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Le blog de Patrick Allemand
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13 mars 2009

Foire de Nice : les classes moyennes dans la tourmente

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Plutôt que de me rendre à l'inauguration où les échanges sont difficiles et où il n'y a par définition rien à apprendre sur la fréquentation et sur les chiffres d'affaire, j'ai préféré attendre une semaine et consacrer une matinée à visiter les stands de la Foire de Nice pour faire un premier bilan avec les exposants.

En pleine récession, on pouvait craindre le pire, d'autant que cette foire est souvent considérée comme un baromètre et que le salon de l'agriculture a apparemment subi les effets de la crise. C'est ce que soulignait Paul Obadia, le directeur général de la Foire en m'accueillant très gentiment devant le stand du Conseil régional.

Monsieur Obadia s'est voulu optimiste. La foire elle-même ne connait pas la crise. Les demandes d'exposants n'ont jamais été aussi nombreuses et jusqu'à présent, nous sommes sur les bases du record d'entrées payantes. Les visiteurs se transforment-ils pour autant en consommateurs ? C'est une autre histoire.

En effet, les effets de la crise sont incontestables. Les commerçants déplorent une frilosité des acheteurs, beaucoup plus difficiles à convaincre. Un vendeur d'électro-ménager proposait des écrans plats payables en vingt fois sans frais, des offres que l'on ne voyait pas il y a encore quelques mois. Il y a chez les commerçants une vraie volonté de s'adapter à cette crise. Parfois avec des produits novateurs, comme ce vendeur de produits de lavage de linge sans lessive, dont les ventes progressent sensiblement.

Ce qui ressort nettement des échanges que j'ai pu avoir, c'est que les petits achats et le bas de gamme souffrent peu. Au contraire, la consommation tend de plus en plus vers ce genre d'achats plutôt que vers des investissements plus importants type nouvelle cuisine, nouvelle salle de bain ou appareils électro-ménagers hi-tech. Le haut de gamme souffre peu aussi.

Les premières victimes de cette crise ce sont les classes moyennes. Les produits qui leur sont destinés sont en chute libre. Soit ils renoncent à leurs achats, soit ils se rabattent vers du bas de gamme.

Il y a à mon sens une vraie paupérisation des classes moyennes, qui avaient commencé avant la crise mais qui trouve aujourd'hui son point d'orgue. Le succès du slogan de Nicolas Sarkozy "travailler plus pour gagner plus" est la conséquence de ce déclin. Une tendance que l'on constate aux Etats-Unis depuis une dizaine d'années sous l'effet des politiques ultra-libérales. L'enrichissement à outrance ne peut plus se faire que marginalement sur le dos des plus pauvres, où il n'y a malheureusement plus grand chose à rogner. Ce sont donc les classes moyennes qui trinquent aujourd'hui. Ce sont elles qui paient pour le paquet fiscal sans rien recevoir en retour si ce n'est des promesses fallacieuses ("travailler plus pour gagner plus", "le président du pouvoir d'achat", "réhabiliter la valeur travail"...)

Cette tendance est inquiétante d'un point de vue économique car ce sont les classes moyennes qui tirent la consommation et la croissance vers le haut. C'est aussi inquiétant sur le plan de la cohésion sociale. La disparition de la classe moyenne qui a été pronostiquée par certains économistes aux Etats-Unis serait une catastrophe sociale, la garantie d'une société à deux vitesses dans laquelle les extrêmes n'auraient pas de mal à faire leur nid. Nous n'en sommes pas encore là, fort heureusement, mais il faut néanmoins garder en mémoire que l'affaiblissement de la classe moyenne et son ressentiment, avait contribué à la montée du fascisme dans les années 30.

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Commentaires
R
C'est vrai que le sujet est sérieux.<br /> Mais un peu de détente ne fait pas de mal.<br /> Je pose une question, suite à l'extrait suivant du commentaire "Les demandes d'exposants n'ont jamais été aussi nombreuses et jusqu'à présent, nous sommes sur les bases du record d'entrées payantes". Le slogan publicitaire et surtout l'affiche, "il y a tout ce qu'il faut,là où il faut" y-serait-il pour quelque chose ? Si oui, il fait vite contacter l'annonceur pour faire une campagne d'adhésion au parti.
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