La culture vecteur de paix
Mercredi à 18 heures, la grande synagogue de la rue Deloye était archicomble pour le concert de son 120ème anniversaire.
Tout les représentants, présidents et présidentes d'association de la communauté juive de Nice étaient là. S'y trouvaient également Jacques Peyrat, Muriel Marland Militello, et Rudy Salles comme élus. Et moi-même.
Il s'agissait d'un concert comme il s'en déroule parfois dans nos églises baroques du Vieux Nice. Traditionnellement, les édifices religieux sont des lieux de concert mais l'intérêt de ce qui s'est déroulé hier soir ne se situait pas sur un plan strictement musical, même si la première partie fut parfaite avec Brigitte Sulem, violon solo à l'orchestre philharmonique de Nice, et Stéphanie Poulain au piano, et la seconde aussi avec Marc Benveniste, dont j'ai appris qu'il avait été premier prix de chant classique de conservatoire.
C'est la troisième partie qui a retenu toute mon attention par sa symbolique et par la découverte de musiques persanes traditionnelles et juives. En dehors des violons, nous connaissons très mal les instruments utilisés, le târ, le santour, le tombak, le daf.
C'est le maître Ali Shaigan, né à Téhéran dans une famille de musicien qui était présent au târ, un instrument à cordes, qui ne ressemble à nul autre et d'une sonorité exceptionnelle. Deux des musiciens, Ely Gabbay et Hassan Yaceri, iraniens, étaient venus spécialement de la ville de Van pour ce concert.
Quand on connaît les tensions extrèmes qu'il y a actuellement entre l'Iran et l'état d'Israël, le président iranien ayant été jusqu'à dire qu'il fallait rayer l'état d'Isrël de la carte, voir cette formation composée presque exclusivement d'iraniens se faire ovationner à la grande synagogue de Nice par la communauté juive de Nice était un formidable message.
Cela démontrait une fois de plus à quel point la culture peut être un instrument de rapprochement entre les peuples et un vecteur de paix.