Quelle identité niçoise pour changer d'ère ?
Je veux que cette élection municipale soit l'occasion de porter une réflexion sur l'identité niçoise. Notre liste a commencé à le faire en réagissant à l'hommage de Christian Estrosi à Napoléon III mais je veux pousser plus loin ce débat.
Je pense que notre identité ne doit pas se recroqueviller sur elle-même et sur une conception défensive. La meilleure façon de la défendre c'est de l'ouvrir, de la partager. Je veux que les touristes qui visitent Nice puissent s'impégner de ce qui fait notre identité et notre culture. Que l'on ressente en visitant Nice la nissartitude comme on s'imprègne de la culture catalane en visitant Barcelone.
C'est pour cela qu'à Nice, comme ailleurs, je veux porter d’autres valeurs que celles défendues par l'UMP sur cette question. Je veux laisser à Christian Estrosi le droit du sang, et je vous invite à défendre avec moi le droit du sol.
Je reconnais la qualité de niçois à celui qui vit à Nice dès lors qu’il aime Nice, dès lors qu’il apporte quelque chose à sa ville. Dire cela, c’est faire entrer dans la modernité l’identité niçoise, c’est vivre avec son temps. C’est reconnaître qu’aujourd’hui Nice est une ville cosmopolite. C’est enrichir notre ville de toutes ses différences.
Pour illustrer ma définition du niçois, je ne peux que vous restituer une phrase de Jean-Marc Eusebi qui nous a quittés tellement tôt.
Fin 2005, nous sommes allés à l’école Auber avec Jean-Marc offrir aux enfants une bande dessinée « Emma Tomate » écrite en français et en niçois. Je me souviens de ces enfants, de 17 nationalités différentes, ouvrant des yeux tous ronds, en découvrant qu’il existait une langue niçoise mais c’est surtout la réponse de Jean-Marc qui m’a marqué : « Je ne peux pas vous expliquer d’où vous venez, mais je suis là pour vous expliquer où vous êtes. »
C’est cela être niçois quand on veut changer d’ère.