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Le blog de Patrick Allemand
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22 novembre 2007

Le Projet Telius

P940_Infra_Telecoms1

Un peu d'économie au menu du jour. Je sais que c'est parfois aride, mais le blog est aussi fait pour cela. Avant hier entre la manifestation du matin et l'apéritif le soir au pastrouil j'ai fait un aller-retour sur Marseille pour présider en compagnie du Secrétaire Général aux Affaires Régionales, le comité de programmation du contrat de projets Etat - région "économie et connaissance". Mais la discussion ne s'est pas bornée à engager les fonds publics sur des opérations. Elle a été très stratégique.

D'abord parce que le thème « Economie et Connaissance » est totalement transversal. Il rassemble l’économie, l’innovation, le transfert de technologies, les Technologies de l’Information et de la Communication et un volet très important tant par son contenu stratégique que par les moyens mobilisés, la recherche, l’enseignement supérieur et la vie étudiante. Ce regroupement n’est pas le fruit d’un assemblage administratif, il correspond à un véritable enjeu de positionnement de notre Région dans une économie de la connaissance mondialisée qui vient percuter les fondamentaux mêmes de l’économie.

Ensuite parce qu'il nous faut approfondir collectivement cet enjeu de l’économie de la connaissance, à la suite des Schémas que la Région a développé sur l’Economie et le Tourisme, l’Enseignement supérieur et la recherche, la Société de l’information. Le Contrat de projets et le Programme Feder nous donnent les moyens pour concrétiser, collectivement, Etat- Région-Conseils généraux- Agglomérations, cette ambition de faire de Provence Alpes Côte d’Azur une Région référence en matière d’économie de la connaissance.

Avec les pôles de compétitivité et la démarche globales des Prides (18 labellisés à ce jour), le Réseau Régional de l’Innovation dont un premier cadre devrait être présenté lors d’un séminaire de travail le 3 décembre après-midi à l’Hôtel de Région, les plateformes mutualisées et partenariales constituent le troisième volet d’un système régional de l’innovation en voie de développement.

Enfin parce qu'il est nécessaire de bien faire attention que nos aides publiques ne soient à aucun moment interprétées comme étant des aides directes aux entreprises par la Commission de Bruxelles car cela équivaudrait à fausser la concurrence et à rendre ces aides caduques.

C'est dans ce cadre que s'inscrit le projet Telius porté par l'INRIA Sophia-Antipolis, en lien avec l'Université de Nice, le CHU de Nice, le centre Antoine Lacassagne, Eurecom et l'INSERM. il s'agit de renforcer le réseau d'acteurs de la recherche autour de projets exploitants ces plateformes. Il en est ainsi du projet PLEXUS d'expérimentation de réseaux sans fil type Wifi mais en plus puissants, et de bien d'autres projets qui nous ont transporté dans une véritable fiction durant nos deux heures de travail. L'enjeu est crucial. Car pour rester compétitive dans la mondialisation la France doit rester innovante et notre région se doit d'être en pointe de ce mouvement.

