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Le blog de Patrick Allemand
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8 décembre 2006

L’AVENIR EUROPEEN DES BIOTECHNOLOGIES

biotechnologie

A l’invitation de la Chambre de Commerce Franco-italienne, j’ai participé hier à la journée franco-italo-monégasque sur « la recherche et la valorisation dans les sciences médicales et dans les biotechnologies », dans les salons de l’hôtel Hermitage dans la principauté de Monaco.

J’ai été accueilli par l’ambassadeur d’Italie en France, Ludovico Ortona. C’était un colloque de haut niveau. La matinée était consacrée aux prospectives de coopération dans la recherche et l’innovation. Sont intervenus des scientifiques de Pise, Paris VI, Sienne, Lyon I, Naples, Monaco etc…

L’après-midi était consacré aux questions de stratégies et d’attractivité du territoire.

Il y avait des élus de la Campanie, de la Ligurie, des représentants des pôles de compétitivité. C’est dans ce cadre que je suis intervenu pour présenter la situation des biotechnologies en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

La place des Biotechnologies en PACA

En 2004, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur arrivait en 3ème position au niveau national avec 52 brevets publiés dans le domaine « Pharmacie-biotechnologies » derrière
la région Rhône-Alpes(65 brevets) et l’Ile de France (488) brevets.

On peut souligner quelques découvertes récentes majeures :

  • La découverte de Mimivirus par Marseille Nice Génopôle,
  • La découverte du gène de la progéria par l’Université de la Méditerranée,
  • La découverte du vaccin leishmaniose canin.

Les organismes de recherche valorisent leurs activités via les structures dédiées ou en s’appuyant sur des filiales comme CNRS-FIST ou INSERM-transfert.

Il faut souligner que PACA est la seule région avec Ile de France à disposer d’une représentation locale de la filiale commerciale de l’INSERM, INSERM-transfert.

Aujourd’hui, les sciences du vivant (Médical + Biotechnologies) représentent plus de 30% du potentiel scientifique Régional, les effectifs en Sciences du vivant ont augmenté, entre 1998 et 2002, 2,5 fois plus vite en PACA qu'en moyenne nationale, pour les biotechnologies (comme pour beaucoup d’autres disciplines),  nous occupons la 3° place en termes de potentiel scientifique.

Par contre le potentiel technologique et donc industriel de la discipline est plus limité : une productivité faible probablement liée à la répartition des disciplines de recherche, une bonne performance nationale sur les thématiques relatives aux « pôles de compétitivité » PACA en particulier Bio technologies & Pharmacie cosmétique.

Ces éléments permettent de mesurer la place importante occupée par les biotechnologies dans notre région et ce qui est particulièrement intéressant c’est de constater comment, depuis très peu de temps, 2 ou 3 ans, cette filière économique s’est structurée autour d’associations déjà plus anciennes, puis autour d’un cluster pour donner le jour à un pôle de compétitivité adossé à deux associations basées sur deux régions limitrophes.

La structuration des biotechnologies en Provence-Alpes-Côte d’Azur

L’action commune des acteurs industriels et académiques de la filière Sciences du Vivant en Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a débuté en 2004 avec l’objectif de faire de la Région un acteur majeur sur la scène de l’innovation et des biotechnologies.

LA GENOPOLE

En Février 1999, dans le cadre du programme Génomique, le ministère de la Recherche a lancé le Réseau national Genopole (RNG). La création de Marseille - Nice génopole a été annoncée par le Ministère fin Mars 2000.

Les missions de la génopôle

Recherche dans le domaine de la génomique : il s’agit de mettre en œuvre les synergies nécessaires entre différentes disciplines pour accélérer l’emploi des données issues de l’analyse du génome.

Ceci repose la plupart du temps sur la mise en place de plate-formes technologiques ouvertes aux différents laboratoires.

Enseignement : l’objectif est de renforcer à tous les niveaux l’enseignement en génomique et en bioinformatique.

