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Le blog de Patrick Allemand
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30 avril 2006

Anticiper les mutations économiques

Je vous ai dit que je vous parlerai de temps en temps de ce que contenait le Schéma Régional de Développement Economique.

Après les PRIDES, voici le tour des mutations économiques. Quelle réponse avec ses faibles moyens, la région peut elle amener? En fait sous ce terme de mutations économiques se cache la hantise des élus locaux : les délocalisations ou les faillites d'entreprises.

Pour prévenir cela, dès mon arrivée dans cette délégation que m'a confié le président Vauzelle, j'ai négocié, puis mis en place une commission d'évaluation et de contrôle de l'usage des fonds publics. Elle est composée d'élus régionaux, de représentants des centrales syndicales de salariés et patronales, des représentants des chambres consulaires et de personnalités qualifiées nommées par le président.

Elle a pour rôle d'évaluer quand une entreprise a reçu des fonds régionaux, dans quelles conditions s'effectuent des pertes ou des délocalisations d'emplois. Si cela est dû à la conjoncture économique, la commission actera, mais elle peut aller, si elle considère que les suppressions d'emplois ou les délocalisations sont uniquement dictées par une logique d'actionnariat et pas par une logique industrielle jusqu'à préconiser au président de Région de demander le remboursement des subventions publiques.

Mais comme vous le voyez, il s'agit là d'une action à postériori. le SRDE nous donnait l'occasion de voir s'il était possible d'anticiper. Nous avons décidé, plutôt que de créer une autre commission, d'étendre les pouvoirs de celle-ci en lui confiant un rôle de veille économique afin d'être prévenu très tôt de difficultés rencontrées par une entreprise, dans le but de défendre l'outil et l'emploi. Les personnes habilitées à saisir la commission pourront signaler toute difficulté.

Si la restructuration s'avère inévitable, la région va créer un prêt régional au maintien de l'emploi (PRME) qui pourra être accordé après négociation à un repreneur en fonction d'objectifs en terme de maintiens d'emplois. On sait qu'en général, toute reprise se traduit par de la casse sociale.

L'emploi est toujurs au coeur de nos préoccupations en région PACA

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Commentaires
J
On a tantôt des établissements très intégrés dans un groupe et une branche. Une unité de production de matières plastiques de l’Etang-de-Berre peut licencier pour améliorer sa compétitivité (c’est la finalité des industries de process mais on dira que le patronat se conduit mal) et permettre aux équipementiers automobiles installés ailleurs en France ou en Europe, de gagner des parts de marché, de développer leur production, de recruter, puis de fournir l’industrie automobile de façon compétitive, qui à son tour recrutera ou exportera, ce qui améliorera notre balance commerciale. L’emploi fait parfois l’objet d’une approche trop restreinte.<br /> <br /> Tantôt des PME en concurrence, plus nombreuses ou en surcapacité par rapport aux perspectives de marché, par exemple parce qu’on a incité à leur création plus que de raison (au nom de l’emploi évidemment), alors ici ou là, d’autres disparaissent, dans le même secteur, ou réduisent leurs effectifs. Parfois celle qui est aidée introduit une distorsion dans la concurrence et en fait souffrir une autre, qui autrement aurait embauché. Il arrive aussi que cette autre disparaisse. Ces destructions parallèles au sein du tissu économique ont un coût économique et social qui reste généralement caché.<br /> <br /> Alors vous instaurez une nouvelle aide, le PRME (prêt régional au maintien de l'emploi), qui va introduire une nouvelle distorsion (positive direz-vous) en faveur de l’entreprise aidée par la Région. Soit alors, une autre perd une partie de ses marchés et de ses emplois et l’entreprise aidée maintient les siens et survit, la Région dira alors : « nous avons contribué à maintenir x emplois ». Soit l’entreprise aidée ne survit pas et ses emplois sont perdus ainsi que le « prêt ». Pensez-vous que cette façon de faire constitue une politique économique ? Mais c’est vrai qu’il s’agit d’une action qui permet en première approche de dire que l’emploi est au cœur des préoccupations de la Région.<br /> <br /> L’emploi progresse peu actuellement dans les régions industrielles « lourdes » comme Rhône-Alpes (0,3 % en 2004, emploi Unedic). Il progresse davantage dans les régions à l’économie « jeune » comme PACA (1,6 %) ou Languedoc-Roussillon (1,8 %). Une politique économique ne doit-elle pas agir d’une façon qui permet de multiplier les emplois, plutôt que d’accroître la dépense publique ?
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