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Le blog de Patrick Allemand
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26 avril 2009

Grand Escurial : les anomalies du dossier. Les perspectives politiques

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La semaine dernière j'ai tenu avec Yann Librati une conférence de presse sur le  Grand Escurial qui était censée expliquer avant tout les raisons pour laquelle la commission des finances avait conclu par la négative à la reprise par la mairie du Grand Escurial selon le schéma proposé..

En effet une première conférence de presse avait valu quelques jours de vraie facherie entre Yann et moi car j'avais estimé que sa communication pouvait prêter à confusion et dédouanait en quelque sorte le maire de Nice de ses responsabilités, ce qui n'est pas le rôle d'un président de la commission des finances lorsqu'il est dans l'opposition.

D'ou l'idée de refaire ensemble une conférence de presse. Mais l'objectif n'a pas été atteint.

En effet, l'affaire s'avère en fait plus complexe qu'il n'y parait. Le quotidien local n'a absolument pas rendu compte de l'essentiel de la conférence de presse qui était consacré aux anomalies découvertes dans ce dossier sur lesquelles il faut alerter l'opinion afin qu'elle comprenne ce qu'il se passe. Or l'article axe tout sur le fait que la gauche propose le rachat des murs par la mairie, ce qui ne représente que 8 lignes de l'ensemble du document accolé que vous allez lire. En elle même, cette solution n'est qu'une parmi d'autre.

C'est un véritable détournement du message. Cela va certainement me conduire dans les jours qui viennent à saisir le Préfet des Alpes-Maritimes et le procureur de la république pour remettre cette question au coeur de l'actualité jounalistique, car là le quotidien ne pourra faire l'économie d'en faire part.

Ce n'était pas mon intention initiale parce que ce dossier est complexe, les montages financiers aussi et je ne suis pas certain de la justesse de mon analyse. Mais si un jour cela  débouchait sur quelque chose, ceux qui en paieraient éventuellement les pots cassés doivent savoir que la responsabilité pleine et entière en revient à un journal qui s'évertue à ne pas rendre compte de choses dont j'ai decidé qu'elles seront portées sur la place publique par tous les moyens.

Prenez connaissance de l'ensemble du document. Je le communique intégralement parce que je crois que encore à une démocratie éclairée et que la seule manière est d'informer, d'informer toujours davantage nos concitoyens.

LES ANOMALIES DU DOSSIER

1ère anomalie : la hausse vertigineuse du loyer

Le service des domaines a évalué le loyer de l’ensemble à 136 000 euros par an.

Cela pouvait déjà paraitre élevé dès l’instant où nous sommes dans une période où l’immobilier est en baisse de 10% en moyenne et que l’ancien locataire, Monsieur COSTA, acquittait au propriétaire Monsieur OLINDO, un loyer annuel d’un montant de 108 000 euros par an.

Cependant la transaction entre FRANPRIX et J. OLINDO s’est effectuée à un prix très voisin de celui de l’évaluation des Domaines : 140 000 euros par an.

On ne comprend pas alors dans ces conditions pourquoi Monsieur OLINDO veut faire payer à la ville un loyer de 180 000 euros par an.

D’autant que l’on s’aperçoit que trois lots (trois magasins) ont été retirés, ce qui correspond environ à une recette supplémentaire de 40 000 euros.

Il semble en fait que cette majoration corresponde à un contentieux d’ordre privé entre Monsieur OLINDO et Monsieur COSTA.

Monsieur OLINDO parle d’une avance sur loyer qui correspond à 45.000 euros par an sur neuf ans, mais Monsieur DAHAN de Franprix a bien confirmé que cette somme correspondait à la dette Monsieur COSTA.

Cette somme reviendrait de fait à tenir compte des impayés de loyer de l’ancien locataire (400.000 euros), Monsieur COSTA, que Franprix s’est engagé à régler.

La ville n’a en aucun cas vocation à payer les impayés de loyer d’un patron d'établissement de nuit.

2ème anomalie : l’indemnisation de Franprix

Comme pour le loyer, le calcul de l’indemnisation de Franprix ne manque pas d’interpeller. Avec un droit au bail de 1,3 millions d’euros, on arrive à une demande d’indemnisation de près de 2 millions d’euros.

Si certaines dépenses accessoires apparaissent justifiées, un certain nombre sont hautement contestables.

En quoi les frais de mise à disposition d’un garde-meuble pour l’ancien locataire, Monsieur COSTA (42.000 euros) devraient-ils concerner la ville ?

Par ailleurs, les frais de suivi de dossier par la structure Franprix (55.000 euros) apparaissent grossièrement surévalués. Tout comme l'indemnité forfaitaire (200.000 euros!) et les agios de 14,45% pour un total de 35.208 euros pour la seule période de décembre 2008 à avril 2009 !

Mais ce sont les honoraires de l’apporteur d’affaires (TRC Transactions), pour un montant de 100.000 euros, qui posent le plus problème.

En effet, cette société n’a réalisé sur l’année qu’un chiffre d’affaires de 20.916 euros et n’a versé aucun salaire. Et là en une seule affaire, cette société réaliserait plus  de quatre fois son chiffre d’affaires de 2007 !