Valorisation et création d’entreprises : afin de stimuler l’innovation, favoriser l’implantation et la création d’entreprises de biotechnologies, renforcer les liens entre la recherche et l’industrie dans le domaine de la génomique.

Marseille-Nice genopole s’est fixé l’objectif de mettre en cohérence les plates-formes technologiques et les projets, d’impliquer les différents acteurs que sont les chercheurs, les étudiants et les industriels et diffuser très largement  l’information.

Les progrès effectués

Au cours des dix dernières années, les Programmes Génome menés dans différents pays ont accumulé une masse considérable de connaissances.

En ce qui concerne l'homme, les chercheurs disposent maintenant d'une carte génétique dense et fiable, comportant plus de cinq mille marqueurs, et des millions de nouveaux marqueurs ont été positionnés.

LE CANCEROPOLE

Le Cancéropôle Provence Alpes-Côte d’Azur fait partie des 7 projets labellisés dans les régions françaises et a été classé en 2ème position derrière celui de la Région Ile de France.

Ce projet, coordonné par le Professeur MARANINCHI (Directeur de l’Institut Paoli Calmettes) regroupe les laboratoires et départements cliniques régionaux travaillant autour de la recherche contre le cancer avec pour objectifs :

  • d’entretenir une complémentarité et une cohérence entre les deux principaux sites, Marseille et Nice,
    d’associer les institutions hospitalières, universitaires et les organismes de recherche dans une perspective d’intégration des des disciplines et des compétences,
  • de privilégier une recherche intégrée et une logique de transfert “du et vers le malade” autour des thématiques prioritaires du Plan Cancer,
  • de développer une capacité d’investissement technologique et de mutualisation des plate-formes de recherche,
  • de prendre l’engagement de partager et valoriser les ressources biologiques dans les tumorothèques,
  • de promouvoir les aspects innovants de la recherche sur le cancer (brevets, start-up, partenariats industriels).

Le cancéropôle représente un potentiel de 53 équipes et plus de 514 personnes.

Il est structuré autour de 5 axes scientifiques correspondant aux principaux atouts de la région en matière de recherche cancérologique et ces axes sont intégrés à travers Nice et Marseille et à travers les différents organismes regroupés autour des projets fédérateurs.

La structuration du cancéropôle correspond parfaitement aux objectifs que se fixe la région c’est pourquoi elle a ainsi décidé très rapidement d’apporter à ce projet une contribution financière égale à celle de l’Etat, en soutenant en plus les manifestations assurant sa dynamique et sa cohésion : réunions thématiques, symposium, colloques annuels…

Il faut souligner que ce projet, par sa conception et sa mise en œuvre a également fait avancer la réflexion initiée par le lancement du Schéma de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en anticipant sur une forme d’organisation qui s’apparente à celle des pôles de compétitivité.

BIOMEDITERRANEE

Cette action s’est traduite par la mise en place du cluster Bioméditerranée constitué sous forme d’association de loi 1901 et dont les statuts ont été  approuvés par l’Assemblée Générale du 15 juin 2006.

L’association a pour objet de « développer, fédérer, promouvoir, mutualiser et harmoniser les activités du secteur des Sciences et Technologies du Vivant en PACA».

Cette association a intégré, au moment de sa constitution, l’ancienne association loi 1901 IB Sud.

L’objet de l’Association Bioméditerranée est de fait beaucoup plus large et son plan d’action s’articule autour de 3 missions :

  • la structuration et l’animation du réseau des acteurs des sciences du vivant en Provence-Alpes-Côte d’Azur,
  • la communication et la promotion des forces du territoire,
  • le service aux adhérents via la mise en place d’outils mutualisés et de projets structurants.