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Commentaires
F
"Une caste qui assure sa survie", C'est incroyable, mais je ne peux pas laisser dire de telles choses. Mais plus gênant, votre discours participe, sur la base d'un procès d'intention, à l'affaiblissement des services publiques pour les réformer, c'est à dire à les privatiser dans un second temps, puisque seul les financements privés peuvent rendre efficiente une structure.<br /> Quel dent nourrissez vous contre notre profession ? Ne pensez vous pas que si certaine profession était suivie comme la notre, certains problèmes de société pourraient être éviter ?<br /> Qu'est ce que l'évaluation en recherche. Il n'existe pas une profession plus évaluée que le chercheur.<br /> Chaque projet de recherche fait l'oeuvre d'un appel d'offre, les équipes retenues sont jugées par deux ou trois rapporteurs anonymes.<br /> Puis en cours de contrat nous devons rendre des rapports intermédiaires et écrire des articles soumis eux aussi à des rapporteurs anonymes d'un comité de rédaction d'une revue.<br /> Puis quand on veut passer de Maitre de conférences à Professeur, on doit écrire une HDR (Habilitation à Diriger des recherches). En plus de ce tout petit fascicule de 300, 400 pages, nous devons avoir publié des articles ou des livres, donnés des cours, réalisés des contrats de recherche, puis par dessus le marché assuré une charge administrative de direction.<br /> Quand enfin on rempli tous les critères, on constitue un dossier et on le présente devant une commission nationale qui nous donne ou pas une qualification à se présenter sur un poste de prof qui se libère.<br /> Puis nous passons, dans la fac où le poste est offert, un concours qui est une audition devant une commission de spécialistes composée de prof de la fac et d'autres universités françaises ou non. Si on est classé premier alors on peut devenir professeur.<br /> Pour terminer, je ne vois pas un groupe de citoyens évaluer un travail de recherche sur la nanotechnologie ou la physique corpusculaire, mais par contre participer à une commission d'éthique et de surveillance pour nous préserver d'un docteur Folamour?
A
Merci Hervé pour cette explication que j’ai trouvée limpide et où j’ai appris des choses. Je pense cependant qu’il faut aller plus loin dans l’évaluation qui ne doit pas rester confinée dans le milieu de la recherche. Il y a dans la société civile (ce qui ne veut pas dire les entreprises) au moins autant de monde que dans la recherche, capable de jugement et d’initier des soutiens lorsque l’intérêt général est manifeste. Il ne faut pas laisser s’installer un divorce entre la société en général et ce qui risque d’être perçu comme une caste dont l’objectif principal serait d’assurer sa survie. Je suis d’accord avec cette option d’une recherche de gauche (mais la droite le fait peut-être aussi dans les pôles de compétitivité) qui apporterait plutôt son soutien aux PME-PMI sur le versant de la recherche opérationnelle.<br /> <br /> Une question qui concerne la réactivité de la recherche : lorsque l’épidémie de chikungunya a frappé, les chercheurs des domaines voisins se sont-ils déroutés de leur projet pour « mettre le paquet » sur ce fléau, ou a-t-il fallu attendre de nouveaux crédits, l’embauche de nouveaux chercheurs ? Où on est-on d’ailleurs ?<br /> <br /> Estrosi 51 %, c’est un vieux sondage qui n’a pas été réalisé dans les conditions d’indépendance requise pour être cru. Mais on fait exactement la même chose à gauche. Il y a aussi le sondage de France 3 Nice, qui fait la part moins belle à Estrosi, mais tout aussi bidon, chacun le comprendra : http://mediterranee.france3.fr/nice/
C
Le premier commentaire était intéressant...<br /> Patrick, le terrain, il n'y a que ça. S'unir pour aller sur le terrain, faire comprendre ton programme.<br /> Briser le charme. En étant là.<br /> Ce sont 51% d'intentions de vote sur un échantillonnage de 600 personnes à peine. Apparemment, chez les 25-34 ans, sa côte baisse à 39% et toi, tu talonnes à 33%. 14% de l'électorat de gauche opterait pour lui à cause de la dissidence, il faut les récupérer en expliquant que nous sommes la gauche, que nous avons un vrai programme de gauche, et qui est viable. Jacques Peyrat a un fort taux de popularité malgré tout, cela peut jouer en notre faveur pour un second tour. Depuis septembre, tu as pris un ascendant de 4% par rapport à Mottard. Il ne grimpera pas plus. si l'électorat de droite se tourne quand même vers la légitimité de l'investiture, il faut insister sur cette légitimité là, en faisant valoir (et ce qui est vrai) la légitimité de l'investiture dans le sens qu'elle est garante de la liberté démocratique.<br /> Je dirais aussi que tu devrais travailler à te faire connaitre et rencontrer les gens, car, te connaissant, tu es réservé, et les gens prennent cela pour de la froideur. Ce qui n'est pas le cas.<br /> <br /> Ce qui est important, je pense, c'est de briser cette phrase qui revient souvent : "Estrosi sera élu, de toutes façons", systématiquement. Trouver un point d'appui pour placer une "image inversée" du Estrosi gagnant d'avance. Que tout est acquis. Que tout est joué. Cela correspond également à un état d'esprit général : la fatalité. Non. les choses peuvent changer. Estrosi ne prendrait pas toutes ces précautions sinon.
H
