Votre téléphone vous sauvera peut être la vie…
J’ai quelquefois l’occasion de rencontrer des professeurs d’université qui me présentent leurs travaux de recherche. Certains pensent que la Recherche est souvent fondamentale et donc déconnectée des réalités mais le projet qui m’a été présenté hier matin m’a montré combien la convergence numérique n’est pas un vain mot. Pour les non-initiés, c’est la conjugaison des mondes des télécommunications, de l’informatique et du multimédia. Aujourd’hui, la meilleure illustration de cette convergence est la « box », qui combine Internet, appels illimités et télévision par ADSL.
Et vous, que fait votre téléphone mobile ? Le mien ne me sert qu’à téléphoner le plus souvent sans oreillette d’ailleurs ce qui fait dire à mon jeune collaborateur que je suis un « has been ». Pour ceux qui savent s’en servir, le téléphone leur permet de regarder la télévision, de consulter leurs comptes bancaires, organiser leurs rendez-vous, jouer, de prendre des vidéos et des photos.
Pourquoi cette introduction sur le numérique ? Tout simplement parce que les fonctionnalités que je viens de décrire peuvent se décliner en réelles innovations en matière de santé, de sécurité, d’environnement et de tourisme.
L’Université de Nice s’est donc associée à une association de promotion des technologies de l’information pour lancer, dans le cadre du pôle de compétitivité mondial SCS (Solutions Communicantes Sécurisées), un département pour la reconnaissance industrielle de projets pilote impliquant plusieurs masters ou laboratoires mondiaux. C’est dans ce cadre qu’un projet a vu le jour et développe actuellement des applications dans des domaines aussi variés que le tourisme, la santé, la sécurité des personnes et la sécurisation des paiements.
Le volet qui m’a été présenté concerne l’assistance aux personnes âgées isolées par un robot. C’est le projet « roboDOMO ». Comment ça marche ? Je vais essayer d’être clair. Si j’ai bien compris il faut avoir un portable 3ème génération, c’est-à-dire capable d’échanger visuellement une communication téléphonique, un ordinateur relié à Internet et équipé de la technologie Wifi et un robot télécommandé. Ces trois accessoires vont se conjuguer avec d’autres instruments communicants sans fil comme des capteurs de chute, de température, des tensiomètres ou même des pèse-personnes en vue de déclencher un signal en cas de besoin.
Comment circule l’information ? La personne commande à distance, via les touches de son téléphone portable, une action précise. L’information est transmise comme une simple communication téléphoniqe qui la renvoie sur l’ordinateur (allumé et connecté au web !!) et qui, par l’intermédiaire du réseau Wifi, envoie les informations au robot. Les autres instruments communicants pourront envoyer un signal au SAMU en cas de détection d’une chute ou d’une température corporelle anormale.
Ce type de robot devrait toucher 30 millions de foyers au Japon en 2015 et autant en Europe 10 ans après. Ce sont les outils du maintien à domicile des personnes âgées. Le moins que l’on puisse dire c’est que c’est un peu déshumanisé…tout cela.
A un moment où l’on tient le discours que les services à la personne, face aux défis du vieillissement de la population, seront un des grands gisements d’emploi pour demain. Où je demande à ma collègue Pascale Gérard de développer les formations professionnelles sur la maintien à domicile. Où je fais impulser par le conseil régional un PRIDES sur les services à la personne en mobilisant notamment le mouvement mutualiste.
J’avoue que ma fierté de vouloir anticiper sur les métiers de demain en prend un coup parce qu’un scientifique tout content de lui, et pour qui j’ai par ailleurs la plus haute estime, vient de me démontrer que la technologie va rendre mes métiers de demain peut être « has been » dès après-demain. C’est très fatigant la politique !