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Le blog de Patrick Allemand
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17 novembre 2006

Ce sera Ségolène!

NRG

Hier vers 22h50, quand je me suis exprimé devant les caméras de M6 et de France 3, en ayant en poche le résultat des Alpes-Maritimes, le doute n'était plus permis. Si Ségolène Royal était en tête dans notre fédération aussi largement, alors qu'elle était réputée comme l'une de celles où ce serait le plus difficile, il ne pouvait pas y avoir de deuxième tour.

Ma première pensée est pour Valérie, ma compagne, qui a cru en Ségolène dès le mois de février 2006. Elle qui n'avait jamais fait de politique, s'est lancée dans l'organisation du comité Désirs d'Avenir. Je vais décevoir ceux qui me pensent plus Machiavel que je ne suis, mais je ne l'ai pas "téléguidée". C'était son choix. Je ne l'ai pas dissuadée non plus! Bien sûr, je l'ai conseillée, et avec le recul je trouve particulièrement touchant la première réunion qu'elle a organisée, où elles n'étaient que 3, Valérie Nucera, Dominique Lucchini, et BrigitteReboulot. Est arrivée, très vite, Frédérique Grégoire-Concas, la première élue à se lancer. Et puis Désirs d'Avenir a grossi. Un jour, elle est venue me dire après la venue de Ségolène à Nice que Désirs d'Avenir venait de dépasser les 100 adhérents. Que cette organisation commençait à la dépasser, qu'il lui fallait des élus. La suite s'est scellée au cours d'un repas dans un restaurant de la rue Pastorelli, avec Marc Concas conseiller général du 1er canton et Marc Orsatti, le président des élus. Je leur ai demandé ce qu'ils pensaient de Ségolène. J'ai rencontré leur enthousiasme et ils se sont investis dans Désirs d'Avenir, autour de Valérie. Je leur ai dit que pour moi, le moment n'était pas venu mais que je les rejoindrai plus tard.

Six mois plus tard, ce matin, c'est une immense satisfaction que je ressens. Tout d'abord celle d'avoir eu la bonne intuition, et c'est très important en politique. Je l'ai dit tout au long de la campagne, naturellement, idéologiquement, tout me portait à soutenir DSK, dans la continuité de mon parcours rocardien et jospiniste. Et section après section, quand j'ai arpenté le département, j'ai toujours commencé mes interventions en rappelant mon parcours et en indiquant aux militants, les conséquences que j'en avais tirées, et pourquoi cette fois, je ne suivrai pas Dominique.

J'ai suivi Ségolène parce qu'elle incarne elle aussi le réformisme de gauche prôné par la motion un du congrès du Mans, qu'elle et DSK ont signé ensemble.

Je l'ai suivie parce qu'elle incarne une social démocratie moderne, à la française, là où Dominique prolongeait le modèle rocardo-jospiniste, trop conventionnel, dans un pays qui rève de révolte, de rebond et ne se résoud pas à son déclin.

Je l'ai suivie, parce que l'élection présidentielle en France a toujours été la rencontre d'un homme avec un peuple, et que cette fois ce peuple part à la rencontre d'une femme, que c'est une chance historique pour notre pays, parce qu'elle incarne le renouveau des idées, le renouveau de la méthode, et le renouvellement des responsables politiques et que c'est ce que le peuple de gauche veut. Il nous l'a exprimé avec tant de force les 21 avril 2002 et 29 mai 2005. C'est en cela que Laurent, qui incarne la période Mitterrand et Dominique, trop lié à la période Jospin, ne pouvaient convenir.

Je l'ai suivie parce qu'en tant qu'ancien rocardien, je retrouve au moins au niveau des constats, le parler vrai, et au niveau des solutions, le socialisme d'expérimentation qui faisait la richesse et le foisonnement du mouvement rocardien il y a 25 ans. Cela s'appelle aujourd'hui la démocratie participative : écouter, expérimenter.