Désolé d'argumenter là sur la recherche, mais le propos de ton billet s'y prête et ça fait du bien de pouvoir dire que les socialistes en responsabilité ont une action déterminante pour la recherche fondamentale et appliquée ainsi que pour le tissus industriel local en mettant tout le monde en mouvement, ensemble.<br /> <br /> Je ne sais pas si ça peut participer à la remonté de la gauche dans les sondages, ceci dit nous sommes tous conscient qu'un sondage payé par Estrosi-matin à 4 mois et demi de l'échéance n'a que peu de valeur quand aux scores indiqués. Les tendances étant les seuls éléments ayant réellement du sens. Donc, moi, ce sondage je trouve qu'il donne plein d'espoir.<br /> <br /> Pour consolider cette tendance, il n'est pas inutile de dire ce qu'est, pour nous, une action déterminante sur l'économie en soutenant l'industrie et la recherche. C'est aussi un enjeu d'éducation et de culture. C'est enfin un enjeu de modernité et, dans une ville comme Nice, belle mais encroutée dans un système paralysant orchestré par l'UMP (Peyrat et Estrosi ensemble), ça n'est pas rien.<br /> <br /> Changer d'ère pour Nice, c'est surtout faire vivre notre ville autour de ses habitants et Nice devrait être une ville universitaire avec le dynamisme culturel et économique que de la entraîne. La droite la cantonne dans le rôle d'une station balnéaire déclinante.<br /> <br /> Alors quand des projets tels que celui de Telius se monte, il ne faut pas laisser dire des bêtises et mettre en valeurs les atouts de ce type d'action,car il y en a plein.<br /> <br /> N'en déplaise à Fabrice, Telius n'est pas un projet de recherche "opérationnelle" comme il l'appelle (ce que plus académiquement on appelle de la R&D industrielle). Il en comporte une part : celle de développer une plateforme d'expérimentation qui permettra aux industriels d'achever leur développement de prototype au contact de recherche plus amont.<br /> <br /> Mais c'est aussi un projet de recherche appliquée qui permet à des équipes de chercheurs parmis les plus performants au monde (n'est-ce pas Alain, la réputation de Sophia Antipolis pour la recherche en réseau et télécom est mondiale et ne rougit pas face au MIT et aux autres grandes universités américaines) d'avoir des contacts facilités et dynamiques avec les industriels.<br /> <br /> Enfin, c'est un projet qui n'oublie pas la recherche fondamentale, là où je me place en tant que chercheur d'ailleurs (disons à la frontière entre le fondamental et l'appliqué en fait, mais mon équipe fait du fondamental de chez fondamental). Simplement, la performance en recherche vient souvent de la confrontation du fondamental, de l'appliqué et de l'industriel dans un contexte ouvert pour les chercheurs et rassurant pour les industriels.<br /> <br /> Dans ce projet on voit la différence d'approche la plus pertinente entre l'action économique de droite et celle de gauche.<br /> <br /> La droite diminue les crédits de la recherche et dit aux laboratoires, allez voir les entreprises qu'on incite à vous parler par le crédit impôt recherche (CIR). Point barre. Effet négatif car le CIR favorise surtout les grandes entreprises qui délaissent la R&D pour l'exploitation financière de portefeuilles de brevets, bien plus rentable à court terme. Effet négatif encore car ce pilotage à courte vue étouffe la recherche fondamentale.<br /> <br /> La gauche, elle, soutient les PME/PMI locales (elles sont nombreuses impliquées dans Télius) et les équipes de recherche en donnant les moyens de développer des outils collectifs performants tels que ces plateformes. La dépense publique est directement utile aux entreprises qui créent du savoir-faire et innovent sur des marchés difficiles. En même temps, elle donne aux chercheurs les moyens de faire une recherche efficace et pertinente en laissant la place au fondamental.<br /> <br /> Mon commentaire est bien trop long, j'en suis conscient, mais c'est là un projet qui me tient à coeur (et pas par intérêt même si j'y suis impliqué, mais car je crois dans ces outils).<br /> Je n'ai malheureusement pas le temps de synthétiser, je dois régiger le 11e rapport d'évaluation de mon équipe que l'on a dû remplir en 2007. Alors oui, Alain a raison, le système d'évaluation est relativement défaillant en France. On évalue trop, trop souvent, et sur de mauvais critères.<br /> En amérique du nord, où tout est loin d'être parfait même en recherche, on évalue tous les 4 ans. Et un chercheur qui a une mauvaise évaluation a des crédits en baisse, mais pas aussi misérable que la dotation de base que l'on a en France. Un chercheur bien évalué par contre peut avoir des crédits colossaux.<br /> En France, un chercheur sans résultat n'a quasiment aucun moyen. Un bon chercheur passe une majorité de son temps à chercher ou être évalué sur des contrats de soutien pour payer son matériel, ses missions et ses étudiants et ingénieurs. Bof bof.
F
Je sais, je sais mais le blocage de la fac de St jean m'a libéré un peu de temps ce matin en annulant un cours et je n'ai pas résisté à prendre un peu de plaisir en polémiquant sur les blogs.<br /> Bon, c'est quoi ce 51 %, 600 personnes inscrites sur les listes électorales qui ont été interrogées entre 15 et le 16 novembre par téléphone sur la méthode des quotas en fonction des cantons. 600 divisés par 40 cela fait 42.85 sondés par canton. Il faut trouver 42 personne qui ont un téléphone fixe et aient leur numéro dans l'annuaire.<br /> Mouais, ça ne m'a pas l'air très rigoureux tout ça. Pour qu'un sondage soit fiable, il faut que la population soit représentative et que le nombre de sondés soit d'au moins 1000 personnes.<br /> Estrosi à 51 % et Peyrat à 14 % pourquoi pas, c'est possible.<br /> Autant que je m'en rappelle au premier tour des présidentielle sarko = 41.83, le pen 13.74 et bayrou 14.54 et la gauche dans les 27%.<br /> Je veux bien que les municipales soit des élections particulières et que la ville soit à droite, mais quand même il faudrait que Nice Matin soit un peu raisonnable.
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