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Le blog de Patrick Allemand
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20 septembre 2006

" Où fera t'il bon vieillir ? "

cum2_min

C'était le titre d'un colloque organisé à Nice vendredi dernier au CUM.

J'ai repondu à l'invitation de l'ancien recteur Dumont pour faire l'ouverture de ce colloque devant une centaine de personnes.

Vous trouverez ci-dessous le discours que j'ai prononcé. Il donne quelques pistes de reflexion et quelques ordres de grandeurs qui doivent rappeler à chacun d'entre nous l'enjeu économique que représente désormais le 3ème age dans notre région et plus particulièrement à Nice.

"

Monsieur le Recteur,
Monsieur le représentant du Ministre,
Mesdames et  Messieurs,

Je tiens tout d’abord à remercier le recteur Gérard-François DUMONT, président de l’association POPULATION ET AVENIR, de m’avoir convié à ce colloque interrégional et d’avoir l’honneur d’en faire l’ouverture.
Colloque dont la thématique est au cœur des préoccupations du Conseil Régional. Choisir Nice pour une telle manifestation n’est pas sans signification. Située au carrefour de populations plurielles, la capitale azuréenne trouve dans la diversité de ses résidents son caractère unique et la preuve de son étonnante attractivité.

Nice et plus généralement la France du Sud-Est constituent un terrain d’analyse plus qu’intéressant pour les spécialistes de la démographie. Alternant villages perchés, vallées étroites et plaines alluviales, notre géographie a joué et jouera un rôle déterminant dans le peuplement de nos territoires. On ne saurait le répéter mais la richesse de nos régions du Sud-est doit beaucoup à la venue de populations étrangères. Elles sont aujourd’hui indissociables de ce qui juge l’utilité d’une région ou d’une agglomération. Reste que ce phénomène se conjugue depuis une trentaine d’années avec celui de l’ouverture vers l’Europe et du développement des échanges économiques notamment dans les secteurs frontaliers.

Les préoccupations que j’évoquais à l’instant résident dans l’identification des enjeux du territoire qui passe nécessairement par une connaissance approfondie de la démographie qui le compose. La structuration de l’observation locale a été engagée par les Régions depuis la loi d’Orientation pour l’Aménagement et le développement durable du territoire en 1999. Ce texte confère aux conseils régionaux la responsabilité de l’élaboration du SRADT (schéma régional d’Aménagement et de Développement du Territoire). Sans empiéter sur l’intervention qui vous sera faite par E. MALAUSSENA cet après-midi sur ce projet, il me semble opportun de rappeler que la composante démographique est l’une des données d’entrée principale du schéma régional. La Région a décidé de ne pas subir la dynamique démographique mais de l’accompagner, voire de la maîtriser. Pour cela, un partenariat avec l’INSEE, initié en 2003, visait à la production de tableaux de bord reprenant les principaux indicateurs régionaux en matière de croissance démographique, d’emploi, de qualité de vie…

Que retenir des données pour cette frange du Sud-Est et notamment celles liées au vieillissement de la population ?
Les régions PACA, Rhône-Alpes et Corse constituent un ensemble assez disparate en matière de gérontocroissance, la croissance des séniors. Quand la Région Rhône-Alpes paraît relativement jeune avec un taux de vieillissement inférieur à 23 %, l’ensemble PACAC semble plus « vieilli ». Les 4 grandes métropoles du Sud-Est, que sont Marseille, Lyon, Grenoble et Nice, connaissent des fortunes diverses dans la composition de leur population. Nice reste l’aire urbaine où la catégorie des plus de 60 ans est la plus importante alors que Lyon compte 26 % de jeunes de moins de 25 ans, soit 5 % de plus que la capitale azuréenne. A contrario, Grenoble et Marseille sont les agglomérations où la proportion des cadres est la plus élevée et atteint 20 %, 4 à 5 points de plus que Lyon ou Nice. Dans la recherche d’une telle disparité au sein même d’une région, il faut se tourner vers les caractéristiques des activités touristiques ou technologiques qui composent l’ensemble urbain.

Laissez-moi maintenant vous présenter sommairement les projections de l’INSEE quant à la croissance démographique en région PACA.
D’ici 30 ans, la population de PACA pourrait compter entre  5 millions et 5.2 millions d’habitants selon les différentes hypothèses faites sur les mouvements migratoires.
En 2030, environ 34% des habitants auront au moins 60 ans contre 23% aujourd’hui et les moins de 25ans n’en représenteront plus que 26% au lieu de 30%. Le principal enseignement de ces chiffres hypothétiques est que les flux migratoires accentueront ou freineront le vieillissement naturel de la population. Par exemple, il est établi que les migrations tendent à freiner le vieillissement dans les Alpes-Maritimes, à la différence du Var ; de même que le cas le plus marquant, celui de la ville de Menton qui compterait près de 50 % de personnes âgées sans l’hypothèse d’un solde migratoire annuel moyen de 20 000 personnes entre 1999 et 2030. (37 % sinon)
A l’instar de la population française dans son ensemble, la population de la région PACA vieillira mais moins vite que les autres régions.
Les phénomènes qui contribuent à ce phénomène sont bien connus mais il semble judicieux de les rappeler : dans un premier temps, l’arrivée des âges élevés des générations « Baby-boom » (En effet, les générations nombreuses nées entre 1946 et 1964 auront toutes dépassé 60 ans dès 2025), puis l’allongement de la durée de la vie (en 1999 : 27 000 personnes de plus de 90 ans, en 2030 : 80 000) et enfin la fécondité, pourtant stable, qui ne permet pas de remplacer la totalité des moins de 30 ans.

«  Où fera t-il bon vieillir ? »
JP MASCARELLI l’évoquait à l’instant. 19 000 personnes sont bénéficiaires de l’APA dans les Alpes-Maritimes. La qualité de l’accueil, les infrastructures d’accueil, services de maintien à domicile (A.M, T.A, Auxiliaires de vie) ou d’hébergement (Maisons de retraite publiques ou privées) seront aussi un des critères du choix d’un territoire pour s’installer. C’est également un gisement d’emplois futurs. Le gouvernement a mis en place des pôles de compétitivité. Notre Schéma Régional de développement Economique a construit le concept de PRIDES : qui en plus de la recherche développement incluent également la formation et la dimension environnementale. Parmi les filières qui ont été repérées dans notre région, figure les services de proximité. C’est dire si nous avons pour objectif de faire de la PACA un territoire d’excellence pour les secteurs de l’économie du 3ème âge.

En conclusion, le scénario tendanciel laisse pense que notre Région demeurera une terre attractive connaissant de forts flux migratoires. Mais les études démontrent un rajeunissement de ces flux par rapport aux années 60 où c’étaient surtout des gens du 3ème âge qui venaient prendre leur retraite sur la Côte d’Azur. Il est évident que l’évolution socio-économique, la rareté du foncier, la spéculation immobilière, la tension forte sur le secteur locatif privé que se traduit par une hausse très importante des loyers contribuent à freiner ces flux.

«  Où fera t-il bon vieillir ? »
La question est donc posée et reste entière. Elle mérite bien la tenue d’une telle manifestation. Je suis convaincu que les interventions qui vont se succéder durant toute la journée apporteront des éclairages essentiels pour le futur aménagement de notre territoire afin d’accueillir au mieux ces populations, qu’elles aient vieilli dans nos régions ou qu’elles soient issues des flux migratoires. "

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Commentaires
M
je m'excuse d'être un tantinet blagueuse mais je me demandai si vous etiez malade en voiture ou si les petits fours étaient si mauvais?<br /> <br /> Affectueusement
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