7000 à Nice, bien plus si l'on était sur une autre stratégie
La mobilisation réalisée hier à Nice pour cette grande journée d'action n'est pas anodine. On connaît les difficultés traditionnelles à Nice pour fournir des défilés de bonne tenue. Or ce qui m'a frappé hier, c'est la densité de la manifestation. Nous sommes partis presque à l'heure de la tête au carré, et en cours de route, les retardataires sont venus grossir nos rangs.
La mobilisation des syndicats, hors les régimes spéciaux (gaziers et cheminots, très présents et très nombreux) était bonne. La CGT bien sûr mais, ce n'est pas une surprise, mais les autres grandes centrales, CFDT, FO, ou UNSA, ainsi que les syndicats d'enseignants avaient également bien répondu à l'appel. J'ai notamment rencontré de nombreux hospitaliers. Il est clair que l'essentiel était là pour la défense du pouvoir d'achat, mais aussi pour les suppressions de poste dans la fonction publique.
Quelques universitaires également repérés dans le cortège, certainement parce que la réforme Pécresse sur l'autonomie des Universités les inquiète. Mais malgré le vote de la grève, il y avait peu d'étudiants. Ici le mouvement semble démarrer avec un temps de retard et les deux mouvements n'ont pu opérer de façon efficace la jonction. Et que dire des avocats qui s'apprêteraient eux aussi à défiler pour protester contre la réforme Dati...
Ces mécontentements grandissants n'arrivent pas à se connecter. et c'est dommage car ils ont une origine commune : l'application du programme de Nicolas Sarkozy. Il y aurait urgence à mettre tout ceci en perspective et à lancer une grande journée de mobilisation nationale, un samedi par exemple. Une journée à laquelle tous les partis de gauche appelleraient à participer pour renforcer le mouvement syndical.
Le pouvoir d'achat est devenu pour nombre de nos concitoyens les plus modestes, une question de survie. C'est là que nous devons porter notre effort en priorité désormais, car plus que tout il est temps de briser un tabou, une croyance qui s'installe dans le pays. Celle d'un Sarkozy invulnérable imperméable à tout et qui ne recule devant rien. Il est impératif de le faire reculer précisément pour cette raison. C'est en cela que ce mouvement social est déjà un tournant du quinquennat.