Le Stade de France n'est pas niçois
Il y avait deux options possibles pour ce match
Soit aller le voir Place Masséna, sur l'écran géant mis à disposition par la mairie. Pour une fois c'est une bonne initiative car elle a permis à tous ceux qui n'ont pas pu monter de voir ce match et de vibrer ensemble.
Soit aller au stade France, et c'est le choix que j'ai fait. D'abord parce que je ne suis pas blasé et que, bien qu'ayant eu plusieurs fois l'occasion, je n'étais jamais monté au stade de France. J'avais envie de voir ce qu'était ce monument... Ensuite parce que voir nos onze rouge et noir sur cette pelouse mythique devait être un moment très fort. Enfin parce que si on voulait rencontrer des Niçois, pour le coup c'était là qu'il fallait être.
Je ramène de cette journée un magnifique souvenir. Pas le match bien sûr, encore que je sois plus indulgent que certains. Ce n'était pas notre soir. On a gagné des matchs en jouant plus mal que cela. Et puis nous avions en face un bloc ultra défensif qui exploitait toute récupération de façon optimale. Ils m'ont rappelé les Grecs en championnat d' Europe, avec la même efficacité jusqu'au bout.
Ce genre de coup, ça marche une fois. Ce n'est pas du grand foot mais ça paie. Et puis deux occasions, deux buts. Du 100% pour le pauvre Lloris qui ne pouvait rien sur cette tête d'extraterrestre qu'a été le second but, pas plus que sur le premier.
C'est sûr pour Sammy, Marama, Baky et les tous les autres, la déception a dû être terrible mais nous avons su montrer nos valeurs, notre solidarité, ne jamais renoncer jusqu'à la dernière seconde. Jusqu'au bout on a cru à une égalisation possible, la fin était haletante, l'ambiance de folie.
Jusqu'à la fin les supporters ont été exemplaires, poussant leur équipe puis quittant le stade dans une profonde tristesse mais aussi une grande dignité. Je les regardais partir drapeaux en berne, beaucoup venant me serrer la main au passage, et je me disais...où sont les voyous que redoutait Sarkozy ?
Il n'a rien compris, c'était le peuple de Nice qui était monté, entre amis, en famille - j'ai vu beaucoup de pères avec leur fils - et on lisait sur le visage des momes toute la déception du monde.
L'image qui me restera, c'est un groupe de l'Ariane me reconnaissant place de l'Etoile, et m'appelant. Poignées de mains à tous les jeunes, bises, et on pose pour une photo souvenir, une photo à l'image de l'Ariane, blacks, blancs, beurs, et tous ensemble chantant Nissa la Bella. C'était formidable.