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Le blog de Patrick Allemand
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8 mai 2007

Un bureau fédéral studieux et soudé

ps

Hier soir s'est tenu en soirée le Bureau Fédéral du PS. c'est une instance de la Fédération de 28 membres qui se réunit en général une fois par semaine. Celui là, venant juste après le résultat, avait une importance particulière.

J'avais encore en mémoire en fin de soirée, très tard, quand le bureau fédéral s'est terminé, les paroles de Ciotti me conseillant de m'occuper d'un PS au bord de l'implosion au journal de France 3.

S'il avait été là, il aurait été déçu. Plus de deux heures d'interventions et d'analyses des uns et des autres, et des éléments d'analyse très riches.

Plusieurs éléments ont été avancés dans la discussion.

La primaire, interne mais très médiatisée, a abîmé énormément notre candidate qui ne s'en est pas remise. C'est la deuxième fois après le référendum interne que nous sommes piégés. Trop de transparence dans la démocratie confère à l'angélisme. Nous avons fourni à la droite toute une série de clefs pour sa campagne, notamment c'est à partir de là que s'est mis en place le procès en incompétence.

Le contrôle médiatique qui n'a pu être cette fois surmonté par internet : la mise en valeur systématique de toute gaffe de notre candidate (et elles ne furent pas plus nombreuses que celles de Sarko) alors qu'à chaque fois les siennes étaient minorées.

Le seul reproche fait à la candidate est sa tendance à la répétition de certaines idées, à insister parfois trop sur certains points (cf la question des handicapés à l'école lors du débat alors qu'elle avait marqué des points et que sarko était en perdition).

Le flou dans le programme sur des points cruciaux. Dans le débat, les deux points sur lesquels elle a été le plus en difficulté sont les retraites et les 35 heures, deux questions que, ni le congrès du Mans, ni le projet socialiste, n'avaient tranchées assez clairement.

Le parti pas suffisamment derrière la candidate. Je ne partage pas cela. Les fédés, très impliquées dans la campagne par la direction de campagne, ont été mobilisées comme jamais, les militants aussi. Par ailleurs, pour des raisons évidentes, et pas seulement politiques, François Hollande a mis le Parti en ordre de marche. Ce qu'il a manqué sans doute, c'est plus d'implication d'un certain nombre de nos dirigeants les plus médiatiques.

Je pense notamment à la question du bilan. Tout le monde a convenu qu'une des clefs de cette élection, c'était cela. Sarkozy a réussi le tour de force de ne pas endosser le bilan de gouvernement alors qu'il en est comptable non seulement en tant que numéro deux du gouvernement mais aussi en tant que président de l'UMP. Ce n'était pas à la candidate qui porte un projet de faire cela, mais au Parti. Il y a là une carence.

Le siphonnage de Le Pen, n'est pas une bonne nouvelle dans la mesure où, les électeurs de Le Pen n'ont pas quitté Le Pen sur un projet opposé à ses thèses mais pour un candidat qui au contraire a repris certaines thèses de FN. Et sur des thèmes où le risque d'échec est majeur. Que feront ces électeurs ensuite?

L'audace d'avoir choisi une femme. C'est une victoire de l'avoir amené à 47% dans un contexte très difficile car elle a subi des attaques que jamais un homme n'aurait eu à endurer. Faut il pour autant dire maintenant pour les femmes c'est la grande nuit, on en reparlera dans 20 ans quand les mentalités auront bougé. Ceux qui pensent cela n'ont rien à faire au PS.

Bien sur bien d'autres idées ont été émises dans ce débat. J'en ai juste sélectionné certaines. mais ce qui m'a frappé, c'était le fait d'avoir un débat à plat, sans vraiment d'arrières pensées, de la part de tous.

