Visite à Bon Voyage

Je suis passé cet après-midi à Bon Voyage Sud faire du porte à porte, et évoquer avec les résidents la prochaine réhabilitation de leur vieux jardin, une revendication qui date de plusieurs années. J'ai revu de vieux militants communistes de moins en moins nombreux dans ce secteur mais qui me parlent toujours avec la même émotion de Virgile Barel et de Charles Caressa, deux figures emblématiques de la gauche auxquelles j'ai le privilège de succéder dans le secteur.

Chaque fois que j'y monte, et c'est quand même régulier,  je vois des têtes nouvelles. J'ai donc pris le temps de discuter avec quelques nouveaux jeunes. Il est important d'établir avec eux des relations de confiance, pour qu'ils sentent qu'un élu, dont ils pensent généralement qu'ils ne servent à rienl, peut quand même être à leur écoute. Cela m'a beaucoup servi quand il y a eu de la tension dans les banlieues en novembre dernier. J'ai pu avoir accès à ces jeunes a ce moment-là  et c'était important.

Nous avons aussi évoqué l'arrivée des beaux jours avec les nuisances qu'ils apportent dans la cité : les odeurs, quand les ordures sont ramassées de façon insatisfaisantes comme c'est souvent le cas. Le quotidien de ces cités sera l'un des défis majeurs de la prochaine municipalité. Je travaile avec plusieurs spécialistes sur cette question pour que le moment venu, nous ayons des propositions à faire, à confronter sur le terrain avec ceux qui y vivent pour les valider ou les amender.

Il y a  besoin de ce dialogue, de cette écoute, de ce respectchez les habitants, qui se sentent méprisés depuis de si nombreuses années.

Au bout de ce mépris, de cette solitude, il y a parfois dans ces cités la mort. C'était le cas aujourd'hui. Je suis allé ensuite aux Liserons. Un jeune homme de 36 ans qui ne se voyait plus d'avenir s'est défenestré du 7ème ou 8ème étage. Il s'est écrasé au sol sous les yeux d'un enfant de 6 ans qui jouait. Tout cela dans l'indifférence de la ville. Les Liserons c'est si excentré.

Il est 0h15 et je me dis que jamais je n'aurai assez de cynisme pour, en dehors des regrets de circonstances, avoir la capacité de passer à autre chose. Ce drame m'a marqué. Bien sûr demain les soucis quotidiens de la vie courante et de la vie politique reprendront le dessus mais pour l'heure je pense au désespoir total auquel il a du être confronté pour en arriver là.

Comments

[patrickallemand]

Pourtant c'est nécessaire Brigitte, sinon l'engagement politique perd tout son sens , surtout à gauche!

[brigetoun]

oui les décisions ont des répercussions dans la chair des hommes, dur d'assumer des responsabilités et d'en être conscient