En direct de La Rochelle : comment nous opposer ?

S'il y a un  vrai défi que Nicolas Sarkozy nous lance, c’est celui sur notre façon de nous opposer. Il y a un fait majeur, c'est que pour la première fois depuis bien longtemps, toutes les droites sont derrière Sarkozy, la droite libérale, la droite souverainiste, la droite autoritaire. C’est une rupture.

La seconde rupture, c’est Sarkozy qui, par sa méthode, déconcerte. Ça va trop vite. Il utilise systématiquement l’émotion par rapport à la raison. Cela  change la donne et doit modifier notre manière de nous opposer. Il se met du côté de la victime. Si on le critique, on donne l'impression d'être contre la victime.

La troisième, c'est le mode compassionnel. Il donne l'impression de s'intéresser aux problèmes des gens. Il sent que la rentrée est difficile sur le plan du pouvoir d'achat.

Il faut mettre Sarkozy devant le souvenir de ses engagements. Oser dire devant le MEDEF que c’est se moquer du monde que de dire qu’il n’y a pas un problème de pouvoir d’achat, il fallait le faire. Il a osé le faire. Il faut décrypter sa méthode, et réaffirmer chaque fois que cela est possible que nommer les problèmes, ce n’est pas les régler. Une campagne de rentrée sur le pouvoir d’achat va être lancée.

La 4eme rupture, ce sont les élections locales. Traditionnellement le président prend de la hauteur et déconnecte sa personne des élections locales. En fonction du résultat, c'est soit une approbation de sa politique s'ils sont bons, soit une sanction du gouvernement s'ils sont mauvais. Cette fois, ça va être différent. Sarkozy va être le chef de campagne des élections municipales. Il va y aller, faire des conseils des ministres décentralisés, faire des promesses territoriales. Il faut organiser la riposte lors de ces déplacements.

Par ailleurs, Sarkozy va donner au quinquennat un rythme méconnu jusqu’à présent. Il tiendra le rythme, à nous de nous adapter et de gagner en réactivité. Nous allons vers un quinquennat avec une omniprésidence.L’utilisation qu'il fait des médias est très différente et le rapport du citoyen à la politique est en train de changer, parce que le citoyen privilégie la volonté aux choix économiques et sociaux. Cela va nous obliger à renforcer notre capacité à être en lien avec la société.