l'est moins, c'est de comprendre que c'est aussi pour la gauche un enjeu politique primordial. Tout simplement parce que c'est un test sur sa cohésion face à C. Estrosi qui ne rêve que d'une seule chose : la diviser.
S'opposer à l'OIN à priori me paraît être une position irresponsable. C'est la posture choisie par l'extrême gauche. N'ayant pas vocation à gérer, elle peut se le permettre. Il en va autrement des forces de gauche de gouvernement ou de gestion.
Pourquoi la cohésion de la gauche est-elle nécessaire ?
1) parce que ce dossier va structurer la vie politique locale pour au moins les deux décennies à venir. La Défense 30 ans, 100.000 emplois, Euromediterranée 10 ans, 30.000 emplois, tout le monde connaît désormais la musique. La plaine du Var est la 3ème OIN de France.
2) parce que par ce biais, l'Etat se réapproprie une prérogative essentielle qui est celle de l'aménagement. Or, l'Etat pour l'instant c'est Sarkozy-Estrosi. Mais on sait que le PLU devra être compatible avec l'OIN. On sait que les permis de construire seront toujours délivrés par les maires mais instruits par l'Etat sur le périmètre de l'OIN et que l'établissement public créé est sous la tutelle du ministère.
3) parce que deux définitions de développement durable vont s'affronter. La nôtre, qui consiste avant tout à ne rien hypothéquer pour les générations futures, et celle d'ESTROSI, le "Canada Dry" du développement durable. On évalue le risque, on évalue ce qui est intéressant d'investir pour le juguler et ensuite on urbanise sans scrupule, d"où le débat sur la verticalité que l'on sent poindre.
4) parce que deux documents nous protègent pour l'instant de toute dérive : la Direction Territoriale d'Aménagement et le Plan de Prévention des Risques inondations (PPRI) de la vallée du Var qui est inscrit dans la DTA. Or, le gouvernement semble vouloir réviser la DTA, au bout de 5 ans. Il ne pourra se soustraire à la concertation. C.Estrosi le sait. C'est pourquoi la gauche a besoin d'aborder ce moment avec cohérence et détermination, et c'est pour cela qu' il essaie de transformer des nuances dans l'approche en divisions. Une gauche unie sur ce dossier serait pour lui un problème majeur.