TVA dans la restauration: la démagogie au tapis
J'ai eu hier une pensée pour Lionel Jospin. Avec son respect de l'autre et son éthique, il avait osé dire aux restaurateurs qu'une baisse de la TVA était quasi-impossible.
En 2002, aux Présidentielles, Jacques Chirac avait promis de baisser unilatéralement le taux de TVA dans l'hôtellerie-restauration dès le 1er janvier 2003, tout en sachant pertinemment qu'une telle baisse requiert l'unanimité des pays membres de l'Union Européenne. La droite a, à cette occasion, délibérément menti à toute une profession à la veille d'une élection majeure.
Le refus de la Commission Européenne d'accéder à la demande de la France, officiellement annoncé hier, met la démagogie de la droite au tapis pour trois raisons:
- Le gouvernement n'a eu de cesse de multiplier les provocations à l'égard de ses partenaires européens, notamment en termes de finances publiques, anéantissant ainsi toute chance de voir cette proposition aboutir.
- Le gouvernement a promis de se battre pour une baise ciblée de la TVA sans jamais prendre soin de provisionner dans le budget de la nation les 3 milliards d'euros que représente cette moindre recette fiscale. Ce qui démontre qu'il n'y croyait pas lui-même.
- Le bilan est désastreux puisqu'en plus la France risque de se voir retirer le bénéfice du taux de TVA réduit applicable au secteur du bâtiment, avance conquise en 1999 par le Gouvernement de Lionel Jospin.
C'est dans notre Région, et plus particulièrement sur la Côte d'Azur, 2ème destination touristique française, que ce mensonge gouvernemental sera le plus durement ressenti.
Dans une ville comme Nice, je pense à la déception de tous les restaurateurs, aux militants du syndicat des restaurateurs-limonadiers, du Vieux-Nice aux quartiers Est, de la Promenade des Anglais à tous les restaurants de quartier... La déception doit être immense.
Que cela serve de leçon et d'expérience.