Les sections socialistes niçoises débattent sur le projet
Comme je l'avais récemment annoncé, la fédération a relayé une initiative de plusieurs secrétaires des sections de Nice et organisé hier à la maison du Séminaire un après-midi d'échange sur le projet des socialistes.
La grande salle était pleine ce qui etait un défi pour un samedi après-midi du mois de juin. Beaucoup d'élus, Christine Mirauchaux et Anne-Julie Clary pour la Région, Patrick Mottard, Yann Librati et Michèle Matringe, nos conseillers municipaux.
Beaucoup de nouveaux aussi, je suis heureux de saluer de tas de visages encore inconnus pour ce grand débat collectif qui a été très bien introduit par Paul Cuturello. Dans l'ensemble j'ai trouvé que la qualité de la discussion était intéressante. Elle présentait pour moi un intérêt tout particulier, celui d'écouter ce que ces nouveaux adhérents ont à dire. Comme je l'ai dit pendant ma présidence de réunion, on se connait tellement que l'on sait ce qui va être dit à l'avance par les uns et les autres.
J'ai donc annoncé à un moment avancé du débat que seuls les nouveaux adhérents s'exprimeraient dans la seconde partie, ce qui me semble avoir été apprécié.
La réunion a duré 3h30 après avoir commencé avec 50 minutes de retard suite à un problème de sono.
Dans l'ensemble le projet est bien accueilli par l'ensemble des forces du parti. On reconnait la patte du premier secrétaire. L'ensemble tient la route, est clairement ancré à Gauche.
Je vous renvoie à l'un de mes récents billets sur ce sujet, rédigé le jour de l'adoption du projet par le Bureau National.
J'ai senti les nouveaux en phase avec ce projet. Il y a bien sur de nombreuses interrogations, notamment sur l'opportunité d'une relance du pouvoir d'achat en économie ouverte, mais le SMIC à 1500€ brut mensuel passe plutôt bien. Cela n'a pas empèché de se demander si notre balance commerciale ne souffrirait pas trop de cette relance du pouvoir d'achat.
Anne-Julie Clary a pris soin de rappeler que la jeunesse s'y retrouvait puisque la proposition du MJS sur l'allocation d'autonomie a été reprise. Mais au delà, le rapport à la jeunesse dans ce texte est bien différent que lors des précédents. j'ai le sentiment sur ce plan qu'il y a un avant et un après CPE.
Les institutions ont aussi été évoqués : le statut pénal du chef de l'Etat, la suppression du 49-3, la réforme du Conseil Constituionnel,plus de pouvoir au Parlement, la proposition de faire ratifier tout cela par le peuple lors d'un référendum. Faut-il vraiment changer de numéro pour changer de république est une question qui mérité d'être posée tant les avancées sont cette fois-ci sérieuses.
L'Europe est revenue aussi dans la discussion car il n'y a pas de plan B et il va bien falloir relancer le processus. Il y a des propositions claires pour s'en tenir aux questions institutionnelles européennes. C'est une proposition qui, mainfestement rallie les suffrages des tenants du NON.
L'immigration a aussi été évoquée et les militants regrettent que l'on ait pas clairement parlé d'abrogation de la loi Sarkozy. Je pense qu'il faudra le faire à la Convention Nationale de ratification. Cette loi est trop connotée.
J'ai par contre été surpris que la question du logement, pourtant cruciale dans notre département, ne soit pas évoquée, de même que les questions de sécurité mais j'ai repris l'ensemble dans mon intervention de conclusion de cette journée.
De la même manière aucun élu n'a évoqué la loi de décentralisation du 13 août 2004 qui a été fortement combattue dans les conseils généraux et régionaux. J'avais pourtant en son temps entendu là aussi parler d'abrogation. Il n'en reste rien.
Le projet est donc amendable, améliorable. Mais qui aurait pensé, il y a un an, au lendemain du référendum, avec un PS au bord de la scission, de l'implosion, que 12 mois plus tard nous en serions là. Le congrès du Mans, avec la synthèse, a été une belle réussite. Imaginez ce qui se passerait si pendant cette phase de réflexion collective, la cacophonie avait règné. Cette synthèse trouve quelques mois plus tard son prolongement dans ce projet voté à la quasi-unanimité du bureau National ce qui lui donne et nous donne une véritable force. Nous sommes désormais en position de pouvoir gagner l'élection présidentielle avec 85.000 adhérents de plus.
C'était inenvisageable il y a un an et c'est ce qui fait la grandeur de la politique. Rien ne se déroule en général comme c'était prévu !