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Le blog de Patrick Allemand
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21 mars 2007

La lettre de Ségolène Royal aux enseignants

enseignants

Depuis le démarrage de cette campagne, notre communication avec les enseignants est rendue difficile par cette fameuse affaire de la "cassette", sortie pendant la campagne interne, et en plus tronquée, dans le seul but de déstabiliser celle qui est devenue notre candidate.

Venant après le désastreux passage de Claude Allègre dans le ministère de l'Education Nationale, cette cassette n'a pas rétabli la sérénité et la confiance entre nous et les enseignants. Il est très important de lever ce malentendu.

J'ai d'ailleurs proposé au comité de campagne de faire une reunion du changement uniquement consacrée à l'éducation pour débattre avec le monde enseignant de l'ensemble des propositions du pacte présidentiel.

Nous sommes bien dans l'esprit puisqu'aujourd'hui Ségolène Royal vient d'écrire aux enseignants de notre pays. Voici sa lettre.

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Si je peux aujourd’hui m’adresser à vous, c’est à mes professeurs que je le dois, car c’est à l’école que j’ai été soutenue, encouragée, valorisée et que j’ai reçu le bagage qui m’a permis d’être une femme libre.

L’Etat sera demain le garant de la reconnaissance que vous attendez. Je m’adresse directement à vous toutes et à vous tous  parce que l’école, qui forme les générations de demain, qui prépare l’avenir de la Nation, est concernée prioritairement par le choix de société que les Françaises et les Français exprimeront les 22 avril et 6 mai prochains.

L’éducation ! Tel est, pour moi, l’enjeu majeur de l’élection présidentielle. Avec moi, l’éducation sera au cœur de tout et en avant de tout.

Lever des malentendus, vous dire mes convictions, ma confiance et ma reconnaissance pour votre mission, vous faire connaître ma volonté, tel est l’objet de cette lettre.

La République s’est construite par et autour de son école, l’école gratuite, obligatoire et laïque. Je suis moi-même la fille de cette école. J’en assume l’héritage ; j’en revendique les valeurs ; je veux  poursuivre son œuvre dans l’avenir.

Notre pays vit des crises profondes : crise économique et sociale ; crise politique et morale ; crise de l’esprit public. Je veux apporter des remèdes à ces crises. J’ai voulu écouter les Françaises et les Français. Ils m’ont exprimé leur révolte, leurs colères. Ils réclament des réponses claires aux urgences auxquelles j’entends répondre pour réussir ce changement que notre pays attend : l’urgence économique et sociale, l’urgence éducative et culturelle, l’urgence écologique, l’urgence démocratique.

Je veux remettre le pays debout. Mais j’ai besoin, pour réussir dans cette tâche, de tout votre soutien et de tout votre engagement. Rien de grand ne se fera sans vous. J’ai pour l’école de la France une immense ambition. Pour refonder la République, pour guérir nos blessures, pour reconquérir nos territoires perdus, j’ai besoin de vous, de votre dynamisme, de votre engagement.

Je sais que l’école concentre toutes les difficultés de notre société. Mais je sais aussi qu’il ne lui appartient pas de  résoudre toutes ces difficultés. La société ne doit pas se défausser sur l’école de tous ses échecs ou de tous ses renoncements. C’est pourquoi, je l’ai dit, il faudra de nouvelles politiques territoriales, des aides aux parents, des moyens renforcés pour la justice, une priorité à l’emploi et au logement, la revitalisation du tissu associatif. Autour de l’école, de nouvelles politiques doivent aider l’école à assumer au mieux sa tâche, qui est d’instruction et d’éducation. Je m’y engage.

Mais si l’école ne doit et ne peut pas tout, son rôle est essentiel. Pour lutter contre le fléau du chômage, la montée des inégalités, la perte de l’esprit public, le retour des fondamentalismes et la marchandisation du savoir et de l'information, l’école est au premier rang du combat. C’est ce qui fait la dureté de votre tâche ; c’est ce qui fait aussi sa noblesse et sa vocation. Et si la France demeure l’une des premières Nations du monde, si elle a conservé son rayonnement et son attractivité, elle le doit en grande partie à son école, à la qualité et au dévouement de ceux qui la servent.

