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Le blog de Patrick Allemand
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28 février 2006

Clôture du débat public sur l'autoroute de contournement de Nice

Hier soir j'étais à Acropolis pour la clôture du débat public sur l'autoroute de contournement de Nice. Il y avait beaucoup de monde et on ne peut que se féliciter de la participation citoyenne sur ce sujet dont l'importance n' a pourtant pas été comprise par tous notamment à Nice pendant la durée du débat.

Ce débat  marque l'évolution profonde des mentalités sur la question des déplacements dans notre département. Nous avons probablement gagné une bataille entamée depuis 15 ans par André Aschieri, puis relayée par les associations, les écologistes et  l'ensmeble des forces de gauche, à un point qu'André déclarait, non sans humour, qu'il pouvait peut être désormais prendre sa retraite. Non, André, nous avons encore besoin de toi car il faut maintenant que les discours se traduisent dans les actes et que le choix, une fois la 2202bis achevée, des transports publics trouve sa concrétisation par un effort spectaculaire sur le prochain Contrat de plan.

C'est dans ce contexte assez surréaliste d'un unanimisme de façade, notamment entre Peyrat et Estrosi, avec un silence remarqué de la CCI et de l'UPE, que j'ai été amené à prendre la parole.

Je vous livre tel quel le discours que j'ai prononcé :

"Tout d’abord je tiens à remercier le Président de la Commission Particulière du Débat Public, Jean-Claude COQUET, et tous les membres de la Commissionpour la manière dont le débat public a été conduit. Beaucoup de chemin a été parcouru depuis le 7 novembre. Lors de la séance d’ouverture je vous indiquais qu’il ne fallait pas fermer la réflexion sur les 3 solutions initiales mise au débat par la Direction Départementale de l’Equipement.

Grâce à l’esprit d’ouverture de la Commission et au travail de certains élus, il a été possible de faire expertiser une 4ème solution, celle proposée par le groupe Socialiste et Vert au Conseil Général, le tracé court à l’Ouest et l’élargissement sur place à l’Est. Il a été possible également de satisfaire une demande du Président VAUZELLE concernant l’évaluation d’un scénario volontariste en matière de transports publics.

Le 6 février, cette solution apparaissait au dire de l’expert du cabinet ISIS comme celle du compromis possible entre la position de la Chambre de Commerce et d’Industrie, de la CANCA (tenants de la solution souterraine à l’est, et du tracé court ou long à l’Ouest), et à l’opposé celle défendue notamment par les élus communistes (élargissement sur place à l’Est uniquement).

La surprise, c’est le Conseil Général qui l’a créée en se prononçant après deux réunions d’une commission ad hoc regroupant l’ensemble des forces politiques, à l’unanimité pour l’élargissement sur place à l’est uniquement, avec réserves d’emprises à l’Ouest sur le tracé court, si nécessaire.

Un mixage des solutions 3 et 4 en quelque sorte, chacun a fait un pas.

Présenté par certains comme minimaliste, ce projet m’apparaît avant tout comme celui de la sagesse. Tout simplement parce qu’il respecte les orientations de la Directive Territoriale d’Aménagement.

Et je voulais dire au Président du Conseil Général, combien je mesure, moi qui ai été associé par le président VAUZELLE aux réflexions sur la préparation du Plan 2000/2006, le chemin qu’il a parcouru depuis 1999, au moment où nous discutions de l’intégration du TER Cannes – Grasse dans le dernier contrat de plan.

Ce qui s’est passé lundi au Palais Sarde scelle le recul de ceux, qui depuis 30 ans, ont toujours pensé que le développement économique des Alpes Maritimes passait par le développement du tout-automobile et par voie de conséquence des infrastructures routières et autoroutières correspondantes.

Ce qui s’est passé lundi, au Palais Sarde, scelle également la victoire de ceux qui depuis des années ont lutté pour une alternative au tout routier, contre le doublement de l’A8, par l’A8 bis ou l’A58 et pour la réouverture de la ligne Cannes-Grasse. C’est la victoire des forces associatives et politiques qui à partir des orientations de la D.T.A. ont fait la promotion d’une certaine vision du développement de notre département. Cette vision, nous sommes satisfaits de la sentir partagée au moins partiellement par un plus grand nombre, désormais. Elle va dans le sens de l’intérêt général et de la défense du cadre de vie de nos concitoyens et préserve l’attractivité de notre territoire, notre avenir.

