Le cas de Thérèse
Thérèse, c'est cette personne agée de 80 ans contre laquelle le préfet a autorisé le recours à la force publique pour l'expulser de son logement rue Martin Seytour, dans le quartier du Port. Elle ne trouve pas de place en maison de retraite parce qu'elle a un chien et un chat dont elle ne veut se séparer.
Grace à la solidarité des voisins, elle a pu trouver une solution provisoire en attendant un relogement définitif. Mais on peut penser que malgré cette gentillesse,cette solidarité, thérèse a vécu un vrai drame humain. Perdre son toit, c'est laisser une partie de sa vie derrière soi.
Ce drame, il a été vécu en 2006 par plus de 2000 personnes dans notre département. Les chiffres sont en hausse et c'est extrêmement préoccupant car cela en dit long sur l'appauvrissement de la population. En effet, la cause première des expulsions locatives est de loin les dettes de loyer. Ces dettes vont souvent de pair avec le surendettement des ménages.
En 2005, la justice avait ordonné 1805 commandements à quitter le logement, cette année, plus de 2000, soit une hausse de plus de 10%.
Cette situation est aggravée par la spécificité de notre département où les logements locatifs privés (193000) sont près de 5 fois plus nombreux que les logements locatifs publics (42000). Ce déséquilibre privé/public entraine globalement un niveau plus élevé des loyers et dans notre département, le poids du loyer dans un budget familial est tel, qu'au vu de sa progression, on ne peut plus raisonner en termes de hausse du pouvoir d'achat mais en termes de baisse du pouvoir d'achat.
C'est à cette problématique spécifique, mais qui gagne peu à peu l'ensemble des départements du littoral de notre région PACA (cf ce qui se passe à Marseille), que les salariés et retraités des Alpes-Maritimes sont confrontés.
C'est pourquoi l'enjeu de la construction de nouveaux logement sociaux sera, à mon sens, l'un des points cruciaux des prochaines élections municipales et pas seulement à Nice, mais dans l'ensemble des villes de notre département car si le rythme de construction actuel (1500 par an) dont s'est félicité le préfet Breuil avant son départ, est maintenu, il faudra 25 ans pour rattraper notre retard!