Congrès Fédéral : deux coups de tonnerre dans l'après midi
Les tractations sont allées bon train, notamment en fin d'après midi dans les salles de la salle des fêtes de Valbonne où se déroulait le congrès fédéral.
Bien sûr, nous en avons profité pour écouter un propos de notre sénateur, Marc Daunis. Parce que cette élection est devenue le nouveau symbole de la résistance au système Estrosi, et que cette résistance à gauche, c'est le PS qui l'incarne et c'est autour du PS qu'elle doit s'organiser.
Mais une journée de congrès est toujours longue, sujette à rebondissements.
La matinée a été consacrée au vote du quitus financier (voté à une écrasante majorité par les délégués), puis au débat sur le rapport d'activité fédéral, qui lui, a été voté par les militants à 80%.
Mais c'est en fin d'après midi, sous un beau soleil revenu, que se sont abattus sur Valbonne deux coups de tonnerre.
Il y a d'abord la composition des instances fédérales, qui se fait à la proportionnelle du résultat du vote.
Nous avons désigné deux tiers du conseil fédéral soit 38 membres.
La motion A (Delanoé) avait 6 membres. Ils ont choisi l'expérience
La motion C (Hamon) a désigné 11 membres dont 3 nouveaux
La motion D (Aubry) a désigné 3 membres dont 2 nouveaux
La motion E (Royal) a désigné 18 membres dont 13 nouveaux
Si l'on ajoute qu'il y aura 7 nouveaux sur 9 à la commission des comptes, et 5 sur 9 à la commission des conflits, cela porte au total à 30 sur 56 le nombre de camarades élus à des responsabilités fédérales, qui n'en ont jamais exercé!
C'est un fait sans précédent. En plaçant Ségolène très largement en tête dans les AM, nos militants ont montré qu'ils souhaitent une rénovation profonde du parti. Ce renouvellement aussi massif va dans ce sens. Tous ces nouveaux ne sont pas forcément des jeunes au niveau de la carte d'identité, mais ils portent tous la rénovation.
J'ai été élu premier secrétaire fédéral en 2000, par la génération qui vient aujourd'hui, de passer la main dans la sérénité. C'était la génération Colonna. J'en étais à l'époque et de très loin, le benjamin. J'avais su les convaincre, m'appuyer sur leur expérience, mais je n'étais pas des leurs parce que je n'avais connu, ni la convention des institutions républicaines, ni Epinay. J'étais un militant de 1981 et en plus rocardien. J'ai mis 19 ans pour accéder à la responsabilité de Premier Secrétaire Fédéral.
Ce qui s'est passé aujourd'hui est d'une autre nature. Sur les 28 membres que nous avons désigné au titre de la motion E, 22 n'ont jamais exercé aucune responsabilité fédérale et pourtant je n'ai pas peur. Tout simplement parce que j'ai vu éclore peu à peu ces nouveaux talents depuis 2004, puis depuis l'élection présidentielle. Désirs d'Avenir a été un formidable vivier. Pendant la présidentielle, puis régulièrement dans des réunions, et notamment pendant la préparation du congrès, avec l'aide de quelques anciens, je les ai formés.
Ils connaissent du parti toutes les vertus mais aussi tous les vices. Ils n'ont plus aucune illusion et sont prêts à rénover ce parti, à construire, à s'investir. Comme il y a eu la génération Colonna, celle qui arrive aujourd'hui aux affaires, c'est la mienne et c'est ma fierté. C'est là que se trouvent les talents de demain.
Le second coup de tonnerre s'est produit un peu plus tard au moment de l'appel des candidatures au poste de Premier Secrétaire Fédéral. Lorsque j'ai posé la question à la salle, aucune voix ne s'est élevée. Les représentants des motions A,C et D ont indiqué qu'ils ne présentaient pas de candidats.
C'est la première fois que ce choix a été fait. Traditionnellement j'avais un adversaire. Cette fois ils ont pris acte de la volonté des militants parce que si 45 ce n'est pas 50, ce n'est pas loin de 50 ! Je ne peux que rendre hommage à cet acte politique qui renforce mon leadership mais me donne aussi de nouvelles responsabilités et de nouveaux devoirs. Créer de nouveaux espaces politiques pour que chacun puisse vivre dans cette fédération en bonne intelligence. Sans oublier le rôle de Paul Cuturello et de Yann Librati qui ont permis au fil des années de créer au delà de nos divergences de fond les conditions d'un travail et d'une concertation de qualité au service de notre parti dans ce département.
Mais le message de sortie de ce congrès fédéral est fort. Les socialistes des Alpes-Maritimes sont rassemblés. Ils sont désormais en ordre de marche face à une droite estrosiste ultra-puissante mais de plus en plus divisée. C'est aussi un message qu'ils adressent à nos responsables nationaux. Réussissons ensemble le congrès de Reims. le peuple nous attend, le peuple a besoin que l'on incarne ensemble à nouveau l'espoir.