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Commentaires
M
Duhamel avec respect et tact voit très juste également : <br /> http://www.liberation.fr/rebonds/252549.FR.php<br /> <br /> A méditer !
L
Voir le papier de Michel Onfray dans la rubrique débats de l'excellent Libé de ce jour : "le complexe de Janus". Tout est dit, lucide, juste un peu sévère, et porteur d'espoir.
D
Le bilan de Sarkozy... et le notre.<br /> merci Patrick pour ce compte-rendu et ce bilan collectif.<br /> En effet nous n'avons pas suffisament récusé le bilan de Sarkozy-Villepin-Chirac. On a laissé dire que Sarkozy avait "réglé" les problèmes auxquels il s'était attaqué. Le parti n'a pas su montrer que ni sur la sécurité ni sur le chomage ni sur la politique industrielle il n'a réussi.<br /> Tout aussi étonnant, mais cela me frappe depuis que j'ai adhéré au PS en 2003 ou 2004, on ne parvient pas à dire que des gouvernements de gauche ont fait mieux. Est-ce parceque Jospin a fait campagne sur son bilan et qu'il a perdu que le mot bilan est si difficile à prononcer ? Il faut une fois pour toute foutre en l'air cette idée reçue selon laquelle la gauche est plus généreuse mais la droite est plus compétente. Au contraire, quand elle a été au pouvoir, la gauche a été plus efficace, plus compétente et a un bilan extremement honorable. <br /> Voir par exemple le livre de J. Genereux "pourquoi la droite est dangereuse" qui démonte très bien l'inéfficacité éconimique de la droite au pouvoir et la compétence des gouvernements de gauche sur ce point. [anectdote: j'ai voulu l'acheter a la FNAC, ils ont du aller le chercher dans un coin, j'ai demandé pourquoi il n'était pas parmi les nombreux livres consacrés de pres ou de loin aux élections, on m'a répondu que c'était le dernier exemplaire, c'était au tout fin mars].<br /> <br /> Ce n'est en effet pas au (ou à la) candidat(e) de taper sur le bilan adverse, c'est plutot un travail de fond.<br /> Dans le débat télévisé, où j'ai trouvé notre candidate excellente, elle a tout de même su taper sur le bilan Sarkozy, mais j'ai regretté qu'elle n'ait pas relevé le mot de Sarkozy (à peu près) "si vous voulez parler de mon bilan il va falloir nous parler des 5 ans de gouvernement Jospin": oui on peut s'en parer avec fierté de ce bilan!<br /> Je ne parle pas de Jospin pour le sanctifier lui en particulier, mais c'est quand même le dernier gouvernement socialiste en date... devrait-on en avoir honte ?
N
Politis crée l ’Observatoire du 6 mai<br /> PAR La rédaction<br /> lundi 7 mai 2007<br /> <br /> Huit personnalités reconnues pour leur compétence et leur engagement citoyen interviendront chaque fois qu’il sera nécessaire d’alerter sur un péril démocratique.<br /> <br /> Thatcher, Reagan, Berlusconi, Aznar... Le moins que l’on puisse dire est que Nicolas Sarkozy ne manque pas de références idéologiques. Tous ont en commun d’avoir été des chefs d’État ou de gouvernement de combat. Un combat destiné à briser la moindre résistance sociale. L’offensive va généralement de pair avec des atteintes aux libertés, une régression culturelle et une vision rétrograde du monde. Sur ce dernier point, les sorties du futur président sur la prédestination génétique sont édifiantes.<br /> <br /> C’est dans ce contexte que Politis a proposé à huit personnalités de se constituer en « Observatoire du 6 mai ». Il s’agira pour elles, avec leur compétence et leurs connaissances, leur grille d’analyse, de déceler rapidement les périls sociaux, démocratiques et environnementaux que peut annoncer une déclaration ou un projet. C’est un système d’alerte que nous voulons mettre en place.<br /> <br /> Chaque fois qu’ils le souhaiteront, les membres de cet Observatoire pourront intervenir dans les colonnes de Politis ou sur le site du journal pour informer l’opinion de ce qui se prépare. Il va sans dire que l’information peut aussi venir de nos lecteurs, via le site, et être transmise à l’Observatoire. Nous espérons ainsi créer un état de veille permanent à l’orée d’une période qui s’annonce difficile.<br /> <br /> Voici le texte du communiqué publié le 7 mai :<br /> <br /> L’hebdomadaire Politis a annoncé lundi la création de l’Observatoire du 6 mai comprenant huit personnalités reconnues pour leur compétence dans leur domaine d’activité et leur engagement citoyen.