"La rupture tranquille", une formule flop
Sarkozy est décidément impayable. Il vient de nous inventer une formule dont il a le secret et qui démontre qu'il n'est pas dans le sens des mots.
On voit bien l'arrière-pensée ("la force tranquille"). Mais ce qui allait si bien à François Mitterand, un homme de 64 ans, candidat pour la 3ème fois à une élection présidentielle, ne colle pas du tout à Sarkozy. Un slogan doit coller à celui qui l'incarne.
Nicolas Sarkozy est tout sauf "tranquille". C'est un hyper-actif compulsif, un agité chronique, violent parfois dans le verbe et l'expression (racaille, karcher, etc...).
François Mitterand avait utilisé l'adjectif "tranquille" à une époque où le socialisme faisait peur. L'objectif était de rassurer. Nicolas Sarkozy ne peut pas rassurer.
Mais comme il ne peut ignorer sa nature profonde, il adjoint à l'adjectif "tranquille", le mot "rupture". Alors là c'est un chef d'oeuvre parce que ce mot incarne tout sauf la tranquillité. La rupture évoque l'affrontement, la cassure, le contentieux, le danger parfois... les "emmerdements" toujours.
Connaissez-vous des ruptures de contrat de travail qui se soient passées tranquillement ? des ruptures sentimentales (ça ne se passe jamais bien!), sans parler des ruptures de digues, de cordages ou autre synonyme de danger.
Le CEVIPOF et son baromètre semestriel indiquait récemment que Sarkozy inquiète 47% des Français. Je ne connais pas l'identité du génial collaborateur qui est le père de cette formule "magique", mais ce ne sera pas de nature à les rassurer.