Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Patrick Allemand
Le blog de Patrick Allemand
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
31 août 2007

L’analyse de Stéphane Rozes sur l'échec de la présidentielle

thumb

Le véritable débat sur l’élection présidentielle a en fait commencé au vote du référendum sur le traité constitutionnel. Ils ont voulu renationaliser la politique.

Il fallait remettre dans le pays la volonté politique. Il y a une grande caractéristique, les trois derniers candidats se sont construit tout seule. Ils ont donné la prime à l’imaginaire politique. La compétence est au service des valeurs. C’est ce qui explique la défaite à l’élection interne de DSK.

Le pays est à gauche sur le souhaitable et à droite sur le possible. C’est ce qui explique la discontinuité entre le résultat des élections régionales ( dire à la majorité du moment, vous n’avez pas été élu en 2002 pour faire des réformes dont le fil conducteur est le retrait de l’état.), des européennes (voila ce qu’on ne souhaite pas). Paradoxalement, depuis une décennie, le pays est devenu idéologiquement antilibéral. Ce vote est l’expression d’un refus, d’où la baisse de l’abstentionnisme. Le vote du 29 est un vote purement social, c’est un vote de défense des plus fragilisés. Pourtant il y avait des convergences sur l’Europe souhaitable entre les électeurs du oui et les électeurs du non.

L’objet de cette élection présidentielle, par contre, n’a pas été celui de la résistance, mais celui de la résolution.

Toute les familles de la gauche ont été touchées.

Cela provient de deux choses :

-L’imaginaire présidentiel a préempté la question sociale. On attend du candidat deux dimensions. J’incarne le collectif national, et j’incarne la dimension temporelle (la résolution des problèmes). Sarkozy est un homme politique pour qui la question du mouvement fait sa légitimité. Il a donc déjà préempté la dimension temporelle. Il est sur le champ de la résolution. Il lui manque la rapport au collectif. Il lui manque un surmoi, il va le construire pendant la campagne. Traditionnellement la gauche, au moment de l’élection présidentielle à trois réponses. Celle de la 1ere gauche (suivre la demande sociale), la 2eme gauche (la gauche de la raison), et de la gauche de la gauche. Ségolène Royal a une 4eme réponse, c’est l’idée que la démocratie participative construit le consensus et résout la question de l’articulation entre le possible et le souhaitable. C’est pour cela qu’elle est choisie.

-La grille de lecture des français par rapport à cette élection présidentielle n’a pas été gauche- droite mais verticale. Ségolène a émergé par le bas. C’est ce qui explique que jusqu’en février, Ségolène est devancée au 1er tour par Sarkozy (la résolution), mais le devance au 2eme tour (l’incarnation). La campagne a été perdue car une présidentielle dans l’imaginaire, ce n’est pas en quoi l’autre représente un danger, c’est là où on veut mener le pays, ce qu’on apporte au pays. A partir de ce moment là, elle a légitimé le fait que Sarkozy incarnait un projet de société.

- la 3eme présidentielle perdue par la gauche. Cela signe vraisemblablement une fin de cycle pour
la gauche. La gauche ne peut plus se servir du compromis implicite sur lequel elle a toujours gagné, la prospérité pour le plus grand nombre contre la paix sociale. La gauche n’a pas construit les outils qui paraissent crédibles par rapport à la mondialisation.

-Il y a eu un correctif aux législatives. Cela renseigne sur la nature du sarkozysme. Lors d’un débat entre Fabius et Fillon, apparait la TVA sociale qui ne vient pas de Sarkozy. Donc ils ont rejeté. Cela renseigne du fait qu’il a gagné parce qu’il a réussi à construire la cohérence entre la résolution et l’imaginaire et à faire la synthèse entre les trois droites. L’incarnation de Sarkozy produit une relation de responsabilité par rapport au pays. C’est ce qui amène sa surexposition permanente.

Les français ont dénaturalisé le pouvoir. Ils ont remis la volonté à l’Elysée. Désormais la volonté précède l’économique et le social. Les socialistes ont désormais pour s’en sortir l’articulation obligatoire entre les valeurs et

la résolution. C’est un vote culturel et social. La France de Royal, c’est la France des français à statut et la France des précarisés, celle qui veut donner du sens, notamment à travers la démocratie participative. Celle de Sarkozy, c’est celle du travail et des ouvriers, de ceux qui veulent la responsabilité voir s’incarner par une personne, type bonapartiste.

Publicité
Commentaires
Le blog de Patrick Allemand
Publicité
Publicité