Depuis des années, l’école est attaquée : elle l’est dans ses moyens par des budgets insuffisants ; elle l’est dans ses missions par des ingérences pédagogiques inacceptables ; elle l’est dans son autorité et dans sa dignité par des procès d'intention et des mépris coupables. Cela doit cesser. Il faut donner à l’école de la République et à ceux qui la servent tous les moyens et toute la considération nécessaires pour lui permettre d’accomplir son œuvre nationale. Je m'y engage.

C’est pourquoi un plan pluriannuel de prérecrutement, de recrutement et de création d’emplois sera mis en place. Je l’accompagnerai d’un plan de résorption de l’emploi précaire. Je referai de l’école le premier budget de la Nation et je proposerai une loi de programmation pour garantir cette priorité. Je veillerai à ce que les métiers qui entourent et aident les enseignants et les élèves, autour de l’école comme dans l’école, soient à nouveau encouragés et soutenus. Nous avons besoin de personnels d'encadrement, d'infirmières, de psychologues, d’assistants sociaux, de conseillers d’orientation.

Dès la rentrée de septembre prochain, je rétablirai les postes d’enseignants qui ont été supprimés.

Je veux redonner la considération qu’ils méritent aux enseignants, en améliorant les possibilités de formation, les conditions de travail, les déroulements de carrière, les rémunérations. C’est un vaste chantier qui supposera une très large concertation avec vous et une réflexion partagée sur les missions du métier d'enseignant. Je sais que vous y êtes prêts. Je veux que la Nation soit présente à ce rendez-vous. C’est pourquoi j’ai proposé comme méthode le dialogue et la concertation avec vos représentants dans le cadre d’Etats généraux de l’éducation que j’ai décidé de tenir dès juin prochain avec vous ainsi qu’avec tous ceux qui partagent la préoccupation de la justice et de l’excellence pour tous. Il ne s’agit pas de préparer une nouvelle réforme, mais de faire en sorte que notre éducation fonctionne mieux. C’est dans ce cadre que je proposerai la mise en œuvre d’un soutien scolaire individuel gratuit pour les élèves. Les enseignants qui souhaiteront l’assurer seront évidemment rémunérés.

Dans la fidélité à nos valeurs, je veux bâtir avec vous l’école du XXIème siècle, celle de la réussite pour tous vos élèves. La difficulté de votre tâche, je la connais ; j’en sais aussi la grandeur, et je sais la fierté que vous avez d’exercer votre mission.

Mon Pacte présidentiel place l’école en son cœur. Lorsqu’il faut vaincre les fatalités, les pesanteurs, les peurs, les égoïsmes, alors nous retournons toujours aux mêmes sources. Nous avons besoin des lumières du savoir contre l’obscurantisme, de l’égalité contre les privilèges, de la laïcité contre les fanatismes et les intolérances, de la gratuité et du service public contre la marchandisation de l’éducation.

Mon engagement politique s'est construit dans ma reconnaissance à l'égard de l'école. Je lui demeure fidèle. J’ai confiance en vous. Vous pouvez avoir confiance en moi.

Veuillez agréer, Madame, Mademoiselle, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Ségolène Royal