Je l'ai suivie parce qu'au niveau des constats, elle a fait tomber des tabous. Vous savez ces constats qu'on ne pose jamais sur la tables parce que les solutions ne sont pas incluses dans le logiciel socialiste mais qui font le quotidien des gens. Qui aurait pensé il y a encore six mois que l'on désignerait quelqu'un qui ose dire que la carte scolaire ne fonctionne plus, que les 35 heures doivent être améliorées pour ceux qui n'y trouvent pas leur compte, qu'il faut "recadrer" les pré-délinquants avec des solution innovantes pouvant aller jusqu'à des missions humanitaire sous encadrement militaire ? Personne. Et pourquoi, malgré cela elle est aujourd'hui investie ? Tout simplement, parce que les militants, bien plus à l'écoute du peuple que certains de leurs élus, ont compris que le seul fait d'oser poser ces problèmes avait permis de renouer la confiance avec notre électorat populaire dont nous sommes coupés depuis le 21 avril.

Je l'ai suivie parce qu'elle a fait vieillir en quelques mois mon parti, que depuis des années je cherche à rénover, mais qui ne peut l'être à l'occasion des congrès, car trop d'enjeux locaux y sont liés.

Enfin, je l'ai suivie parce que j'ai considéré que la France avait besoin d'une présidente qui incarne des repères, des valeurs, mais aussi qui fasse souffler le vent du renouveau sur un pays qui vieillit chaque jour à l'échelle internationale. Et je me fiche par avance d'une ou deux bourdes diplomatiques à venir. Ce qui m'intéresse c'est l'espoir que son discours peut faire naître en Afrique, dans un continent où il est encore temps de reprendre pied alors qu'il est en voie d'américanisation et que les chinois s'y intéressent de plus en plus.

Dans mon département le pari était encore plus osé. Il est gagné sur toute la ligne.

Gagné d'abord sur la participation militante. Dans les débats de section, j'en ai fait moi-même beaucoup. Près d'une dizaine parce que je voulais aller à la rencontre de ces nouveaux militants qui ne connaissaient pas leur premier secrétaire fédéral autrement que par la lucarne du petit écran. J'ai besoin de les connaître physiquement. C'est important pour l'avenir car dans certaines sections, il y avait tellement de têtes nouvelles, que j'avais parfois l'impression d'avoir changé de Fédération. Le jour du vote aussi. 74,37% de participation, c'est du sans précédent dans notre fédération. 2196 votants sur 2953 inscrits.

Gagné sur le plan du résultat, dans les Alpes-Maritimes.

  • Ségolène Royal : 1346 voix (61,29%)
  • Dominique Strauss Kahn : 451 voix (20,54%)
  • Laurent Fabius : 388 voix (17,67%)

Le résultat est net, proche du résultat national, ce qui était loin d'être acquis au départ. Il va donner d'ailleurs à Ségolène, ici comme ailleurs en France, une force, une légitimité très importante face au vrai combat qui commence face à la droite et à Nicolas Sarkozy, que seule une victoire aussi nette au premier tour pouvait lui donner.

Gagné sur Nice, où c'était loin d'être évident compte tenu de l'engagement de Patrick et Dominique Mottard sur Laurent Fabius, de Michèle Matringe, Yann Librati, et d'Anne-Julie Clary sur DSK, et d'un mémorable et très constructif appel de Jean François Knecht, à voter tout sauf Ségolène.

  • Ségolène Royal : 54,48%
  • Dominique Strauss Kahn : 23,55%
  • Laurent Fabius : 21,57%

Aujourd'hui je veux dire à tous que la campagne qui se termine a été loyale, intense, et que tous les socialistes quelle que soit leur préférence, peuvent en être fiers. Ils peuvent être fiers d'appartenir à un parti qui a su organiser ce débat interne qui nous renforce collectivement auprès de l'opinion publique qui a acquis un respect pour notre organisation politique et sa pratique de la démocratie interne, on ne peut plus transparente.

Cette élection interne était la seule qu'un socialiste était assurée de remporter. Le vrai rendez-vous, c'est celui contre la droite, contre Nicolas Sarkozy vraisemblablement. Cette élection est majeure pour la France. Nous avons un devoir de victoire.

