Mon cadeau d'anniversaire !
Christian Estrosi a donc officialisé sa candidature à la mairie de Nice. Le bougre a une certaine délicatesse : c'est mon cadeau d'anniversaire!
Pour moi, cette annonce est tout sauf une surprise. Je le sais depuis le 12 aout 2004. Le jour où dans la soirée, C. Estrosi a déposé un amendement gouvernemental au texte sur la décentralisation qui allait être adopté, sans débat au Parlement, par la procédure du 49-3. Cet amendement visait à permettre aux Conseils généraux de pouvoir être candidat à la reprise des ports de commerce alors que le texte initial confiait cette responsabilité aux Régions.
Ce fut une des causes de ma rupture politique avec Jean-François Knecht, car au fil des mois depuis août 2004, personne ne pourra dire le contraire, j'ai dit à qui voulait l'entendre qu'Estrosi serait candidat. Certains n'ont pas voulu l'entendre. Jean-François en faisait partie, se fiant à plusieurs conversations privées où Estrosi lui avait juré le contraire. Apparemment, il devait être assez persuasif puisque même Jacques Peyrat y a cru. Quelle naïveté !
C'est ce qui m'a valu le sobriquet de "12ème homme de Peyrat" gracieusement attribué par Patrick Mottard. Tout simplement parce que je disais régulièrement aux deux leaders de Nice Plurielle, "Arrêtez d'em.... Peyrat, il est déjà très affaibli, occupez vous de l'autre qui attend son heure".
Résultat : ils ont continué à taper comme des sourds sur Peyrat et à épargner Estrosi. Ils lui ont ouvert l'opportunité. Par cette grossière erreur stratégique, Mottard, puisque malheureusement, il ne reste que lui, est devenu à son corps défendant, j'en conviens, le 12ème homme d'Estrosi.
Un second élément aurait dû parachever les certitudes ou lever toutes les incertitudes : l'affaire du Grand Stade, le recours du Préfet.
Quand on est un Préfet aux ordres d'un gouvernement UMP ,on ne "plante" pas un recours au T.A. contre un grand projet du maire UMP de la 5ème ville de France, sans avoir le feu vert du gouvernement, ou pire, à sa demande. Ce recours du Préfet Breuil fut un coup direct ou indirect d'Estrosi.
Mais il n'est de pire sourds que ceux qui ne veulent pas entendre.
Estrosi est donc candidat non pas pour la rupture qu'il déclare vouloir incarner mais en fait pour sauver le système. Ce système qui dure depuis 62 ans, dont il est un pur produit. Aux yeux de tous ceux qui en vivent ou en sont nostalgiques, il est le seul qui peut "sauver les meubles". C'est le candidat du système. Je serai dans cette élection celui de l'anti-système.
J'espère que les électeurs niçois auront assez de lucidité pour ne pas ajouter à la pseudo-rupture de Sarkozy, la pseudo-rupture d'Estrosi. Car j'ai fait vérifier. Depuis que C. Estrosi est Président du Conseil général, ce ne sont pas moins d'une centaine d'articles, inaugurations, déclarations où le Président du Conseil général a affiché son soutien plus ou moins appuyé au Maire de Nice.
Et lors de la dernière affaire, celle du Parking Sulzer, lorsqu'il fut sommé par le PS, et par Nice Plurielle, de prendre position, en tant que patron de l'UMP parce que ne rien dire c'est au mieux cautionner, au pire être complice, nous n'eûmes pour réponse que le silence.
Et tout d'un coup, rien ne va plus! C'est drôle quand même et pas crédible. C'est en tout cas mépriser les niçois parce que c'est les croire sans mémoire.
En fait Estrosi, c'est le candidat de la continuité. Il n'est candidat que parce que beaucoup considèrent que la candidature de Peyrat est un trop grand risque car ils savent que mon élection signifierait pour le coup une vraie rupture. Ceux qui rallient le font car il leur parait être celui qui peut perpétuer le système.
Aux niçois de dire clairement en mars prochain, s'ils veulent continuer avec un système qui les a conduit au point où la ville en est aujourd'hui, à son affaiblissement, à son déclin ou s'ils veulent le vrai changement. Parce que le vrai changement c'est moi, l'équipe qui m'entoure, notre projet et personne d'autre.