Or, 80% de cette société sont détenus par une autre société, HOPAR. Qui est derrière HOPAR ? Il en coute 75 euros pour vérifier la composition de l’actionnariat d’une société. Si un journaliste d’investigation veut s’y mettre, il est possible qu’il découvre des choses intéressantes...

Enfin, l'indeminité forfaitaire de 200 000 euros que réclame Franprix ne peut être juridiquement prise en compte, une notre des services juridiques de la mairie le précise.

3ème anomalie : Pourquoi un élu municipal demande t’il d’intégrer des caves inondées dans l’évaluation des domaines ?

En l’occurrence, Rudy SALLES est intervenu auprès du Directeur général des services, Monsieur TRAUTMANN pour demander à ce que les sous-sols soient pris en compte dans la base de l’estimation des Domaines.(nous détenons la copie des mails).

C’est d’autant plus étonnant que l’impossibilité d’exploiter les sous-sols a été maintes fois réaffirmée, notamment par les services de la ville de Nice, car ceux-ci sont inondés et infestés de moustiques.

L’attitude normale d’un élu n’est-elle pas de faire en sorte que cette opération coûte le moins possible à la collectivité où il exerce ses responsabilités.

Là, au contraire, en faisant cette demande, Monsieur SALLES sait pertinemment que si elle est acceptée, cela réévaluera le prix des locaux que la collectivité pourrait être amenée à louer ou à acquérir.

LES PERSPECTIVES POLITIQUES

Compte tenu de tout ce qui vient d’être mis en évidence, la solution consistant à  faire assurer la location par la ville a été écartée par le rapport de la commission des finances.

A partir de là, deux solutions se dessinent :

1ère solution : l’achat des murs par la ville

Cette acquisition peut se faire sur la base de l’évaluation des Domaines qui est en cours. Avec de la volonté politique, cela est possible et si le maire fait ce choix, nous voterons pour.
Ce choix revêt à nos yeux un gros avantage, c’est qu’il laisse la possibilité à la ville de Nice de réaliser un projet d’équipement culturel en plein centre-ville.

Mais l’acquisition peut aussi permettre de mettre les murs en location. Ce serait la solution de la sagesse d’un point de vue financier puisque les loyers serviraient à payer les annuités d’emprunts de la ville qui, d’un autre côté, maitriserait la destination des lieux en ayant le choix du bailleur.

2ème solution : favoriser l’implantation d’une structure privée qui ne dénaturera pas le quartier

De quelle marge de manœuvre la ville dispose t’elle pour favoriser un autre bailleur dont les activités seraient bénéfiques pour le quartier et ne provoqueraient pas les nuisances d’un supermarché hard-discount ?

Cette marge de manœuvre n’est pas négligeable. En premier lieu parce que Franprix n’a aucun intérêt à entrer en conflit avec la municipalité, qui peut tout à fait favoriser son implantation ailleurs.

Face à la mauvaise volonté de l’enseigne, la municipalité pourrait par contre prendre son temps pour répondre aux demandes d’autorisation administrative…

Pour modifier la destination des murs, même à l’intérieur, Franprix devra déposer une demande de permis de construire. Cela n’a pas été fait jusqu’à présent.

Les autorisations administratives devront prendre en compte un certain nombre d’obstacles à l’implantation d’une grande surface à cet endroit, en premier lieu l’absence de places de parking à un endroit où on déplore déjà la pratique des double-files. Il y a en outre le problème des livraisons. Comment des 38 tonnes sont-ils censés accéder à la rue Georges Clémenceau ?

Aucune étude n’a été effectuée pour remédier à ces problèmes et aucune demande de travaux n’a été transmise au service de la voierie et de l’urbanisme. Cela interpelle, au point que l’on peut légitimement s’interroger sur la volonté de voir ce projet aboutir…

Voila le dossier distribué à la presse. Voilà en rouge les 8 lignes de l'ensemble du document qui ont aboutit au titre "la gauche propose le rachat des murs".

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Commentaires
K
bonjour,<br /> je peux vous dire qu'étant caissiere dans un franprix, je ne suis pas pour l'implantation d'un magasin discount a la place du grand escuriale, mais plus pour une perspective culturelle, sportive ou politique,<br /> <br /> des renards voila tout ce qu'ils sont, vous savez nous le magasin a ouvert dans une rue pas trop passante et il n'y a pas un an , et au bout de trois mois des salariés non rémunérés le dimanche, des denrées alimentaires jetés en veux tu en voila etc....<br /> <br /> inadmissible<br /> <br /> voila le mot <br /> alors non à l'implantation d'un magasin discount quel qu'il soit<br /> <br /> <br /> a bon entendeur salut<br /> et bonne soirée
A
heureuse de voir qu'en trois ans où je suis au PS, la seule fois où tu site Yann sur ton blog est pour le critiquer...<br /> N'oublie pas que celui qui se fâche à deux peines : celle de se fâcher et celle de se remettre.
J
Qui néglige les marques de l'amitié, finit par en perdre le sentiment.<br /> <br /> William Shakespeare
R
Merci de vos éclairages et continuez à labourer, il en restera bien quelque chose car tous les niçois ne sont pas aveugles ou 'achetés' pour certains !
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