Le risque dépendance sous-traité au privé
S'il est un sujet qui doit intéresser au plus haut point les niçois compte tenu de l'évolution de notre pyramide des âges et du vieillissement de notre population, c'est bien celui du 4ème âge et du risque dépendance.
Lors de son discours de politique sociale, Nicolas Sarkozy a abordé la question de la création d’un 5ème risque dépendance en faveur des personnes âgées et handicapées. Présenté pendant la campagne présidentielle comme un grand chantier de son mandat, cette réforme cruciale se trouve renvoyée au secteur privé!
En créant l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (A.P.A), le gouvernement de Lionel Jospin avait effectué un immense progrès dans la prise en charge des personnes âgées puisque aujourd’hui plus d’un million de personnes en bénéficient. Le succès de cette allocation tenait notamment dans la suppression de toute récupération sur succession.
Mais, alors que le 5ème risque était présenté jusqu’ici comme une étape marquant un progrès supplémentaire par rapport à l’APA, l’esquisse qu’en a dressé hier Nicolas Sarkozy s’apparente en réalité à un recul dramatique.
Pas la moindre trace d’un euro supplémentaire dédiée à la prise en charge de la dépendance dans le discours du Président de la République. Enrevanche, deux annonces fortes ont émaillé son discours : la « prise en compte plus juste des capacités contributives des personnes ainsi que de leur patrimoine » et le « développement de l’assurance individuelle contre le risque de dépendance »
En clair, les Français n’auront d’autre recours face à la dépendance que leurs propres moyens : soit en utilisant leur patrimoine, soit en contractant des assurances privées. Nicolas Sarkozy sonne ici le glas de toute perspective de prise en charge solidaire de la dépendance dans notre pays.