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Le blog de Patrick Allemand
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5 juillet 2009

Etats généraux du territoire

Hier matin étaient organisés conjointement par le Parti socialiste, le Mouvement républicain et citoyen, représenté par Lucien Pons, et le Parti radical de gauche, représenté par Jean-Christophe Picard, les Etats généraux du territoire qui avaient pour thème principal la métropolisation.

C'était un pari d'organiser une telle manifestation un samedi 4 juillet, mais c'est dans une salle plutôt bien remplie (près de 80 personnes) que les débats se sont déroulés. Nous étions plus dans une atmosphère de colloque que d'une réunion publique et c'est ce que nous recherchions. Nous voulions avant tout initier une réflexion et faire émerger des propositions, et à cet égard cette matinée de travail a été une franche réussite.

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Il y a eu des nuances dans la vision de la métropolisation des différents orateurs mais une volonté commune : rejeter la logique moyenâgeuse de conquête territoriale qui est celle de Christian Estrosi et profiter du débat sur la métropolisation pour avoir une réflexion de fond sur la construction d'un nouvel édifice territorial dans notre département.

Pour résumer notre pensée commune, la création des métropoles ne nous gênent pas. Au contraire, comme l'a rappelé notre porte-parole Xavier Garcia dans son introduction, le Parti socialiste, notamment par l'intermédiaire de Pierre Mauroy, a toujours été pour afin de mieux prendre en compte le fait urbain au sein d'une organisation administrative héritée de l'époque napoléonienne. Mais sur une logique territoriale cohérente, c'est à dire urbaine. Car comme l'a si bien dit Paul Cuturello, quand on parle de métropoles, on pense à New-YorkNew-York, Shangaï ou Londres, pas à Puget-ThéniersPuget-Théniers ou Saint-EtienneSaint-Etienne de Tinée. Sur quelle logique veut-on intégrer le haut pays dans une future métropole niçoise si ce n'est une volonté de contrôle politique absolu et de substitution à l'échelon départemental ?

Face à l'appétit de pouvoir du maire de Nice et à l'incertitude qui accompagne le mouvement de métropolisation, on constate une vive inquiétude mais aussi de la colère face à un déni de démocratie scandaleux. Car aucun maire du département, pas même Christian Estrosi, n'avait évoqué la question de la communauté urbaine lors de la dernière campagne municipale et aujourd'hui beaucoup d'entre eux veulent engager leurs communes et leurs administrés dans un mouvement irréversible sans qu'il y ait eu le moindre débat. C'est ce qu'ont rappelé Nicolas Spinelli, au nom du maire de Beausoleil Gérard Spinelli, et Pascale Gérard, leader de l'opposition à Menton, qui regrettent l'absence totale de débat sur l'entrée de la Communauté d'agglomération de la Riviera française au sein de Nice-Côte d'Azur. C'est aussi ce qu'ont regretté avec vigueur André Aschiéri, représenté par Serge Rodrigues, et Edgar Malausséna, représenté par Selouah Gazouane (tous deux pris par leur mandat de maire hier matin) qui ne ressentent aucun destin commun avec une future métropole, alors que justement ils proposent dans leur commune un mode de vie alternatif au modèle métropolitain.

Il nous faut désormais proposer une alternative à une construction territoriale basée sur la conquête et la logique du fait accompli. Cela passe comme l'a dit Catherine Allinat par une réflexion sur notre conception du territoire de notre département et de la façon dont on vivra ensemble en préservant les identités dans les décennies qui viennent. Cette réflexion que nous devons avoir a été brillament éclairé par l'urbaniste Jean-Pierre Clarac, l'un des concepteurs de Sophia-AntipolisSophia-Antipolis, qui nous a proposé une magistrale leçon de géographie et qui nous a exhorté à aller voir ce qui se faisait ailleurs, c'est à dire dans des villes comme Paris, Lille, Strasbourg ou Toulouse qui ont de l'avance sur nous dans cette réflexion sur le vivre ensemble à l'horizon 2030. Il a aussi évoqué un statut intermédiaire d'association à la future métropole pour les territoires ruraux du moyen et haut pays voire pour des villes frontalières comme Vintimille.

C'est dans cet esprit que j'ai proposé à la fin des débats un groupe de travail chargé de réfléchir à des propositions alternatives pour que la future réorganisation territoriale se fasse sur la base d'une logique géographique et socio-économique cohérente et pas sur l'ambition d'un homme.

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