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Le blog de Patrick Allemand
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29 mai 2007

63ème anniversaire du bombardement de Nice

nice_jetee_promenade2 

Ce matin j'ai participé aux cérémonies commémorant le bombardement de Nice. Il y avait Le sénateur-maire Jacques Peyrat, Jean-Pierre Mangiapan pour le Conseil général, d'autres élus donc Bob Injey, Jacques Victor, et Simone Monticelli, le PCF est toujours très présent à cette manifestation.

Peu de gens connaissent cet épisode avec précision. Je vais donc vous faire un peu d'histoire. Le premier bombardement aérien touche l’Arénas, alors fort peu urbanisé, le 14 novembre 1943. Par la suite, une dizaine de bombardements concernent le chef-lieu jusqu’à la Libération, touchant les ponts du Var, l’Hippodrome, le Port et le Vieux-Nice. Mais le plus important et le plus meurtrier concerne les quartiers Saint Roch-Riquier-Pasteur-République le 26 mai 1944.

Cette opération entrait dans le cadre du Transportation Plan, plan d'attaque des voies de communication, destiné à préparer le débarquement en Normandie, arrêté le 25 mars 1944. Il s'agissait de détruire les infrastructures de chemin de fer, notamment les gares de triage, afin d'empêcher les Allemands d'acheminer des troupes et du matériel vers l'ouest de la France. La méthode était celle des Américains : bombarder de jour, en volant à haute altitude, pour éviter la DCA, cette méthode étant jugée plus précise que celle des Britanniques, qui consistait à bombarder de nuit.

Entre 6 et 7 heures du matin, environ 900 avions américains de la 15th USAAF partirent de trois aérodromes de la région de Foggia, dans le sud de l'Italie : San Giovanni, Giulia et Stornara. Les bombardements eurent lieu entre 10 et 11 heures du matin, par un ciel clair. Les objectifs militaires furent fortement touchés, mais l'imprécision du bombardement à haute altitude fit de nombreuses victimes civiles. Les avions rentrèrent à leur base, avec très peu de pertes, entre 14 et 15 heures.

Une centaine de bombardiers B24 Liberator de l’US Air Force, ayant décollé des aérodromes des Pouilles, attaquent en plusieurs vagues, entre 10h25 et 10h40, les objectifs considérés comme stratégiques (gare de marchandises Saint Roch, établissements Michel travaillant pour l’effort de guerre allemand, pont du Var), semant la destruction et la panique. La première vague détruisit la rotonde de la gare et plusieurs dizaines de wagons de la SNCF : la seconde bouleversa la gare et toucha aussi les Abattoirs, la route de Turin et la rue de la République ; la troisième, gênée par les fumées, confondit le vélodrome de Pasteur avec la rotonde, lâchant ses bombes du lit du Paillon au pied de Cimiez ; la quatrième attaqua le pont-rail du Var au moment où s’engage un train de voyageurs. Le bilan est très lourd : 384 tués et disparus, 480 blessés, 5 600 sinistrés, 438 immeubles détruits ou endommagés (dont les Abattoirs et le dépôt TNL), 5 locomotives et 160 wagons détruits, 50 % des voies de la gare de marchandises hors d’usage. Les obsèques solennelles de 208 victimes eurent lieu le dimanche 28 mai devant l’église du Vœu.

Des plaques évoquent le souvenir de ce drame, demeuré vivace au sein de la mémoire collective des Niçois, se trouvent au dépôt SNCF-Saint Roch, avenue Denis Séméria, place de la Brigue, à l’école Jean Macé et au monument aux morts de Riquier. C’est au pied de ces monuments que nous déposons chaque année au petit matin (à partir de 7h 45, ce qui est très tôt pour une cérémonie officielle) des gerbes en mémoire de ces victimes.

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Commentaires
A
Ma mère a été grièvement blessée a la gare de saint-roch lors des bombardements de Nice
L
A chaque fois qu’une guerre se termine – ou pire, se prolonge, le monde fait mine de découvrir que des civils sont morts, ou encore qu’ils ont subit des exactions de la part des militaires.<br /> En 1944, je veux bien croire que nous étions moins bien informés ; mais aujourd’hui, ce n’est plus possible de croire en une « guerre propre ». Une guerre est toujours une atrocité.<br /> J’ignorais cette page niçoise de la Deuxième Guerre Mondiale. Merci de me l’avoir fait découvrir.
N
de Evelyne Py<br /> <br /> "Terribles ont été ces derniers mois de l’Occupation où la peur des avions alliés s’est mêlée à la joie de voir approcher enfin l’heure de la Libération. Comme au Havre ou à Rouen, comme à Nantes ou à Avignon, les bombardements de l’été 1944 sur la région lyonnaise ont laissé dans les mémoires des traces encore vives, des souffrances teintées d’incompréhension et de rancœur devant les destructions et le sang versé. Autant de sentiments contradictoires qui ont besoin de recul et d’une approche dépassionnée pour que puisse se démêler l’écheveau des témoignages et des archives. Les bombes, pour libératrices qu’elles fussent, ont engendré le deuil et, de fausses alertes en alertes absentes, de cibles manquées en objectifs mal perçus, la douleur s’est muée souvent en colère dirigée, selon les cas, contre les aviateurs alliés ou les autorités. Y avait-il une alternative entre les actions terrestres de la Résistance et les raids aériens alliés ? La rigueur de l’histoire tord parfois le cou à quelques idées durablement enracinées dans la mémoire.<br /> <br /> Cet ouvrage, qui ne se limite pas à une simple évocation des bombardements sur le noeud ferroviaire de Givors, Grigny et Chasse, est le fruit d’un travail de plusieurs années, méticuleux et sans concession, ne cédant à aucune idée préconçue, mais où les hommes restent au centre des préoccupations.<br /> <br /> la même opération militaire a touché d'autres villes<br /> Chambéry: 200 morts/300 blessés/300 sans abris<br /> Grenoble: nb de victimes indéterminé<br /> Lyon: 1000 morts<br /> Saint Etienne: 1000 mort dont une école primaire...<br /> <br /> Un peuple qui a subi la guerre connait le coût de la guerre. Les grandes manifestations qui se sont déroulées partout en Europe lorsque les Etats Unis et leurs alliés ont déclaré la guerre en Irak en sont l'illustration. Nous devons préserver ce trésor qu'est la paix. + de 60 ans de paix, voilà ce que l'Europe a construit...voilà ce que nous devons protéger.
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