L’Association a ainsi organisé de nombreuses rencontres avec les entreprises de l’ensemble du territoire, avec les structures partenaires, élaboré un annuaire en ligne, piloté et réalisé un extranet Sciences du vivant afin d’améliorer les échanges entre les associations qui travaillent en région, mené des actions de communication (site web, extranet pôle de compétitivité, mailing de présentation…), assuré une présence sur les salons professionnels internationaux, et a piloté et initié la candidature du pôle ORPHEME.

Cette opération s’est faite en collaboration avec la Région Languedoc-Roussillon.

ORPHEME

En effet, le pôle ORPHEME est situé sur 2 zones géographiques : Provence-Alpes-Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon.

Il est soutenu par Bioméditerranée et Holobiosud en Languedoc-Roussillon.

Ses enjeux :

  • Créer 200 emplois directs, 2500 à 3500 emplois indirects dans les 3 ans,
  • Favoriser les rencontres et les interactions entre les partenaires industriels et académiques en utilisant le pôle comme levier,
  • Produire des médicaments grand marché dans le Sud Est (SANOFI, VIRBAC) et étendre les sites de production,
  • Développer une filière Santé dans les Régions Sud-Méditerranée (par l’implantation d’entreprises, centres RD, laboratoires, centres de formation,…)

Ses thématiques :

  • L’immuno-cancérologie
  • Les maladies infectieuses et tropicales
  • Les maladies neurologiques et le vieillissement
  • Les dispositifs médicaux et bio-ingénierie

Ce projet commun aux deux Régions implique dans le secteur industriel : 160 entreprises, 10000 emplois directs, 3000 postes RD dans le secteur de la Formation 39000 étudiants, 1500 doctorant dans le secteur de la Recherche, 6000 chercheurs et les Labels Génopole, Cancéropole,…

Le pôle a beaucoup travaillé depuis sa labellisation et plusieurs projets désormais murs.

Ses projets :

  • Median technologies (avec entre autres l’INRIA, le CHU de Nice) : il s’agit d’un projet de développement d’une plate-forme intégrée de diagnostic en imagerie médicale pour le dépistage et le suivi des populations à haut risque de cancers agressifs et invasifs liés à des immunodépressions viro-induites.
  • InnoMaD : pour le traitement de maladies parasitaires (comme le paludisme) et la mise en place d’un test de diagnostic de la malaria.
  • NivaChick : il s’agit d’évaluer l’efficacité de la choloroquine comme traitement préventif de l’infection par le Chikungunya. On espère mettre au point de nouveaux procédés de fabrication de produits pharmaceutiques actifs visant notamment des pathologies orphelines ou émergentes.
  • Vaccin Cani Leish : afin de mettre au point un vaccin synthétique contre la leishmaniose et lancer une étude préchimique pour le vaccin humain (la leishmaniose est la 4ème pathologie infectieuse humaine mondiale)
  • SynContraints : au sujet du traitement des maladies infectieuses et liées au vieillissement  (notamment Alzheimer).

Devant cette évolution rapide de l’organisation et de la structuration de tous les acteurs économiques, que l’on constate dans des champs disciplinaires très différents, la Région a réagi en lançant un appel à projet spécifique en 2006 et en travaillant à l’élaboration de schémas régionaux dans le secteur économique et dans celui de l’enseignement supérieur et de la recherche afin de définir les stratégies adaptées.

Ces schémas ont fait l’objet de larges concertations avec les professionnels et les élus et ont permis de dégager des consensus importants.

Les actions de la Région

Les Appels à projets de recherche finalisée

Les conclusions des schémas régionaux initiés par la Région (schéma régional de développement économique, schéma régional de développement de l’enseignement supérieur et de la recherche) ont confirmé la pertinence d’un appel à projets recherche finalisée, expérimenté en 2006 et destiné à faire émerger des projets innovants associant laboratoires de recherche et entreprises régionales.

