L'avenir du tourisme d'affaires de plus en plus incertain à Nice

La ministre du commerce extérieur Christine Lagarde vient d'infliger à notre ville de Nice un camouflet que l'on n'est pas prêt d'oublier.

Après être intervenue au Palais sarde, à Nice, à deux pas d'ici, sur les pôles de compétitivité français en liaison avec le commerce extérieur, la ministre s'est rendue à Cannes, rencontrer les professionnels du tourisme d'affaires cannois au palais des Festivals.

Au passage, elle a pu se rendre compte de la progression de la SEMEC (la société d'économie mixte des évenements cannois) qui gère le Palais des Festivals, dont le chiffre d'affaire a augmenté de 20% depuis 2000. On évalue aujourd'hui l'impact des 54 manifestations organisées à Cannes à environ 290 000 séjours, 800 millions d'euros de chiffre d'affaires et un impact social de 16 000 emplois induits.

Je me réjouis de tout cela pour nos voisins cannois et passe, en subliminal, un message sur ce que pourrait représenter un Palais Acropolis rénové et soutenu par une équipe municipale qui s'y intéresserait.

Là où cette affaire prend une vilaine tournure pour Nice, c'est que la ministre a évoqué l'idée de constituer un pôle de compétitivité "tourisme d'affaires" entre Cannes et Paris, ce qui équivaut à satelliser Nice en dehors du futur développement de ce secteur crucial pour notre ville.

En tant que niçois, je m'étonne du silence actuel des élus municipaux sur cette affaire.

En tant qu'élu régional, je considère qu'à l'instar des autres pôles de compétitivité, c'est la dimension régionale qui doit primer. C'est ainsi que nous avons connu une belle réussite. L'idée d'un pôle de compétitivité est bonne, mais c'est avec Nice et...Monaco que nous devons construire un pôle azuréen. La proximité de ces trois grands centres de congrès est un atout indiscutable pour l'est de la Région.

La construction d'un partenariat Cannes-Paris serait un très mauvais coup porté à la crédibilité de la ville, à Acropolis, et au-delà à toute l'hôtellerie niçoise.

Nous ne pouvons pas rester inerte devant la mise en place de cette stratégie.

Comments

[JF A]

Le Palais des Festivals de Cannes n'est pas d'intérêt régional. Effectivement.
Ceci dit, avec l'axe Cannes-Nice-Monaco, nous avons aussi quelque chose qui, tout en restant régional, dépasse aussi largement l'intérêt régional et peut concurrencer les destinations d'affaire les plus prisées et ou chacun pourrait trouver son compte.
Avec de tels raisonnements, on aurait choisi l'option 1 pour la LGV: Paris-Nice direct car cela constitue plus de 50% du marché. Hors c'est à la fois sur Paris-Nice et sur l'arc méditerrannéen qu'il faut travailler et trouver le moins mauvais compromis.
Je rejoins tout à fait P. Allemand. Pourquoi pas un partenariat Paris avec l'axe Cannes-Nice-Monaco ?

[JL Schwendimann]

La Palais des Festivals de Cannes n’est pas d’intérêt régional. Avec cet outil, la ville de Cannes rivalise avec les villes mondiales les plus recherchées. Il faut souhaiter plein succès au partenariat Cannes-Paris pour le tourisme d’affaires.

[jeanbagui]

Les mangeurs de socca vous font part de leur plus profond mépris

[Jean-Sébastien]

Cher Patrick, je suis très intéressé par ta vision du développement touristique de la ville de Nice jusqu'à présent inféodé à la tentaculaire cité phocéenne ou projetée dans l'association à une chimérique région ligure sortie des fantasmes de quelques néo-régionalistes mangeurs de socca. La réponse est pourtant simple et évidente puisqu'elle se trouve à 20 minutes : Monaco. Le dynamisme, de cet Etat souverain, en matière de tourisme et dans bien d'autres domaines, qui fournit à plus de 30.000 azuréens un travail, doit être une opportunité que devront saisir les futurs élus de la ville de Nice. La complémentarité et une concurrence saine sont autant de synergies qui appellent à des engagements et des partenariats étroits entre la Ville-Etat des Grimaldi et la 5ème ville de France.