<br /> <br /> Cet Observatoire, véritable système d’alerte démocratique, interviendra publiquement chaque fois que le nouveau président de la République, ou un membre de son futur gouvernement, envisagera, proposera ou annoncera une mesure susceptible de porter atteinte aux libertés ou à la dignité humaine, d’enfreindre l’esprit de justice, d’aggraver les inégalités sociales, ou les déséquilibres environnementaux.<br /> <br /> L’Observatoire du 6 mai motivera ses « alertes » autant de fois que nécessaire dans les colonnes de Politis et sur le site du journal : www.politis.fr. La décision de mettre en place une telle instance traduit pour Politis une volonté de vigilance après certaines déclarations et attitudes du futur Président au cours de la campagne électorale.<br /> <br /> Les huit membres de l’Observatoire du 6 mai sont :<br /> <br /> Annick Coupé, syndicaliste, porte-parole de l’Union syndicale Solidaires, Bernard Dréano, président du Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (Cedetim), Éric Fassin, sociologue, enseignant à l’École normale supérieure, Hélène Franco, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature, Didier Ménard, président du Syndicat de la médecine générale, Dominique Rousseau, professeur de droit public à Montpellier-I, ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature (2002-2006), Pierre Tartakowsky, vice-président de la Ligue des droits de l’homme, rédacteur en chef de la revue Hommes et Libertés, Jacques Testart, biologiste, directeur de recherches à l’Inserm."<br /> <br /> Voilà comment nous, les démocrates et républicains, devons réagir. NE PLUS RIEN LAISSER PASSER. Ne plus se dire "oh de toute manière ce n'est pas étonnant, on a l'habitude". Se battre pied à pied. Utiliser les libertés publiques à notre à notre disposition (liberté d'expression, liberté d'association, droit de grève, droit de réponse dans la presse....). Aider nos élus à avancer.
S
Oui moins d'ego et moins d'image seront nécessaires à l'avenir comme le soulignent justement certains commentaires. <br /> L'épisode du Paloma, je crois, en est une déplorable illustration. Après le concert des Bigard et autres Doc G. à la Concorde, le repas au Fouquet's avec Johnny (!) puis cette escapade qui devait être une ascèse -sic-, il y a lieu d'être choqué et inquiet. Ce sont des images, des symboles forts, des provocations très médiatisées qui renvoient au monde une drôle d'image de la France, celle d'une droite décomplexée, qui aime l'argent. C'est triste pour certains électeurs de milieu populaire qui doivent se sentir déjà roulés d'avoir voté pour un candidat de droite qui faisait semblant d'aussi les représenter. <br /> Il faut donc condamner ces images. Il faut condamner de la même façon les débordements et les violences, tout à fait d'accord.<br /> De la même façon la gauche doit aussi éviter de trop jouer avec l'image. Pendant cette campagne nous sommes parfois tombés dans ce piège. Piège tendu par la société du spectacle, notre société médiatique qui privilégie l'apparence, l'émotion et les images faciles à la réflexion. <br /> La meilleure illustration en a été l'émission "j'ai une question à vous poser" sur TF1, traduction politique des émissions de télé-réalité du type "loft story" ou des jeux type "qui veut gagner des millions". Le politique, le projet global s'est parfois effacé au profit de la défense des intérêts particuliers, qui en profitaient de façon légitime, au demeurant, pour s'exprimer. A ce jeu, la droite républicaine a d'ailleurs été la plus habile, hélas.<br /> De même, l'utilisation d'Internet, très pertinente, peut sans doute être perfectionnée, rendue plus signifiante. Il faut savoir recueillir les idées qui s'expriment dans la blogosphère, développer la démocratie participative, sans pour autant en faire une tribune ou un marché où chacun déverse son sac mais plutôt un lieu d'échange. Et il faut savoir faire le tri entre les idées, faire une synthèse, donner du sens et ne pas rester au premier degré. C'est le collectif, le global, le projet qu'il faut réhabiliter. Voilà donc de nombreux chantiers, et sans doute beaucoup d'idéal. Mais l'idéal n'est-il pas le moteur pour la gauche ? Et ce tous ensemble, que cela soit derrière Ségolène, qui a toute légitimité, ou tout autre candidat(e) qui se révélerait incontournable, là n'est pas la question essentielle.<br /> <br /> Stéphane.
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