Il est donc essentiel à partir de maintenant et jusqu’au moment où le Président de la Commission Particulière du Débat Public rendra son rapport, que les forces de gauche avec leur autonomie, leur originalité, valorisent cette décision commune du Conseil Général, qui s’est construite à partir de nos positions.

Dans cet esprit, pour conforter la solution de l’élargissement sur place à l’Est avec réserve d’emprises à l’Ouest sur le tracé court si nécessaire, je vais demander au Président VAUZELLE de présenter au vote des élus à l’assemblée plénière du 31 mars prochain, une délibération qui ira dans le même sens. Je ne doute pas que l’unanimité puisse également se faire au sein de notre assemblée.

Cette délibération sera transmise à la Commission Particulière du débat public. La force de la position des 2 assemblées territoriales aussi importantes que le Conseil Général et le Conseil Régional, ne sera pas, j’en suis persuadé, sans incidence sur la décision finale.

Mais le choix de la solution de l’élargissement sur place à l’Est et de ne rien faire à l’Ouest à court terme nous place devant des responsabilités nouvelles en matière de développement des transports publics. Et c’est par les transports publics que je souhaiterais terminer mon intervention.

L’abandon de toute solution à l’Ouest pose de façon béante et urgente la question de la desserte de Sophia Antipolis par des transports publics performants (TCSP ou autres) raccordés soit à la ligne de tramway Est-Ouest, soit à la gare TER d’Antibes, ce sont les experts qui nous diront le plus efficace.

Cela doit être engagé, je dis bien engagé, dès le prochain Contrat de Plan car sinon la question de l’accès à Sophia Antipolis deviendra un frein à son développement.

De la même manière, le prochain Contrat de Plan devra être celui de l’achèvement de la 3ème voie littorale pour permettre une fréquence de un TER tous les ¼ d’heure sur Antibes Nice.

Enfin le choix de l’élargissement sur place à l’Est nécessite de faire du passage des Chemins de Fer de Provence en rive droite pour desservir la Zone Industrielle de Carros, une des priorités du prochain Contrat de Plan.

Hors Contrat de Plan, la ligne de tramway Est Ouest (Port-Aéroport et au-delà) ne devra plus attendre non plus.

Je souhaite enfin qu’une grande étude conjointe Conseil Régional / Conseil Général et associant des Communautés d’agglomération permette d’identifier, comme vous l’avez fait pour les points noirs routiers, les points noirs de la multimodalité entre les transports publics, et il y en a, afin d’améliorer la performance des infrastructures présentes et à venir.

Vous l’avez compris, la responsabilité qui est devant nous est grande. Je voulais assurer la Commission que si le gouvernement, confirme le choix que nous venons de faire ensemble, le Conseil Régional sur tous ces projets, sera un partenaire loyal comme il l'a été, lors du Contrat de Plan qui s’achève cette année.

Ce débat public marque un tournant dans la façon de concevoir notre avenir. Il nous met cette fois clairement, en tout cas je le souhaite, sur la voie du développement durable."

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Commentaires
P
Décidemment mes post sur le contournement de Nice n'auront jamais passionné grand monde. je vais finir par croire que ce débat n'aura intéressé que les élus et les associations... et pas le peuple. La démocratie représentative et la démocratie participative sont elles autant déconnectées des préoccupations des gens?
F
C'est, en effet, un résultat satisfaisant qui laisse augurer que peut être les choses sont en train de changer dans les Alpes Maritimes. Enfin,l'intelligence et la vision prospective à long terme se sont imposées et ont permis de faire emerger, bien sur, un concensus mais surtout une solution qui apparaît la plus durable pour notre territoire. Mais il faut transformer l'essai en mettant en place une véritable politique alternative de déplacement, de transport et de développement urbain durable. Si le travail, me semble t il, prend une bonne orientation, il ne fait que commencer. Pourvu que ça dure!
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