L’appel à projets 2007 aura pour objectif de soutenir des opérations de recherche et développement qui s’appuient sur la diversité institutionnelle et thématique du potentiel régional et  qui reposent sur les grands principes suivants:

  • rapprochement des laboratoires de recherche avec le monde économique, social et de la santé régional ainsi que le transfert des résultats vers les secteurs utilisateurs.
  • promotion des projets collaboratifs innovants susceptibles de créer des synergies entre PME régionales et d’avoir des retombées significatives en termes d’emploi.
  • fédération des laboratoires de recherche de Provence AlpesCôte d'Azur pour renforcer la lisibilité du potentiel scientifique dans des domaines stratégiques pour le développement régional.

Cet appel à projets s’adresse à tout organisme public de recherche et d'enseignement supérieur implanté en Provence Alpes Côte d'Azur (Université, EPST, EPIC, Ecoles …) qui développe un projet recherche s’inscrivant dans les PRIDES, le cancéropôle ou la génopôle et à toute entreprise régionale de moins de 2 000 salariés qui n’appartient pas à un grand groupe.

Le coût total du projet ne doit pas excéder 1 M€.

Les dossiers devront être précis sur :

  • les objectifs scientifiques du projet,
  • les retombées attendues sur le plan scientifique, technologique et socio-économique,
  • les retombées attendues en termes d’emplois,
  • le budget prévisionnel,
  • les participants au projet,
  • les engagements scientifiques et financiers des partenaires.

Ils seront instruits conjointement par les Services de la Région et d’OSEO Innovation puis soumis à un groupe d’experts composé notamment de représentants du Collectif Andromède, de Méditerranée Technologies et de la MDER.

Tel est le dispositif "biotechnologie" mis en place par notre Région.

Ce n’est pas à moi d’apprécier le niveau de collaboration que peut avoir notre pôle de compétitivité ORPHEME, avec un ou plusieurs districts d’excellence des régions italiennes.

J’attends beaucoup des conclusions de la table ronde des scientifiques. Eux seuls peuvent déterminer les projets de recherche sur lesquels nos équipes peuvent être complémentaires et plus fortes ensemble pour accélérer la recherche et l’innovation.

Notre rôle à nous, collectivités, sera, une fois les zones de coopération clairement identifiées, de les aider à se développer.

Il est bien évident que dans ce contexte, les conventions de coopération qui touchent bien d’autres sujets que le développement économique et la recherche, mais aussi cela, que nous avons avec les régions italiennes seront un plus politique incontestable.

Je fais allusion à nos régions sœurs, frontalières, de la Ligurie et du Piémont, partenaires de l’Eurorégion qui vient de se créer, mais aussi à la Toscane et à la Campanie, avec lesquelles nous avons de solides liens d’amitié.

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Commentaires
D
Tes objectifs sont en parfaite harmonie avec les idées de Ségolène, merci d'élever la réflexion politique et de lui donner un axe plus humaniste réaliste et visionnaire.<br /> Extrait:<br /> "Les régions sont à l'avant-garde du développement en matière d'environnement. <br /> Les éco-industries sont la clé du développement économique de la France, du retour à la croissance et des emplois du futur.<br /> Ségolène propose la création d'un <br /> statut de chercheur européen : il faut donner de la souplesse pour aller dans les labos, dans l'enseignement, dans la valorisation économique. Il faut changer d'époque, faire comme au Canada, des passerelles étroites entre public et privé.<br /> En France, il faudra faire progresser le budget de la recherche de 10 % par an. Et relever le défi de la crise des vocations dans les carrières scientifiques, et en particulier chez les filles..."
B
Je n'ai jamais le temps de tout lire mais depuis plusieurs jours que je viens sur votre blog et votre site( J'en visite beaucoup surtout "politiques" ), je constate avec plaisir que votre travail vous passionne. Cela fait toujours plaisir de voir un homme qui s'investit autant. En politique, ce n'est malheureusement pas le cas pour tout le monde. Je n'ai pas toutes vos idées mais ça n'empêche ...Félicitations et tous mes encouragements !
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