Les comptes sociaux en déficit vertigineux

C'est l'information politique de la fin de la semaine. Le gouvernement Villepin avait pronostiqué à la fin de l’année 2006 une réduction du déficit des comptes sociaux pour 2007 à environ 8 milliards d’euros. L’approche des élections présidentielles et législatives jouait manifestement un grand rôle dans l’origine de cette prévision pour le moins hasardeuse.

Finalement, le déficit des comptes sociaux s’élèvera en 2007 à 11,7 milliards d'euros, soit près de 4 milliards d’euros de déficit supplémentaire au regard des prévisions initiales. Ce chiffre confirme d’ailleurs ceux énoncés par la Commission des Comptes dès le début du mois de juillet. Ainsi, les deux principales branches de la sécurité sociale connaissent les déficits les plus lourds :

- plus de 6 milliards d’euros de déficit pour l’assurance maladie, avec une aggravation de l’inégalité d’accès aux soins et une progression inquiétante des dépassements d’honoraires ;

- plus de 4 milliards d’euros de déficit pour l’assurance vieillesse, auquel il convient d’ajouter les 2 milliards de besoin de financement supplémentaire pour les divers fonds de solidarité vieillesse.

Ces contre-performances s’expliquent par le dérapage de l’assurance-maladie en dépit de l’inflation des déremboursements qui pénalisent de plus en plus les assurés sociaux. Elles sont liées également à l'échec des réformes Douste-Blasy et Fillon qui se manifeste à la fois sur le plan financier et sur le plan social. L’augmentation du volume des exonérations de cotisations sociales patronales (25 milliards d’euros en 2007) et les retards dans la mise en œuvre des compensations de l’Etat au bénéfice de la sécurité sociale pèsent dans l’accentuation du déficit. Enfin, ce résultat comptable reflète aussi la dégradation de la situation économique et sociale.

Le gouvernement annonce pour 2008, un déficit de 8,9 milliards d’euros. Ces perspectives manquent une nouvelle fois de crédibilité. La réforme à la hussarde des régimes spéciaux de retraite, envisagée au mépris des partenaires sociaux, ne règlera rien en termes d’assurance vieillesse. Quant aux franchises médicales elles aboutiront simplement à rompre avec les mécanismes fondamentaux de solidarité sociale, puisque désormais avec ce principe, ce sont les malades qui paieront pour d’autres malades. D'ailleurs j'ai pu constater de visu samedi sur le marché Saint Roch que les gens faisaient la queue pour signer les pétitions contre l'instauration des franchises médicales. Il est évident qu'il y avait là pleins d'électeurs de Sarkozy.

Ainsi le bilan financier des 5 ans de gestion Chirac-Sarkozy-Fillon apparait désormais au grand jour. Cela fait environ 65 milliards de déficits cumulés des comptes sociaux depuis 2002. Les réponses proposées pour l’heure par le Président de la République et l’UMP reposent essentiellement sur de nouvelles franchises, venant s’ajouter aux déremboursements et forfaits qui visent à pénaliser et à culpabiliser malades et assurés sociaux. Les comptes sociaux publiés aujourd’hui traduisent la faillite de la gestion de droite habilement masquée jusqu'à aujourd'hui et prépare en fait une autre conception de la sécurité sociale fondée sur une prise en charge à minima, que toute la gauche, mais au delà tous les républicains, tout ceux qui sont attachés au pacte social issu du Conseil National de la Résistance, doivent combattre résolument.

Comments

[Dédé]

DÉFICIT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
(source : une employée des "Achats" d'un des principaux fournisseurs américain de congrès et Séminaires)

POURQUOI :

LES LABORATOIRES PHARMACEUTIQUES AMÉRICAINS ET FRANÇAIS
Sont-ils remboursés de leurs frais correspondants à l'organisation de congrès et séminaires «Privés» organisés par la filière pharmaceutique
dans des hôtels 4* ou 5* « privatisés » pour l'occasion avec des coûts de nuitée de l'ordre de 200€ pour une chambre standard et de l'ordre de 2000€ à 4000€ voire 5000€ pour une suite. Générant ainsi le déficit abyssal de la sécurité sociale ?

Cela se faisant au détriment des assurés sociaux, moins remboursés, que l'on présente en « boucs émissaires » de leur, soit-disant, surconsommation médicamenteuse.

C'est le seul secteur industriel du secteur « privé » à qui l'état fait REMBOURSER ses propres « frais de représentation » :

par la SÉCURITÉ SOCIALE !

donc sur le dos et au détriment des contribuables et assurés sociaux.

Dans le même temps, les réformes des organismes sociaux « battent le plein régime » :
sécurité sociale,
régime des retraites,
protection chômage.

encore une fois au détriment des plus démunis et de ceux qui produisent toute cette richesse

Autres clients de congrès et Séminaires :

MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR (7 Millions d'euros pour le 2° semestre 2008),

MINISTÈRE DE L'ÉCOLOGIE (4 Millions d'euros pour l'année 2008)

[Claude]

Le but n'est-il pas de se rapprocher du système US qui laisse au secteur privé la part profitable du système de santé, qui à ce que les "pauvres" n'aient droit qu'à l'accés des hospices ?




Le but n'est-il pas de se rapprocher du système de santé US laissant aux assurances privées la partie profitable des soins, quitte à ce que les moins nantis n'aient accès qu'aux "hospices" ?