La responsabilité collective que nous avons est grande. Elle incombe comme souvent avant tout à ceux qui ont gagné. Je veux dire ici que les portes de la maison socialiste sont ouvertes à tous, parce que c'est ensemble que nous allons mener la bataille contre la droite dans les Alpes-maritimes qui ne sont pas vraiment un de nos bastions.

Pour tous ceux qui ont soutenu avec conviction la candidature de DSK, le chemin idéologique ne sera pas trop long, ils savent les affinités que j'ai avec eux. Je les félicite de leur militantisme. Merci à Christine, Nathalie, Stéphane, Pierre, Benoit, Jean-Paul, Dario, Andrée, Annie et j'en oublie. Ils ont été pour beaucoup dans la réussite de la campagne interne, par les arguments de qualité qu'ils ont su développer, en donnant à ce débat sa dimension. Le choix est désormais fait. Le rassemblement doit d'abord s'opérer avec eux, parce que nous sommes dans le même courant, et j'ai hate que l'on se retrouve tous ensemble dans la même pièce de la fédération.

Pour tous ceux qui ont soutenu Laurent, le chemin sera plus long parce que idéologiquement, ce n'était pas la même ligne. Mais ils font parti de la richesse du parti socialiste. Claude Bartolone, dès hier, appelait au rassemblement. Qu'ils sachent qu'ici ils auront dans le dispositif toute leur place.

Désormais je vous invite tous à partager mon rêve : construire ensemble une dynamique de campagne qui nous permette de faire du mois de mai 2007 un aussi beau mois que celui de mai 1981.

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Commentaires
P
première fois de ma vie que je m'implique dans un parti politique;(rassurez vous, j'avais dèja des opinions avant) et j'ai 57 ans....<br /> J'espere que ça en vaudra la peine...
C
Je suis fière d'avoir participée à la désignation de SR, voici des années que je souhaitais un vote dynamique qui révèlerait la pensée profonde générale. <br /> <br /> Décidée à ne plus laisser les choix se faire par d'autres, petits nouveaux, nous souhaitons suivre le sentier des vieux de la montagne mais avec de nouveaux passages pour une autre vue de la société. <br /> <br /> Alors, continuer d'alimenter notre force de rassemblement, et compter sur les voix qui tendent vers - les propositions de Nicola Hulot -. Je sollicite la plus grande écoute de ses propositions, à rattacher à notre programme. Colères et les dégoûts de la politique résultent de la prise de conscience d'un environnemement bafoué. <br /> <br /> Glissement vers un "conservatisme de gauche", c'est d'époque, les moujiks ne sont plus et la misère est autre, même s'il en résulte toujours de la souffrance. Le fond de la pensée PS n'en sera pas tronqué et travaillons au retour des voix égarées vers un courant de droite. <br /> <br /> Ailleur, une "gauche gauche" dont l'heure de la reconstruction s'annonce également. Le pluralisme a permis de prendre la température, le repositionnement de chacun ne pourra que favoriser l'émergence de propositions précises. Alors travaillons aussi pour les alliances du second tour. <br /> <br /> Nous avons ouvert une voie ..... royale ...
J
Le contenu de "ce sera Ségolène" est exactement<br /> ce que je pense,cela n'a pas vraiment d'importance<br /> en soi mais mon militantisme s'en trouve renforcé et étaie mon "prosélitisme".<br /> Je suis un nouvel adhérent qui a vraiment envie de continuer l'aventure.
G
Tu réserves Acropolis un weekend en avril et t'appels Mélanchon ...Yop
R
Hier j'ai voté DSK, aujourd'hui je deviens Royaliste.<br /> Je te rassure Francoise, le beaujolais m'a aidé dans ma transition idéologique...et je positive en me disant qu'on a peut etre évité un second tour destructeur.<br /> Nous serons tous derrière elle, et ceux qui resteront aigri n'auront qu'a aller à la pêche. Les vrais socialos feront tout pour gagner en soutenant notre candidate.<br /> En route vers 2007 avec dame Ségo.
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