L'inquiétante reprise du chômage

Le chômage a connu au mois d’août une augmentation de 2,2 % par rapport au mois de juillet, soit 41.300 chômeurs de plus. C'est un chiffre colossal, tout simplement la plus forte hausse depuis quinze ans

Ce sont les chômeurs de longue durée qui subissent la poussée la plus forte (+3,4 % pour ceux inscrits depuis plus d’un an et +3,8 % pour ceux inscrits depuis plus de deux ans), ainsi que les salariés de plus de 50 ans (+2,9 %).

Le gouvernement ne peut, comme il le fait, se dédouaner de sa responsabilité en imputant la hausse du chômage à la crise économique internationale, alors que ces chiffres datent du mois d’août, avant la propagation de la crise.

La population active ne croit plus que de 20.000 personnes par trimestre, contre 80.000 au début de la décennie, mais ce gouvernement réussit l’exploit de laisser repartir le chômage à la hausse.

Il est évident que l’absence de soutien à l’investissement public et privé, l’incapacité à relancer la croissance et la consommation, et la dilapidation de toutes marges de manœuvre avec le paquet fiscal ont largement contribué à accélérer ce regain du chômage.

Mais le dispositif gouvernemental le plus néfaste pour l’emploi est sans doute la loi TEPA sur les heures supplémentaires qui commence à produire ses effets. On peut gloser tant qu’on veut sur les 35H, exception française, mais les 35H ont créé des emplois. Par contre aucun autre pays ne connaît un système dans lequel le recours aux heures supplémentaires revient moins cher à l’employeur que les embauches. Il est même certain qu’à l’avenir, l’utilisation de plus en plus massive de ce dispositif dans les entreprises produira des effets sans cesse plus graves sur l’emploi.

Enfin, alors que la situation économique se dégrade rapidement, le projet de loi de finances pour 2009 prévoit une baisse de 5,3 % des crédits du ministère de l’emploi et une réduction drastique du nombre d’emplois aidés (- 30 %) d’ici 2009. Le gouvernement se prive ainsi de tout soutien à l’emploi, dans une période pourtant difficile. Un aveuglement qui va avoir des conséquences très préoccupantes sur les plus vulnérables. Et malheureusement, le pire est à venir.

Comments

[nathalie]

La baisse du nombre d'emplois aidés impacte non seulement les chiffres du chômage mais a, en plus, des conséquences dramatiques pour les associations.

D'un coté un gouvernement Jospin qui crée 400 000 emplois pour les jeunes dans des domaines de l'utilité sociale via une aide directe du budget de l'Etat vers l'économie sociale et solidaire (et donc sans toucher aux comptes sociaux!)

De l'autre des gouvernements qui n'ont pas cessé depuis 2002 de s'attaquer aux structures de l'économie sociale en supprimant progressivement tous les dispositifs d'emplois aidés

Bilan: aujourd'hui des associations en grande difficulté et un chômage progressant à la vitesse grand V...Le secteur marchand ne créant pas suffisamment d'emplois...!

Voilà exactement la différence entre une politique de gauche interventionniste et une politique de droite dévastatrice.

[Florence]

Mon ex fait plein d'heures sup mais a un salaire de base minable. Il n'arrive à s'en sortir qu'avec ces heures sup alors qu'il est ouvrier qualifié. C'est de l'exploitation simple.

j'ai grossi les chiffres du chômage puisque j'en fais partie... ça va être difficile, mais je ne baisse pas les bras. Le propriétaire non plus si jamais je ne suis plus dans la capacité de payer mon loyer !!!

Pour les emplois aidés, ça a déjà commencé et c'est déjà une catastrophe.