Retour d'Arménie

Je suis allé 48 heures avec Michel vauzelle et une importante délégation de notre région en Arménie, à Erevan et dans la province de Lori à Vanadzor. Il y avait d'autres élus, notamment Garo Hovsepian et Sylvie Andrieux et le président du Conseil Communautaire Arménien de la Côte d'azur, Gaspard Kahadjanian.

Le programme était très chargé, je me contente de vous parler des volets économiques, touristiques, éducatifs et de solidarité que je suis plus particulièrement dans les accords de coopération. Nous reviendrons sur d'autres aspects si cela vous intéresse ensuite.

J'étais déja allé en Arménie, il y a trois ans. C'était donc l'occasion de faire un point sur différents aspects de nos échanges.

Incontestablement la coopération avec l'Arménie est sortie de sa phase initiale, essentiellement des actions de solidarité. C'était un souhait commun que nous partagions avec le président Vauzelle.

L'action que nous avons initiée grâce à l'aide du Conseil Communautaire Arménien de la Côte d'Azur et du CERAM est très appréciée à l'université franco-arménienne d'Erevan. En deux ans, nous avons accueilli chez nous 37 stagiaires pour un mois dans des TPE locales ou des commerces qui se sont formées à notre culture d'entreprise, à nos lois et règles administratives.

J'avais également impulsé une autre action en matière de tourisme car la région de Vanadzor, si l'on excepte les friches industrielles de la chimie, abandonnées depuis le départ des soviétiques, est une jolie région. Le tourisme peut être un moyen de faire rentrer de la richesse, les sites ont particulièrement adaptés au trekking culturel car ces montagnes somptueuses sont truffées de monastères.

C'est une association de la Région qui a envoyé sur place un formateur et nous avons remis les 15 premiers certificats après 4 mois de formation. Ils ont acquis les bases des formation pour devenir guide quadrilingue (tout le monde parle l'anglais et beaucoup le français, la russe et l'arménien étant deux langues quasi naturelles).

Hier matin, de retour à Erevan, j'ai exposé aux chefs d'entreprises arméniens de trois secteurs, l'agroalimentaire, les NTIC, le textile, les forces de notre économie régionale. En effet, nous avons à Erevan la plus grande université française en dehors de l'hexagone et nous avons convenu avec le recteur Paul Rousset de créer une pépinière d'entreprise à partir de l'université afin de mutualiser les prestations pour des entreprises françaises qui souhaiteraient investir en Arménie. Nos investissements stagnent alors que ceux des italiens et des allemands augmentent de façon spectaculaires.

Nous avons profité de ce déplacement pour remettre au ministre "des situations d'urgence", 12 camions de pompiers et véhicules de secours ainsi que du matériel de mesure de la radioactivité pour une valeur de 160 000 euros, car il y a très proche d'Erevan, une centrale nucléaire de type Tchernobyl qui inquiète beaucoup.

La première réunion du comité de pilotage de l'après déplacement se déroulera le 6 novembre. J'ai pris l'engagement de mettre sur pied comme pour le Brésil en début d'année une mission de 50 chefs d'entreprise pour Erevan l'an prochain qui sera l'année de la France en Arménie, avec une extension de mission sur Lori.

Ceci mis à part le pays en trois ans a beaucoup changé. Pas forcément en bien. La capitale commence à s'occidentaliser, les immeubles de 15, 20 étages fleurissent. Un phénomène spéculatif immobilier s'est déclenché, les prix ont triplé en 3 ans et on ignore la provenance de beaucoup d'investissements... Un aéroport neuf a été construit. La circulation automobile a énormémement augmenté et ils font les mêmes erreurs que nous il y a 50 ans. Ils sont en train d'élargir les rues et de démonter les rail des trams. On a envie de leur hurler "malheureux ne faites pas ça!"

En revanche, le reste du pays demeure extrèmement pauvre.

Comments

[amélie]

Les français d'origine arménienne sont des gens extrèmement attachant. Quel est leur rôle là-bas? Sont ils parmi les investisseurs? Comment voient ils le développement de leur pays d'origine? avez vous trouvé le temps de discuter de ces questions?