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Commentaires
Y
elle s'en fiche des enseignants tout comme ils voteront pas pour elle ! bayrou a la cote et d'autres cons le pen !
T
heureusement qu'il existe internet pour recevoir du courrier, parce qu'avec la poste qu'on a en ce moment ce serait impossible, à croire que certains font tout leur possible pour dicréditer cette institution. tous les quartiers de nice sont touchés par une désorganisation généralisée et décidée en haut lieu. ce scandale doit cesser.
L
J'espère que Ségolène va moins s'enflammer à Nice que sur les terres provençales.<br /> Je ne suis pas militant, juste un homme de gauche.<br /> Et je m'interroge de plus en plus. Ségolène remet Jeanne d'Arc au goût du jour, puis la Marseillaise, et voilà maintenant qu'elle veut des drapeaux dans chaque foyer. Et qu'elle emploie de plus en plus le mot identité. Certes c'est pour lui donner un contenu républicain. Des instituts de sondage et de marketing ont dû dire que c emot "identité" était porteur dans l'opinion publique. Doit-on pour autant chasser sur les terres de la droite, voire de la droite extrême pour récupérer des électeurs ? <br /> Et ce, symbole inquiétant et choix des plus malheureux, à la date de la commémoration du traité de Rome. Ne devrait-on pas parler davantage d'Europe, de démocratie et d'ouverture aux autres que de ressaser les thèmes de la République et de la nation ? A force de brouiller les cartes on légitime les discours de la droite extrême, qui en plus a l'antériorité pour elle dans ce domaine. Ségolène et le PS devrait vite modérer ces propos, sinon de plus en plus d'électeurs de gauche, inquiets, voire effrayés, risquent de partir (c'est déjà commencé), car sur l'Europe, sur la démocratie, les institutions, le choix de Bayrou semble beaucoup plus sûr et sérieux.<br /> Un européen coinvaincu, hostile au nationalisme.
N
source http://www.pdel06.canalblog.com/<br /> <br /> Texte d'engagement en faveur du Darfour, signé par Ségolène Royal.<br /> <br /> <br /> "Je m'engage: <br /> <br /> 1/ A agir en sorte que la France use de tout son poids auprès du Conseil de sécurité des Nations unies pour y faire adopter des résolutions au titre du chapitre VII de la Charte pour assurer la protection effective des populations du Darfour, accord du Soudan ou non. <br /> <br /> 2/ A mettre en oeuvre au niveau approprié, tant que dureront les crimes contre l'humanité, des sanctions économiques contre le Soudan: gel des avoirs, refus de visa pour les dirigeants soudanais impliqués dans les massacres, embargo sur les exportations de pétrole soudanais. <br /> <br /> 3/ A m'abstenir de recevoir en France, les membres du gouvernement de Khartoum. <br /> <br /> 4/ A mettre à la disposition de la Cour pénale internationale tous les moyens utiles à sa mission, notamment en ce qui concerne l'établissement et la conservation des preuves, la protection des victimes, des témoins et des enquêteurs. <br /> <br /> 5/ En liaison avec les Etats concernés, à donner mandat aux Forces françaises stationnées au Tchad et en Centrafrique de protéger effectivement les réfugiés, les personnes déplacées et les membres des organisations humanitaires opérant dans ces pays. <br /> <br /> 6/ A mettre en place les moyens d'une surveillance de l'espace aérien du Darfour et à en communiquer les informations aux Etats et institutions intéressés. <br /> <br /> 7/ A dénoncer avec énergie tout pays qui s'opposerait aux sanctions prises à l'encontre du Soudan fondées sur les crimes contre l'humanité commis par son gouvernement. <br /> <br /> 8/ A user de toute mon influence pour rendre possible une action européenne de protection des populations civiles du Darfour, notamment à mettre en place des corridors humanitaires.<br /> <br /> Avec Ségolène ROYAL signez la pétition sur:<br /> <br /> http://www.urgencedarfour.info/
L
Cette lettre est pleine de bonnes intentions, j'espère de tout coeur que l'essais sera transformé...<br /> Je voudrais également plaider, une fois n'est pas coutume, pour une cause dont je fait partie, bien malgré moi :<br /> Il s'agit des élèves qui ont été très mal orientés, et qui, par conséquence, n'ont pas bien réussit leurs études, les ont abandonnés ou rpire, ont obtenu brillamment un diplôme dans un secteur n'offrant aucun emploi.<br /> Devenus adultes, ayant pris conscience de nos vraies capacités et de nos envies, ils nous est très difficile de nous reconvertir. Je ne parle pas des stages et autres petites formations de quelques mois. Je parle de diplômes sérieux.<br /> Reconquérir un diplôme élevé après des années passées hors des écoles reste possible, mais rare.<br /> Il faudrait là aussi proposer plus d'enseignement en direction de cette catégorie de gens, avec la difficulté supplémentaire de s'adapter aux conditions de vie d'un travailleur qui doit assumer une vie de famille.
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